Madrid - 10 octobre 2026 - 6ème de Feria - Trois novilleros manquent leur rendez-vous avec Madrid et Fuente Ymbro en difficulté.

La novillada de Fuente Ymbro fut un mélange tant en comportement comme en présentation. Cette ganadería connaît des temps compliqués, aujourd’hui avec un lot manso sauf le cinquième qui offrait ses oreilles et dont El Mene ne profita pas pleinement. Les novilladas sont l’opportunité de découvrir le futur de la fiesta. Entre hier et aujourd’hui seul Samuel Castrejón a marqué les esprits. Après une assistance importante pour la novillada non piquée d’hier, les arènes étaient presque pleines aujourd’hui pour la seconde novillada de la Feria.

Le premier de Bruno Aloi a le trapío d’un toro armé court. Il jette les pattes dans la cape du Mexicain sans respecter les toques. Piqué en arrière, il pousse longuement en rond. Le public proteste à la fois la mauvaise pique et la faiblesse du bicho. Placé devant le peto l’animal subit une seconde ration en carioca. Le train arrière du toro ne cesse de fléchir au second tiers. Brindis personnel. Muleta en main le Chilango débute par passes de costadillo, desprecio, trinchera terminée en molinete et remates. Le toro s’agenouille maintenant à chaque toque rendant la faena impossible. Entière en place. Silence.

Bruno Aloi n’arrive pas à fixer son second adversaire à la cape. Face au cheval le bicho attaque fort et sort rapidement de l’épreuve. Au second passage la fuite est encore plus évidente et rapide. C’est au cheval de réserve qu’une troisième ration est appliquée, en querencia de manso. Brindis au public. Le novillo veut fuir constamment. Aloi essaye de le retenir et se retrouve sur la défensive. Le bicho accepte deux derechazos liés puis fuit ou s’immobilise. Déterminé, le Mexicain insiste avec plus de courage que de technique. Avec la gauche, entre fuites et arrêts du novillo, le il arrache quelques naturelles volontaires. Le public proteste son désir de poursuivre son trasteo et il finit volteado. Épée trasera, desprendida et cruzada. Avis. Silence.

Iker Fernández "El Mene" poursuit son premier Fuente Ymbro jusqu’au centre en essayant de donner des véroniques, le bicho se retournant constamment à l’envers. Ce dernier sort seul et rapidement de l’épreuve du fer. Replacé avec difficulté devant la monture, il évite longuement la seconde confrontation. Ce manso devra être envoyé sur le peto en terrain de tablas pour une brève ration. Quite de Pedro Luis par chicuelinas et demi-véronique forcées. Brindis au public. Le torero de Zaragosse cite en tablas pour des doblones et tanteo. Le novillo charge les derechazos de El Mene, "cités" de trois-quarts avec sincérité. Le calamocheo devient notable lors de la seconde série, réalisée en deux parties, la seconde liée. À gauche, les naturelles, exécutées une par une, sont de qualité variable certaines relâchées et profondes. Le novillo est tardo et le novillero fait l’effort à gauche, ce que le public lui reconnaît. Quelques trincherillas et pases del desprecio précèdent un estoconazo de loi lorsque sonne l’avis. Salut.

Le cinquième est quasi un toro. El Mene le passe en véroniques, une d’elles pieds joints, chicuelinas et demi-véronique. L’animal provoque un batacazo de la cavalerie lors de la première pique. La seconde pique, comme la première, est trasera. Quite de Pedro Luis par saltilleras, calaserinas et revolera. Brindis personnel. Le début de faena est précieux par estatuaires, trincherillas et pases del desprecio. La charge de l’animal est suave comme le sont les muletazos gauchers de El Mene. Il n’arrive cependant pas à lier des séries complètes lors des deux premières séries. Peu à peu le novillo prend le dessus car le toreo fin n’est pas dominateur. Le novillero alterne les cornes. Quelques muletazos déclenchent des olés de manière isolée. Il termine par mondeñinas et molinete inversé. Deux pinchazos, dont un profond, portés en entrant et au besoin de toques répétés. Les naturelles de trois-quarts son dessinées une par une. A ce stade le toro raccourcit sa charge et oblige le torero à se recentrer entre les passes droitières qui sont suivies de deux descabellos. Palmas au toro et salut.

Pedro Luis se limite à un tanteo de cape face à un troisième de Fuente Ymbro distrait et peu enclin au combat. L’animal sort immédiatement de la première pique puis gratte le sol lorsqu’il s’agit d’y revenir. Lorsqu’il charge finalement la cavalerie il le fait avec violence et repart promptement. Une carioca le contraint à supporter une troisième ration. Brindis au public. Au centre le Péruvien cite pour des derechazos dans lesquels il est débordé par la violence du novillo. Une seconde série lui permet de se recentrer sans pour autant dominer cette charge avec derrote par le haut. La troisième série va a más en donnant de la distance et en s’efforçant de baisser la main. Les naturelles sont citées al hilo avec douceur, avec des trajectoires plutôt rectilignes. Dans la série suivante les naturelles sont réalisées une par une. De retour à droite les derechazos, de fuera por dentro, sont liées dans une série, puis isolés dans la suivante, en cherchant ostensiblement l’œil contraire. Deux avis avec entière trasera et atravesada. Silence.

Pedro Luis va recevoir son second novillo a puerta gayola. La larga cambiada de rodillas est "plongée", suivie de delantales, chicuelinas et revolera au centre. Le novillo renverse la cavalerie en poussant la poîtrine du cheval. La seconde pique de Manuel Sayago est supérieure. Quite de Bruno Aloi par gaoneras millimétrées et revolera. Brindis personnel. La faena débute par estatuarios, pases del desprecio, passe de poitrine et une tentative de trincherilla incomplète. Le Péruvien "cite" de loin pour des derechazos en une série interrompue et une autre courte. Poursuivant sur cette corne, le novillero est confronté au calamocheo qui avait besoin d’une main basse et dominatrice. À gauche, la charge est maintenant molle. Dans les cornes, le Péruvien se justifie plus qu’il ne torée. Des manoletinas sont suivies d’un pinchazo de côté, au moment où sonne l’avis. Une demi-lame trasera et tendida ne suffit pas et lorsque le novillero s’apprête à descabellar il est volteado. Silence.

René Arneodau

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