Novillada de lundi de San Isidro avec trois novillos de Guadaira (les trois premiers) et trois de Montealto avec trois Novilleros de grand intérêt Roman venant en remplacement de Martin Escudero. Les Novillos n'ont certes pas développé des qualités propices à la transmission mais les prétendants au podium n'ont pas non plus su exploiter les quelques embestidas à leur disposition. Une indolence qu'il leur faudra remettre en cause.
Roman voit sortir un "Impostor" des toriles qui ne met pas complètement la tête dans la cape du torero et se comporte en distrait. Le Guadaira essaye de se quitter le fer par tous moyens puis renonce à l'affrontement à la deuxième rencontre. Quite, par gaoneras, bousculé de Caballero. Le bicho ne s'emploie toujours pas dans les capotes. Début par des passes de costadillo par le haut. Dans le pecho le bicho se retourne très court ce qu'il ne cessera de faire sur les deux cornes. Roman insiste à gauche jusqu'à se faire prendre et reprendre. Une dernière tentative à droite confirme les difficultés. Entière tombée.
Avec le troisième novillo c'est la la course de Montealto qui débute. Le novillo est de trapio horizontal avec des cornes en guidon de velo. Roman n'arrive pas à lier des capotazos. Le novillo cherche le terrain de toriles au lieu d'aller au cheval. Puis il est mal piqué et combat par coups de tête. Bonne deuxième pique citée de loin par Chocolate. Quite brouillon de Caballero par chicuelinas. Brindis public. Estatuarios au centre qui ne font pas réagir les tendidos. Les derechazos qui suivent sont en ligne. Puis Roman baisse la main et donne plus de profondeur et d'émotion aux passes. A gauche le novillo va a menos et Roman aguante et tire de bons muletazos et d'autres al hilo. Les nouvelles tentatives sur les deux cornes n'ont presque aucun écho sur les gradins. Espadazo un poil en arrière.
Gonzalo voit sortir un castaño qui n'apprécie guère d'avoir à suivre la cape par le bas puisqu'il le fait à plusieurs reprises à gauche puis rompt. Il attaque le cheval de loin et fuit dès qu'il sent la pique. Le Novillo se plaint sous la seconde vara. Le Guadaira est incertain dans ses attaques. Caballero torée immédiatement avec douceur et tranquillité à droite. Il répète dans une série plus longue avec cambio de mano et pecho. A gauche la longue série est entrecoupée de replacements et d'enganchones. Nouveaux passages à droite en style arrimon. Bernardinas ajustées. Entière a ley, à demie retirée en sortant de l'embroque, puis deux descabellos. Palmas et salut au tiers.
Le negro salpicado quinto est imprévisible dans la cape de Caballero. L'animal est peu entreprenant au cheval. La faiblesse est patente et se confirme en banderilles. Début de faena brouillon de Caballero qui se fait accrocher la muleta. Le trasteo est construit passe par passe rythmé par des enganchones, des désarmés pendant que le novillo reste court et tire des derrotes avant de rajarse. Entière de coté et atravesada en décomposant les temps. Descabello. Silence.
Posada de Maravillas revient à Madrid avec un Novillo castaño, corniapretado qui accepte les véroniques et demies de bonne facture du Novillero. Galleo par chicuelinas pour mener le bicho au cheval qui y reste peu en deux rencontres avec un quite par delantales de Posada et chicuelinas terminées par cordobina et brionesa de Roman. Posada va au centre ou il accepte les charges vives du Guadaira, malgré la gêne du vent. Le Torero a du mal à canaliser la charge. Il baisse la main sur les deux cornes mais a toujours un évènement qui interrompt de bons et parfois d'excellents muletazos isolés, surtout à gauche. Trois quart de lame en arrière et basse. Silence.
Le dernier Novillo est également deslucido au premier tiers. Il est pensif et désintéressé. Il soulève le cheval sans qu'Anderson Murillo ne le châtie véritablement. Le novillo continue à créer des difficultés en banderilles et ne laisse présager rien de bon. Posada châtie le bicho par le bas. Les derechazos et naturelles manquent de lié par faute du novillo qui est brusque et court. Ambiance de plomb sur les tendidos. Le Montealta termine sans désir de combattre. Entière en bonne place. René Philippe Arneodau.