Avec cette corrida de Palha c'est le grand écart que vivent les aficionados, entre l'insipidité des élevages sélectionnés pour les vedettes du G10 et ces bestiaux mal intentionnés que sont les Palhas. Une corrida mal présentée et surtout totalement dépareillée. Que fait donc ce ganadero dans son campo. Quelle alchimie exerce t-il ? A-t-il vraiment une vision ? A la vue du spectacle de ce jour il est difficile de le croire. Dans une version stricte et exigeante de la critique taurine on dira que certains toros ont montrés, dans certaines embestidas, qu'ils pouvaient répondre aux sollicitations par le bas. Mais parce que les bonnes embestidas étaient entremêlées avec des derrotes et hachazos pour faire du mal, le choix des toreros était cornélien.
Fernando ROBLEÑO est confronté à un premier, harmonieux de trapio, à qui il sert des véroniques en allant vers le centre sans que le Palha ne s'emploie jusqu'à la fin des passes. La pique est portée en arrière et basse à la première rencontre et le toro se bat par à coups. Pour la seconde rencontre le Palha est cité de loin, bien piqué et sorti rapidement. ROBLEÑO avait tenté un quite abandonné et CASTAÑO en donne un par chicuelinas en fin de tiers. Après avoir emmené le bicho au centre, ROBLEÑO le torée à droite, en ligne, jambe de sortie avancée. Le toro calamochea et malgré cela le Torero maintient un excellent positionnement. Mais rapidement le toro vient au pas, sans envie de s'employer et fini par laisser le muletero descolocado (hors de position) en sortie de passe. ROBLEÑO entre avec détermination pour un pinchazo. Puis une entière desprendida, à peine en arrière en décomposant le geste. Silence. Son second adversaire se freine dans le capote et le torero l'emmène au centre en privilégient la corne gauche. Le toro reçoit dans un mauvais style deux piques mal portées. Il est très compliqué en Banderilles et attaque avec violence. Cette violence se poursuit dans la tentative de faena. Des deux tentatives sur les deux cornes on retiendra que le toro était mentiroso, donnant de bonnes embestidas pour ensuite lançait un hachazo. Demie épée en arrière. Palmas.
Le premier de CASTAÑO est Jabonero protesté pour manque de trapio, mais qui dégage pourtant une certaine seriedad. La première pique est en arrière et le palo relevé rapidement. Le toro est cité pour une seconde vara également en arrière. Quite de AGUILAR par véroniques sur la corne gauche. Le toro attaque à contre temps. Début de faena par le haut. CASTAÑO arrive à mettre l'adversaire dans la muleta par le bas, et ce malgré sa soseria due à ses attaques au pas. Le torero maitrise la situation par temple et aguante. Rapidement le toro change et passe tête relevée, puis s'arrête. CASTAÑO entre dans les règles à l'épée. Il est pris violemment, envoyé au sol, poursuivi. Descabello, Palmas et salut. Son second est armé comme un Samuel Flores. Il est haut, fin et laid. Dès le capote il montre des signes de faiblesse et encore après avoir été mal piqué. Le public proteste. Il embiste avec classe dans le capote de Raul Blazquez mais rends le tiers de Banderilles très compliqué car il refuse de se fixer sur les cites des banderilleros au centre. David Adalid décide de sesgar por fuera pour deux paires qui vont être énormes d'exposition et d'exécution, la seconde pour l'Histoire. Sans aucun doute le meilleur moment de la corrida. Il échappe à la cornada, par deux fois et par miracle, les cornes sur le traje, sans rompre. Encore un toro menteur qui ne confirme pas les bonnes embestidas données au capote. CASTAÑO ne le voit pas clair parce qu'il ne l'est pas. Venant au pas, sans classe, décomposé, en attente des erreurs. CASTAÑO s'en débarrasse de deux pinchazos et entière, puis descabello. Silence.
Le premier d'AGUILAR est haut et mince. Il ne s'emploie pas dans le capote et provoque une chute du cheval. AGUILAR est entregado, le ramène au cheval par chicuelinas. Mis en suerte avec difficulté le toro est bien cité et piqué en arrière. Brindis au public. Le toro fléchit dans les doblones d'ouverture. Puis, à droite, AGUILAR commet l'erreur de ne pas baisser la main et le toro le met en difficulté. Passage à gauche avec des passes données une par une en se croisant par nécessité, le tout soso. Un retour à droite avec les mêmes défauts qu'au début. Une entière desprendida en entrant à la course. Palmas et salut. Le dernier est un toro très normal d'apparence qui va et vient dans le capote avec une tendance à fuir surtout lorsqu'il sent la puya. Il est fortement châtié à la première rencontre et sort seul de la deuxième. Dans la muleta le toro gazapea. AGUILAR le torée exclusivement à gauche de mas a menos en réussissant, au début, des muletazos longs par le bas. Il manque se faire transpercer lors de la dernière tentative à gauche. Pinchazo hondo et entière. Silence.
Les trois Espadas sont sortis du ruedo, miraculeusement, par leurs propres moyens.