Avant dernière Corrida de la Féria de Séville. Lot peu homogène de présentation, comprenant 5 Manolo Gonzalez et un Salvador Domecq en cinquième position, Certains pitones ont montré des marques flagrantes compatibles soit avec l'enlèvement de fundas, soit de sacar puntas. Ils se sont escobillados lors de derrotes dans les burladeros. De comportement la corrida manquant de caste a parfois été arrêtée, parfois venant au pas et parfois par arreones. Les trois toreros n'ont rien pu développer sinon firmeza et dignité, ce qui dans les circonstances est déjà beaucoup.
Juan MORA revenait à Séville après dix temporadas d'absence. Son premier, du fer de Jarrama , est bajo et brusque dans le capote. Piqué sans excès le toro passe dans un quite par delantales et revolera marqué toujours par la brusquerie du bicho qui attaque la tête à mi hauteur. Malgré le manque notable de qualité de l'opposant Mora s'évertue à le provoquer, à se relâcher dans son style personnel et surprend tout le monde à la sortie d'adornos par kikiriki et desprecio en montant l'épée et logeant un estoconazo suivi de trois descabellos. Son second de Manolo Gonzalez est aussi peu propice au buen toreo. Mora dessine, décidé, des véroniques pieds joints plus media. Avec Mora les détails pleuvent à profusion. Quite au niveau des rayas por dentro, inhabituel. Il demande à sa cuadrilla de laisser le toro dans ce même terrain où il a pris querencia. Cayetano et Luque avaient eux laissé œuvrer en vain leur cuadrilla avec des toros aquerenciados. Mora est décidé et serein face à ce toro violent dans une faena courte sans option. Il place une entière basse au toro rajado. Comme il avait brindé au public, mais n'a pu triompher, il demande à sa cuadrilla de laisser la montera au sol pour aller la récupérer lui-même en y jetant dedans une poignée de sable.
Curro DIAZ touche un premier Manolo Gonzalez alto, qui remate par le haut et qui ne s'emploi pas au capote. Peu piqué il est Banderillé par José Manuel Montoliù qui fait de sa prestation un hommage à son père tué par un Atanasio Fernandez, le 1°Mai 1992, dans des terrains identiques à ceux parcourus par le fils ce jour. Brindis final au ciel. Diaz décidé lui aussi, trouve rythme et distance pour tirer de l'eau du puits sec. Quelques passages sur les deux cornes sont à mettre à son crédit, le toro allant à menos. Entière et un descabello sur une attaque du bicho à laquelle il échappe de justesse. Son second est le toro de remiendo auquel il n'échappera pas. Piqué trasero le toro passe sous la monture et provoque une chute. Puis se comporte en manso à la deuxième rencontre. Diaz ne se laisse pas intimider par le fait que le toro reste court et vient au pas. Il tente avec sérieux mais, sur un retour dans les chevilles, le toro l'accroche par le mollet qu'il lui traverse du piton gauche. Mora tue d'une lame basse et atravesada.
De FANDI le public a pu avoir ce qu'il espérait. Un bon tiers de banderilles au premier. Au premier passage il est obligé de changer la paire à reculons par un cuarteo car le toro coupe. Mais il prends le dessus dans les deux paires suivantes avec un toro qui attaque fort. A la muleta rien n'est vraiment propice au toreo. Le bicho s'arrête, parfois attaque avec codicia, puis finit par rajarse. Quelques muletazos en ligne à ce toro deslucido. Espada trasera, caida, atravesada. Saludo al tercio. Au dernier qui frêne dans la cape et sort avec la tête relevée, après un tercio de banderilles plus classique, du aux conditions du toro, il vole des muletazos. Epée baja, tendida. René Philippe Arneodau.
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