La corrida du Conde de la Maza n'a pas réservé de surprises. Présentée hors du type Nuñez, les toros ont rendus la tâche difficile aux toreros. Ils ont démontré mansedumbre, peu de classe dans les embestidas et dans l'ensemble de la noblesse.
Le premier est massif, laid, il doute et attaque en se désintéressant à la sortie du capote. Lorsqu'il le prend, il tire un achazo. A la première rencontre avec le cheval il est bien pris par le piquero et se bagarre. La pique est mesurée. Bien cité pour la deuxième rencontre il est à nouveau bien pris par Luis Miguel Leiro. Le bicho se défends de la tête. Le tiers de pique est supérieur du fait du varilarguero. Bolivar débute la faena par le bas mais le toro se retourne à l'envers et fini par le mettre en difficulté en lui tirant un derrote en direction du visage. Bolivar ne s'en offusque pas et fait les choses bien en se plaçant judicieusement. Le toro est mauvais et sort de la muleta la tête haute. Bolivar essaye les deux cornes. Le bicho est pire à gauche. Un pinchazo et une entière pour conclure. Le second adversaire de Bolivar, montado, capacho et tocado , est sérieux. Il attaque fort le capote, avec violence, Bolivar le mène au centre. Le bicho est manso au cheval et est bien piqué lors de la deuxième des trois rencontres. La faena est une faena de Maestro mature. Le toro développe du genio et Bolivar lui livre une faena longue et laborieuse. Encore bien placé il embarque le Nuñez dans des séries sur les deux cornes. A gauche le bicho se colle au bout de trois passes. La faena sera essentiellement droitière, volant des passes dans un style dominateur en séries liées, résistant aux mises en danger. Une grande estocade légèrement desprendida. Bolivar aurait mérité une pétition d'oreille. Le public de la Maestranza a été froid avec lui.
Salvador Cortes touche deux Conde de la Maza permettant peu de choses. A son premier il arrive à servir trois séries à gauche, de rythme excellent, longues et liées. Puis le toro se dégonfle. ½ épée desprendida et salut au tiers. Le second est impossible. Cortes tente, puis lui porte une ½ lame basse et atravesada.
Le premier cardeno de ADAME est abanto et distrait. Manso au cheval il est mal piqué. Le début de faena est très prometteur. A la sortie du pecho de la deuxième série le toro se couche. Il n'arrivera plus à combattre. Il a eu une défaillance physique inconnue. La corrida se termine avec un toro laid, un peu anovillado, cornidelantero et fin. Il galope sans permettre du toreo de capote. Il est manso au cheval en deux rencontres. Le comble est qu'à la première rencontre, la pique est bien positionnée dans le morillo et le picador rectifie pour la porter en arrière. Quite par Lopesina rematé par une pase cambiada. Le début de faena, au niveau de la première ligne de pique, se fait par statuaires valeureuses. Puis deux séries à gauche données al hilo dans des passes longues et guidées. A droite la faena baisse de ton, le toro se désintéresse. Retour à gauche pour des naturelles données de face sans pouvoir les lier. Une entière desprendida bien exécutée déclenche une pétition majoritaire. 1 oreille pour la volonté dans une faena sans grande émotion. René Philippe Arneodau.