Les Nuñez del Cuvillo ont montré à quel point ils sont loins de leurs belles années. Collaborateur, âpre, mou, incertain, il y a eu un peu de tout. Le premier a été bon pour le torero et le troisième avait une embestida qui, consentie au maximum par Paco Ureña, a permis à ce dernier de briller. Sebastien Castella méconnaissable a connu une journée grise. Adame a fait étalage d'un rodage inhabituel pour un jeune torero, mais pas de la lucidité et de la profondeur qu'apprécie Madrid.
Pour cause d'absence de Ferrera et de remplacement par Paco Ureña c'est à Sebastien Castella qu'il revient de confirmer l'alternative de Luis David Adame face au premier Nuñez del Cuvillo "Esparraguero" numéro 50, pesant 513 kg, né en 09/12. Cet exemplaire fort armé, mais léger du train arrière, fait immédiatement état de sa faiblesse et de sa distraction. Il passe désintéressé dans la cape et sort tête haute. Piqué très en arrière il pousse sur une corne et donne de la tête. Le quite du Toricantano par chicuelinas est déterminé et apprécié, rematé par une revolera débutée en larga avec cambio de mano. La seconde pique est meilleure en tous points. Cérémonie d'alternative. Brindis au public. Au centre Adame cite pour un triple cambio por la espalda qui ne transmet rien car le toro charge sans agressivité. Les derechazos révèlent une excellente charge et le torero l'honore en chargeant la suerte mais trop "despegado". Comme il torée de loin à gauche aussi. il se fait réprimander par les tendidos. Il poursuit "tapando la cara" sans laisser sortir le bicho de la muleta. Comme le toro va a menos la faena se converti en arrimón qui déclenche la division d'opinions. Entière basse pour une confirmation gâchée face a un bon toro applaudi à l'arrastre. Division d'opinions.
Le burraco second est protesté, car grand mais sans trapío, anovillado de cara qui prend la cape de Castella sans convinction. Piqué en arrière, le bicho pousse a menos sous une carioca. La faiblesse se faisant apparente, la seconde puya est un simulacre. Quite d'Ureña par gaoneras et brionesa. Cérémonie de restitution des trastos. Début de faena dans les medios du 8 par ayudados, remates par le bas et pecho. La muleta est accrochée à plusieurs reprises à droite. Le Maestro poursuit en citant de loin mais n'arrive pas à dominer les derrotes et la charge tardive. À gauche le bicho sort des naturelles en freinant et en donnant un coup de front. Les derniers derechazos n'apportent rien de plus. Entière trasera et caída pour terminer une prestation ayant donné un sentiment d'impuissance. Silence.
Le second de Castella est lourd tant physiquement que dans sa charge qui ne permet pas au Matador de briller. Mal et peu piqué l'animal est passé en quite par Ureña avec chicuelina, cordobinas et revolera. Grande prestation de Rafael Viotti aux banderilles qui laisse tout l'avantage au bicho. Il salut avec Vicente Herrera. Brindis au public avant double péndulo et toreo par le bas au centre, apprécié du public. Les derechazos suivants baissent de ton, comme les naturelles qui suivent. Accrochages et positions rectifiées nuisent au lié. La charge du Cuvillo est tronquée le plus souvent à mi chemin des passes, même si parfois il va jusqu'au bout du muletazo. En fin de faena la sensation est que le bicho a pris le dessus et que le Maestro subit. Entière en arrière, horizontale et de coté. Avis. Silence.
Le troisième Cuvillo est "culo pollo" et protesté. Abanto il ne fait qu'effleurer au passage la cape de Paco Ureña. Sous deux piques traseras, le toro pousse comme il peut et sans conviction. Brindis au public. Au centre Ureña cite à gauche pour des naturelles pures, sans gestes parasites. La soseria du toro empêche la transmission aux tendidos. Le Torero est très engagé dans les cites à droite. C'est le Cuvillo qui manque de vivacité. Cela n'empêche pas Ureña de tirer des muletazos d'une grande pureté. Des naturelles de face confirment son entrega. Ayudados et naturelles finales parachèvent une oeuvre unilatérale ainsi que l'estoconazo qui résulte desprendido. Avis. Oreille.
Le quinto est terciado et lavado de cara. Il s'arrête dans la cape d'Ureña qui s'efforce de lui servir des véroniques et demie. Au cheval le toro tire longuement des hachazos vers le haut et protestate. Quite sans âme par medio faroles et caleserinas d'Adame qui se termine à toro parado. Le bicho développe sentido au second tiers. Le début de faena voulu brillant se transforme en tanteo. Peu piqué, le Cuvillo tire des hachazos dans les droitières accrochées. A mi faena Ureña s'impose en baissant la main et avec aguante face aux charges incertaines. Le passage à gauche est meilleur bien que bousculé dans les remates, mal venus, par le haut. Les tendidos réagissent à l'entrega et à la sincérité du torero. Un passage à vide brouillon se termine en voltereta. Entière caída en restant sur le front dans un final qui sent la tragédie. Avis. Descabello. Ovation et salut.
Luis David Adame reçoit le dernier Cuvillo par véroniques pieds joints, puis compas ouvert, face à une bonne charge de son adversaire. Le Cuvillo pousse sous une première vara mesurée. Quite par gaoneras et revolera du Mexicain. Le toro charge de loin pour la seconde puya portée et retirée dans le même mouvement. Énorme prestation aux banderilles de Miguel Martin qui salut. Le début de faena à genoux aux tercios est avorté pour cause de derrote néfaste. Muleta dans la main gauche le Mexicain tire des lignes en série liée d'une technicité maîtrisée. La première série droitière fait basculer la faena. La charge s'est raccourcie et le torero accepte le terrain rapproché en enchaînant des cambios dans le dos et des passes tronquées. Le tremendisme maitrisé a pris le dessus y compris dans les bernadinas finales. Deux Pinchazos et demie lame. Palmas et salut. René Philippe Arneodau.
No me ha gustado nada los toros ni los toreros.