Madrid 25 mai 2025 - 15ème de la San Isidro - Oreille pour Román et valeureuse confirmation du Mexicain Diego San Román. Fuente Ymbro avec deux toros permettant le combat.


Fuente Ymbro a envoyé un lot irréprochable de présentation. En revanche, le comportement des quatre premiers a laissé à désirer. Seuls les deux derniers se sont déplacés, non sans complications. Román et Diego San Román en ont profité à divers degrés. Curro Díaz, volontaire, n’a pu exposer que des détails , face à un lot médiocre.
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Diego San Román reçoit le premier superbe FY par véroniques appliquées, le torero étant plutôt sur la défensive car la charge est distraite en sortie de cape. L’animal pousse sous une carioca et finit aplomado. La seconde pique, défectueuse, voit le toro volontaire mais fatigué. Le Mexicain exécute un quite par saltilleras, gaoneras et remates, l’ensemble très engagé et ajusté. Une déclaration d’intention. Vaillante prestation de David Blázquez aux banderilles.
Le Mexicain de Querétaro, Diego San Román, confirme l’alternative des mains de Curro Díaz, en présence de Román, face à "Infortunado" de Fuente Ymbro , nº 27, né en 01/21 et pesant 590 kg. Brindis au public. Depuis le centre, le Mexicain "cite" à genoux pour un cambio por la espalda dont il se relève rapidement. À droite, le calamocheo constant gêne le toricantano. Déjà, le toro montre des signes de rajarse. San Román insiste en divers terrains, vaillant, car le toro refuse le combat. À gauche, il en va de même avec la muleta. Beaucoup d’aguante et de décision de la part du Mexicain dans des conditions difficiles, sur les deux cornes, avec un arrimón final en tablas pour se justifier. Le toro est collé aux barrières, avis, et espadazo. Salut.
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Après que le premier de Curro Díaz a tourné et essayé de sauter au couloir, le matador affiche une volonté qui n’a donné de résultat que dans deux véroniques lentes sur la corne gauche. Le tercio de varas tarde en longueur, car le bicho ne se laisse pas mettre en suerte entre les deux piques. L’animal est peu piqué. Quite de Román par tafalleras et revolera. Après la cérémonie de restitution des trastos, Curro Díaz dédie la mort du toro au public. Le long des tablas, au niveau du T7, il dessine des passes dont ressort un trincherazo. Le toro fléchit, comme dans les derechazos suivants. Sa tête bouge dans les muletazos. À gauche, la muleta est touchée, et le trasteo est décousu. Le matador insiste, tirant quelques naturelles avant qu’un extraño ne le mette en danger. Un bref passage à droite précède une entière caída. Sifflets au toro. Silence.
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Le second de Curro Díaz est le "pavo" de la corrida, le prototype du toro de Madrid. Son manque de mobilité met le matador sur la défensive. Dès qu’il sent la puya, il se bloque sous le peto, sans pousser. La seconde pique est une bagarre entre un cavalier cherchant à mettre la puya et un toro à la tête relevée. Brindis personnel. En proximité de la querencia, il réalise un tanteo élégant. Les derechazos doivent gérer les derrotes occasionnels. Il essaie de baisser la main à gauche, mais la muleta est souvent accrochée. Quelques naturelles complètes font illusion. Ayant parcouru la moitié du ruedo avec le bicho, le torero abandonne son effort. Pinchazo et entière caída. Sifflets au toro. Silence.
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"Román" donne quelques véroniques sur le passage de son premier FY, puis, dans un second passage, des véroniques pieds joints au centre. Le toro prend la première pique en partant de loin, al relance. À la seconde, le toro est placé loin et charge avec intention. Le combat sous le fer est médiocre. Brindis au public. Au centre, le matador cite de loin pour des droitières dans lesquelles le toro manque de force. Il poursuit, et le toro tire des gañafones tout en sautillant lorsqu’il charge de près. Sur la corne gauche, la charge manque de poussée. Le torero tente, durant toute la faena, de profiter de l’inertie en "citant" de loin, mais dès que le cercle se referme, la tanda va a menos. Il recule entre les passes pour provoquer cette inertie, sans véritable résultat. Plusieurs pinchazos, avis, entière contraire et atravesada. Sifflets au toro. Silence.
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Le cinquième est reçu par Román en véroniques en flexion et double remate en conservant ses distances. Le FY est actif sous le fer par deux fois. Diego San Román réalise un bref quite accroché par chicuelinas avec une intention notable. Brindis à la télévision. Bon début de trasteo par doblones. Les derechazos au centre, cite lointain, donnent une sortie large à une charge répétitive, mais aussi avec des derrotes désagréables. À gauche, le matador baisse la main et soutient les défauts pour quelques naturelles conduites. C’est ensuite à droite que Román domine enfin la charge pour, dans la série suivante, recevoir une voltereta dans un cambio de mano. Le tout en contrepartie d’une position marginale, efficace dans le cas d’un animal ayant la tendance à bouger la tête. La suite, de moindre efficacité, est portée par l’émotion de l’accrochage. Les bernadinas, en laissant venir le toro de loin, poussent dans ses retranchements le matador et soulèvent les tendidos. Pinchazo et demi-épée trasera et desprendida. Oreille et ovation au toro.
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Diego San Román passe en véroniques et chicuelinas le sixième de FY jusqu’au centre, où il le dépose avec une revolera. Piqué au milieu du dos, le toro s’emploie tête haute. Placé loin pour le second voyage, le toro gratte le sol, puis fonce pour une nouvelle ration dorsale, le toro, cette fois, fixé sous le peto. Le toro est boyante au second tiers avec une embestida claire dans les capes. Brindis personnel. Le Mexicain conduit et allonge la charge dans les doblones. À gauche, il "cite" de loin avec un gañafon à hauteur du visage. Dans les tentatives suivantes, le toro déborde le torero, toujours avec la tête mobile. À droite, il se colle et oblige San Román à rompre. Retour à gauche pour une série complète. Une autre, en deux temps, est également réussie. Le toro relève la tête en sortie de naturelles. Une autre série est construite avec aguante face aux parones. Le Mexicain termine en arrimón dans la dernière série au fil des cornes. Doblones profonds en alternant les cornes vers les tablas. Il n’y aura pas de dernière tentative à droite. Entière très en avant. Légère pétition d’oreille pour une faena de vaillant. Ovation. Les manifestations excessives des compadres mexicains sur les tendidos, peu prisées en ces lieux, ont pu affecter la réaction du public madrilène envers le torero.
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René Arneodau
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