Madrid 23 mai 2025 - 13ème de la San Isidro - Oreille pour Emilio de Justo et vuelta pour Tomás Rufo face à un "Alabardero" bovin et collaborateur de Victoriano del Río.

La corrida de Victoriano del Río bien présentée, à un moindre degré le premier et surtout le sixième, a été décevante dans l’ensemble avec une mention spéciale pour le dernier qui, sans être un toro de référence, a collaboré avec classe face à Tomás RufoEmilio de Justo a coupé une oreille d’un exemplaire face auquel il a été supérieur à la condition de l’opposant. Roca Rey a connu, quant à lui, un après-midi discret.

Emilio de Justo affronte un premier cornalón, capacho, acucharado qui met la tête avec classe dans les véroniques du matador. La mise en suerte au cheval par chicuelinas marchées et revolera déclenchent les premiers olés. L’animal pousse tête droite sous une longue puya. Le second passage se déroule par à-coups. Quite de Andrés Roca Rey par chicuelinas, auquel De Justo répond, gêné par le vent, avec les mêmes passes et demi-véronique plus ajustées que celles du Péruvien. La faena débute par muletazos brusques dans lesquels le toro lance un derrote en sortie de passe. Il en va de même dans les derechazos. Le vent oblige à changer de terrain. Les deux séries suivantes sont compactes et mieux guidées, avec profondeur. À gauche, le torero s’expose malgré les retours rapides du toro. Le final droitier est brouillon et la charge n’est pas contrôlée, même lorsque le matador veut toréer de cette main sans l’ayuda. Plusieurs pinchazos dont un profond et un descabello mettent fin à la faena. Palmas au toro. Silence.

Le second d’Emilio de Justo est un tío. Le matador tente de toréer en véroniques mais le toro bondit au passage de la cape en donnant un coup de tête. Piqué trasero, le bicho s’emploie, puis rechigne face à la seconde pique dont il sort promptement. Quite de ARR par tafallera, medio farol et caleserina mécaniques. Le début de trasteo le long des planches se construit par doblones dans lesquels le bicho trébuche à plusieurs reprises. Les derechazos enchaînés vont a más, un d’eux profond. L’animal répond. La troisième série, seconde complète, transmet. La suivante n’a plus la même intensité et le positionnement du matador est marginal. Une naturelle ressort d’une série gauchère qui manque de rythme. Idem dans la suivante avec la dernière naturelle et le pase de pecho supérieurs. Toréant sans ayuda à droite, il y a connexion avec les tendidos, comme avec les muletazos de remate de faena donnés vers les tablas. Entière desprendida. Oreille et applaudissements au toro.

Le premier d’Andrés Roca Rey, veleto, charge loin dans les véroniques, mais posant entre chaque capotazo. ARR ne trouve pas la clé pour le toréo de cape. L’animal pousse sous une pique trasera. Il répète avec vivacité, étant encore piqué brièvement et en arrière. Au second tiers le toro est tardo et pensif. ARR s’avance au centre où il reçoit les premières charges à droite, la muleta ondulant au vent. Dans ces conditions l’effort est notable car la charge est vive. Dans la suivante il "cite" sur l’œil contraire en restant al hilo. À gauche, la série est construite en parties distinctes due aux arrêts du toro. Le matador n’a pas foulé les terrains qui auraient provoqué la répétition de cet adversaire complexe. Pinchazo et entière caída et tendida. Silence.

Le cinquième est un autre tío qui va et vient dans la cape de ARR qui tente, sans y parvenir, de le fixer. Le bicho abandonne déjà le combat à deux reprises. La première pique est prise al relance et sous la seconde le toro met genoux à terre. Le public proteste et le bicho est peu piqué. Tout ce que fait le toro au second tiers est médiocre. Brindis à la Présidente de la Communauté de Madrid. Devant le tendido 7, le Péruvien exécute des muletazos isolés en toute marginalité. Le bicho trébuche constamment. Rapidement l’animal se raja. ARR insiste sans trop savoir comment prendre le problème. Les naturelles en ligne et passes dans le dos sont destinées à réchauffer les humeurs. C’est cependant la division d’opinion qui règne. Pinchazo et entière desprendida. Deux descabellos. Sifflets au victoriano-del-río et silence.

Alors qu’une bagarre commence sur les gradins du 7, Tomás Rufo entreprend un exemplaire de belle prestance qu’il a du mal à mettre dans sa cape. La charge désinvolte n’y est pas propice. Le toro fait sonner l’étrier. Rufo tente un quite par delantales dans lequel il est débordé. Au second passage aux piques le bicho combat par à-coups. Fernando Sánchez réveille la plaza avec une grande prestation de poder a poder en banderilles pour laquelle il salut. Rufo va aux tercios et reçoit la première charge à genoux. Le toro fait un écart et trébuche brusquement. Immédiatement après il charge lentement, au pas, dans la muleta du matador tenue avec aguante. Il semble que le bicho ait été affecté par son écart. Dans la série suivante le toro montre des signes de perte de coordination. Rufo gère mais les séries n’ont pas l’intensité qu’elles auraient avec une charge longue et profonde comme le laissait entrevoir le second tiers. À gauche le matador doit gérer des derrotes ce qu’il parvient à faire dans quelques naturelles. Le toro finit par rajarse. Rufo insiste en tablas sans solution. Plusieurs pinchazos, avis et descabello. Silence.

Le dernier toro de la corrida est lourd mais bovin d’apparence. Il se retourne à l’envers puis embiste sans coordination dans la cape de Tomás Rufo. Le bicho pousse sous deux piques relevées. Fernando Sánchez triomphe à nouveau avec les palitroques et Sergio Blasco n’a pas démérité. Brindis au public. Devant les tendidos de sol, Rufo démarre à droite sans perdre de terrain en enroulant autour des chevilles. Les naturelles en deux séries, citées dans le terrain du bicho, sont superbes et particulièrement longues et enroulées. À ce stade, à droite, le toro perd de sa vélocité et Rufo le retient dans la muleta en "manège". Une demi-épée est suivie d’un metisaca et une entière trasera et desprendida. Palmas au toro "Alabardero". Vuelta.

René Arneodau.

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