Mont de Marsan 23 juillet 2023 – 6ème et dernière de La Madeleine – Les toros de Pedraza de Yeltes font le spectacle. Grands tercios de piques. Dernière course à MdM de Thomas Dufau qui prend sa retraite…

C’est désormais la tradition, les toros de l’élevage de Pedraza de Yeltes sont au " lorsqu'il jouit d'une certaine notoriété et estime du public.

  • "Caerse del cartel" (tomber du cartel) est le fait pour un Matador d'annuler sa participation à la corrida pour laquelle il avait été engagé.
  • Cartel de Lujo est un programme, une affiche composé de Toreros vedettes.
  • " href="https://toreoyarte.com/glossaire/cartel/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">cartel de La Madeleine car, chaque année, ils offrent un spectacle prisé des aficionados. La " href="https://toreoyarte.com/glossaire/suerte-de-varas/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">suerte de varas est mise en exergue par les matadors et les picadors de service assument leur tâche avec sérieux et professionalisme ce qui est très rare de nos jours. Un total de seize piques, la plupart des vraies, les toros étant placés à distance et chargeaient les chevaux, ne provocquaient pas de chutes malgré l’impact de la masse des toros corpulents, sans doute de poids supérieurs à 600 kg. La qualité des cavaliers et surtout des chevaux de la cavalerie d’Alain Bonijol y sont pour quelque chose. Nous citerons la performance des picadors: Agustín Collado de la cuadrilla de “Rafaelillo”, David Prados  et Antonio García de celle d’ Alberto Lamelas et Alberto Sandoval de celle de Thomas Dufau On reconnaîtra les trois matadors chargés d’affronter ces toros de fort gabarit, exigeants pour le volume qu’ils déplacent assorti comme c’était le cas aujourd’hui d’une bravoure ou vitesse de charge peu comunes. Trois cinqueños et donc trois cuatreños composaient le lot et curieusement “Rafaelillo” devait toréer deux toros de cinq ans, Alberto Lamelas deux de quatre ans et Thomas Dufau recevait un toro de près de six ans, le 3ème. Thomas Dufau, natif de Mont de Marsan annonçait se retraite en fin de la saison. C’était donc sa dernière corrida au Plumaçon et un hommage lui était rendu.

    Rafael Rubio “Rafaelillo” recevait dernièrement à Céret une blessure dont la gravité n’était sans doute pas à la mesure du scandale monté à la suite des soins supposés insuffisants des services médicaux de la cité catalane… Enfin, il était là, en forme, seulement neuf jours après pour se mesurer aux pedrazas. Le premier, après avoir montré des faiblesses dans son passage dans les capes, se récupérait après les trois piques prises sans trop d’énergie, pour permettre une faena accélérée et mobile bien que sur la fin, le rythme ayant baissé, "Rafaelillo" s’étirait dans des naturelles plus relâchées. L’estocade tombait, basse. Le 4ème, un toro grand, hondo, était un peu 1 - Se dit du toro qui n’obéit pas aux "cites" des toreros, qui abandonne la suerte de sa propre initiative sans s’intéresser aux capes ou qui sort tout seul de la pique.

    2 - S'applique aussi au banderillero ou picador qui n'appartient pas à une cuadrilla fixe et qui se donc libre (esp: suelto) pour être sollicité à l'occasion par un matador de toros ou novillero et être intégré à l'équipe correspondante.
    Il est rappelé que les matadors de toros sont classés para catégories ou groupes en fonction du nombre de contrats remplis l'année précédente. Ceux du Groupe Spécial sont ceux qui, en 2024, ont toréé un minimum de 37 corridas et sont les seuls à disposer d'une cuadrilla fixe comme le stipule le règlement en cours." href="https://toreoyarte.com/glossaire/suelto/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">suelto au sortir des capes. Il traversait toute la piste pour foncer sur le picador avant que celui-ci ait pris sa position. Agustín Collado tenait bon aussi sur la deuxième charge depuis de centre du
    " href="https://toreoyarte.com/glossaire/ruedo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">ruedo. Le toro conservait un bon tranco au deuxième tiers et sa charge vive obligeait le torero à rester vigilant. Ce toro, brave et noble, passait bien de telle sorte que “Rafaelillo” se permettait le luxe d’une série en redondos et le " href="https://toreoyarte.com/glossaire/martinete/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">martinete du meilleur effet. La qualité et importance de charge de “Portadito”, negro listón, " href="https://toreoyarte.com/glossaire/chorreado/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">chorreado en morcillo, nº9né en septiembre 2017, était telle que la faena se prolongeait, le torero infatigable, le toro aussi. Un avis. La mise à mort défectueuse privait “Rafaelillo” d’un prix supérieur à une vuelta al ruedo qu’aurait mérité la dépouille de ce bon toro, privé d'un tel prix sans doute par distraction du président ou mauvais aficionado...

    Alberto Lamelas a la cote à MdM. Il allait les deux fois a
     

    " href="https://toreoyarte.com/glossaire/puerta-gayola/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">puerta gayola pour une larga de rodillas plutôt ratée, sans grand effet ni raison. Les " href="https://toreoyarte.com/glossaire/capotazo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">capotazos suivants, engagés, deux nouvelles largas de rodillas, cette fois au los "medios".- et celle du centre.
    3 – On appelle aussi le tercio de quites le moment où, entre chaque pique et après la dernière, les toreros rivalisent par des séries de passes de cape selon un ordre défini.
    " href="https://toreoyarte.com/glossaire/tercio/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">tercio
    au 2ème pedraza qui s’endormait sous la premère pique arrière et David Prados s’appliquait à la seconde. Quite embrouillé par tafallera et Passe de cape tenue dans le dos qui, de trois-quart ou de profil, consiste à donner un mouvement semblable à celui d’une passe de muleta à droite ou à gauche, généralement enchaînée avec une autre gaonera cette fois  du côté opposé, c'est-à-dire sur la corne opposée. Elle tient son nom de Rodolfo Gaona (1988-1975), grand torero mexicain qui l’exécuta pour la première fois en 1910.

                  

    " href="https://toreoyarte.com/glossaire/gaonera/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">gaoneras bougées.  L’entame de faena par le classique 1 - La première utilisation du terme péndulo se réfère plutôt à un adorno ou manière de citer le toro.  Le torero de profil devant les cornes, muleta dans la main droite et tenue derrière son corps, lui donne un mouvement de balancier alternatif, à droite et à gauche, d’où le nom de "pendule" et l’expression hacer el péndulo. Ce cite se réalise très près des cornes et la sortie du toro, lorsqu'il chargera, se donne soit d’un côté soit de l’autre du corps du torero. Manuel Jiménez "Chicuelo II" (1929-1960) était spécialiste de cette suerte spectaculaire que son compatriote d'Albacete, Dámaso González (1948-2017), avait renouvelé dans les années 70-80 du siècle dernier.

    2 - Au Mexique "el péndulo" est une passe aussi appelée cambio por la espalda. Le péndulo fut mis à la mode par Carlos Arruza (1920-1966), torero mexicain contemporain de Manuel Rodríguez "Manolete" et fait partie du répertoire de bon nombre de toreros actuels qui ouvrent leur faena par cette suerte. Celle-ci est débutée à distance par un cite de profil - profil gauche du torero vers le toro - au centre de la piste et consiste à montrer la muleta tenue de la main droite devant la poitrine du torero et la faire passer dans le dos changeant ainsi la charge et trajectoire du toro lancé (cambio). Pour réaliser cette passe le placement et l’immobilité du torero sont importants. De même son exécution doit tenir compte d’un toro dont le tranco sera régulier et la passe dans le dos devra donner la sortie en direction du toril.

    Voir "Le mal nommé pase cambiado por la espalda" du 20 mars 2012 de Toreo y Arte de René-Philippe Arneodau.

             

    " href="https://toreoyarte.com/glossaire/pendulo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">péndulo,
    pas très serré, était suivie de bonnes séries de la droite allongeant le bras et la charge et de naturelles jusqu’à la " href="https://toreoyarte.com/glossaire/cogida/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">cogida sans conséquence (le toro avait par instants donné justement de cette corne gauche…). La dernière série de la droite voyait un toro plus affligé. Des manoletinas sur la corne droite en terminaient avec cette faena de bonne facture étant donné les circonstances. Une demi-estocade S’applique à l’estocade dont la direction tend vers l’horizontale, orientation différente de celle de l’estocade idéale.  Au masculin, tendido s’appliquera à la direction du rejón." href="https://toreoyarte.com/glossaire/tendida/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">tendida et croisée. Alberto saluait. Le 5ème pourrait être crédité de toro brave mais cette bravoure était difficile de canaliser, et surtout, manquait de regularité.  On assistait à un bon et animé  tercio de varas, cheval soulevé, et picador debout sur les étriers pour soutenir la charge, toro mettant les reins dans la poussée. Ovation à Antonio García. Après le brindis à Thomas Dufau, venait une faena où Alberto Lamelas se trouvait débordé par une charge irrégulière, descompuesta, et, finalement il capitulait! 1 avis. Même estocade que la précédente!

                                          

    Thomas Dufau touchait les deux toros les mieux armés, des cornes et aussi  comme leurs congéneres du poids et du volumen. Le premier donnait l’illusion d’une charge favorable pour une bonne faena mais aussitôt raccourcissait son passage dans la muleta. Une série de la droite, en deux temps, les derniers Passe de muleta donnée de la main droite. Elle est le pendant du natural (naturelle) donnée de la main gauche.  Dans le derechazo l'épée est également tenue de la main droite et sert de support au tissu de la muleta.

    " href="https://toreoyarte.com/glossaire/cornada/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">cornada pour l'Alternative de LOPEZ SIMON et Petardo de Nunez del Cuvillo." href="https://toreoyarte.com/glossaire/derechazo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">derechazos et la passe de poitrine meilleurs. Le Montois se croisait pour des naturelles malgré une charge pas très claire. Des manoletinas pour finir et une estocade en " href="https://toreoyarte.com/glossaire/suerte/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">suerte contraire, demi-épée horizontale et un " href="https://toreoyarte.com/glossaire/descabello/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">descabello.

                                         

    Le 6ème, celui des adieux à MdM, laissera un souvenir un peu amer car la succession de

    " href="https://toreoyarte.com/glossaire/pinchazo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">pinchazos à la mise à mort ne fut pas la meilleure manière de terminer une faena qui allait a más surtout avec de bonnes naturelles. Mais la standardisation de certaines passes,  les circulaires inversés, les passes en redondo, en tourniquet, et martinete enlevaient à la faena le cachet que méritait un tel final. On se souviendra néanmoins de la superbe suerte de varas à l’actif d’Alberto Sandoval ovationné. Malgré son échec à l’épée, Thomas Dufau était porté sinon en triomphe?, au moins en un geste d’amitié par ses compagnons de cartel et cuadrilla.

    “Rafaelillo”: saluts; un avis et vuelta al ruedo. Alberto Lamelas: saluts: un avis et silence. Thomas Dufau: un avis et silence; vuelta al ruedo?. Aux banderilles et la brega on remarquait le local Mathieu Guillon, compagnon de Thomas Dufau et de sa cuadrillaVictor del Pozo efficace et spectaculaire aux banderilles au 5ème était aux ordres d’Alberto Lamelas.

    Georges Marcillac

    Photos d'André Viard pour mundotoro.com

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