Le samedi de Farolillos est devenu le jour de la maintenant traditionnelle corrida de "mediaticos" qui est apparue après la disparition du lundi de "resaca". C'est une corrida qui a l'apparence de la corrida qui sonne comme la corrida mais qui n'en est pas vraiment une. Il faut pourtant admettre qu'elle plaît et que beaucoup de gens ne viennent qu'à celle-ci, mais aussi que de nombreux aficionados n'y viennent pas.
L'aficionado pouvait avoir eu intérêt à voir l'état de la ganaderia de Torrestrella. Le résultat fut décevant. Le lot inégalement présenté, sortant en piste au galop, n'a pas duré au combat et n'a pas montré de grandes qualités propices au toréo. Dans cette ambiance si particulière il est difficile d'écrire une chronique traditionnelle. Elle sera donc adaptée aux circonstances.
El Cordobes n'a sauf erreur de ma part pas donné un seul capotazo ou muletazo avec toreria, complet et par le pas. Il n'empêche que son numéro exécuté autour d'un premier (Bis) invalide et arrêté, avec salto de la rana, tête sur tête, jet de la muleta porte sur un public festif qui sans tenir compte d'une épée défectueuse demande avec force l'oreille qu'il n'obtiendra pas. La vuelta frôle l'apothéose, Cordobes s'arrête pour parler à Moles en barrera de sol (Radio SER). Nous sommes dans la quatrième dimension dans la Maestranza de Sevilla. Idem à son second, n'hésitant pas à enlever la montera pour demander le changement de tiers comme au premier (après la première pique) et toréant al hilo ou fuera de cacho, tocando por fuera ( cite exagéré sur la corne contraire ). Que des passes non terminées. 3/4 d'épée tendida (horizontale).
De la prestation de Padilla on retiendra deux véroniques à son premier qu'il mène au cheval par tapatias, puis un quite à l'ancienne dès la sortie du cheval avec tafallera compromise, farol, gaoneras et revolera juste à deux pas du cheval. Padilla pose des banderilles bien réuni avec la tête du bicho. La faena est à mi hauteur parce que le bicho embiste ainsi et Padilla le temple en fin de faena. Adornos à toro arrêté, épée entière desprendida d'effet rapide et forte pétition d'oreille non concédée. Avec son second les véroniques sont serrées. Le burraco est excellemment piqué par Antonio Calvo Montoliu mais pratiquement pas applaudi car de nos jours, même à Séville, on applaudit plus celui qui ne pique pas. Encore un bon tiers de banderilles de Padilla avec deux quiebros décomposant les mouvements, templando. Le toro va a menos rapidement et le torero se fait conspuer pour vouloir insister. Le tendido de sol fête cependant les adornos déplacés en touchant la corne et en exécutant le telefono. Entière à toro arrêté.
Enfin Fandi, vous l'aurez deviné a excellé en banderilles faisant le show au plus grand plaisir du public et avec une réussite incontestable. Un quite par tafalleras et chicuelinas au premier de Padilla, deux largas cambiadas de rodillas le long des tablas à son premier, et une faena volontaire dans le style arrimon à son second sans résultat artistique. Une épée entière al encuentro à son premier et deux pinchazos et 1/2 épée au second.
Arènes pratiquement pleines et soleil. Juli est remplacé par Manuel Escribano demain avec les Miuras.