Je dois avouer avoir anticipé avec intérêt cette corrida, seconde de San Isidro. Au bout du compte la déception est de rigueur. Un toro de Fuente Ymbro, le second, a fait vibrer Las Ventas. Sa robe et son trapio faisaient penser à d'autres origines. Mais son combat a marqué la différence et fait la joie du ganadero. Ureña a laissé passer l'opportunité de triompher non sans avoir essayé avec entrega. Le reste du lot a été soit manso, soit faible. Le dernier n'a pas supporté de vrais piques. Les poids étaient raisonnables et ne peuvent servir d'excuse pour le manque de fond des autres exemplaires tous bien présentés sauf le dévuelto el le sobrero qui avaient un trapio différent de leurs frères et inhabituel pour cette ganaderia.
César Jimenez qui a ouvert trois fois la grande porte de Madrid comme Matador, mais torée peu depuis un certain temps, vient à Madrid essayer de relancer sa carrière prometteuse à l'époque de son Alternative à Nîmes en 2002. Il n'arrive pas à toréer le premier Fuente Ymbro dont la charge lancinante ne lui convient pas. Le bicho lève la tête haut puis sort seul des deux piques légères. Quite par chicuelinas et revolera de Ureña alors que le toro est distrait et promeneur. Début par doblones et trincheras genou plié, variées par le haut et par le bas. Les muletazos sur les deux cornes perdent en intensité à cause de la sortie des passes distraite du manso. Jimenez insiste et arrive à voler quelques muletazos. Ayant toréé avec l'épée de mort il entre sans tarder pour une quasi entière trasera. Descabello. Silence.
Le cuarto est de beau trapio. Il doute, mansea et ne se fixe pas sur la cape de Jimenez. Le toro s'emploi longuement sous la première vara. Il refuse les suivantes qui ne sont que des picotazos. Delantales et demie de Ureña. La faena débute par le haut muleta dans la main droite. Sur les deux cornes le toro ne répète pas. Toujours avec l'épée de verdad à la main Jimenez porte une demie lame dans les cotes. Silence.
Il revient à Paco Ureña de combattre le magnifique ensabanado (salpicado) sorti en second.. Bonnes et surtout vaillantes véroniques face à la charge vive du toro. Bonne pique et attaque incisive et poussée par à coups du bicho. Placé loin le l'animal attaque promptement et pousse brièvement par le bas. Deux chicuelinas et demie de El Payo. Le toro galope avec vivacité pendant les banderilles. Brindis au public. Au centre le torero de Lorca cite pour derechazos. La charge est émouvante et il la canalise avec aguante et aussi parfois avec une position marginale pendant les séries. À gauche le toro baisse de ton. Retour à droite pour une série courte. Manoletinas millimétrées. Estocade entière basse en entrant droit et en perdant la muleta. Nombreux descabellos. Ovacion au toro avec légère demande de vuelta. Silence.
Le quinto est encore de belle présentation. Ureña lui sert de belles véroniques surtout à droite et remate en lâchant la cape en recorte. Bonne pique des deux protagonistes mais le toro sort et traverse la piste. La seconde rencontre est un picotazo. Quite du Payo par deux véroniques por dentro et demie. Dans les medios Ureña baisse la main mais les sautillements et les trébuchements du toro empêchent la faena de décoller sur les deux cornes. Le torero dans le terrain du bicho insiste avec courage, terminant en arrimon. 3/4 de lame en arrière basse et atravesada. Silence.
Le Mexicain El Payo affronte un toro plus neutre de présentation qu'il passe dans de nombreux capotazos dont on retiendra la demie. Le bicho montre des signes de faiblesse sous les deux picotazos. Da manière inatendue le président sort le mouchoir vert dès les premières protestations. Le sobrero est de Fuente Ymbro. Les véroniques de Payo sont bonnes à supérieures, surtout à droite et terminées par demie. Le bicho est peu et mal piqué en trois rencontres au cheval. Quite de Jimenez par veronicas et demie. Le toro manque de fixité. Ceci se confirme dans les premiers muletazos de tanteo. Bonne séries à droite liées, en reculant parfois la jambe de sortie. À noter un début de série original par Pendulo tourné vers les planches. Les naturelles sont supérieures et le torero mieux positionné. Puis le toro va a menos et finit par abandonner. Les passes suivantes ne sont plus fêtées. Payo se profile de loin et exécute une quasi entière basse et en arrière. Divers descabellos et avis. Siilence.
Le dernier Fuente Ymbro permet à Payo de dessiner de bonnes véroniques supérieures à gauche et une demie de cartel. Bonnes piques de Tito Sandoval, au toro qui s'emploie. Vuelta de campana. Le toro a faiblit et bien qu'il veuille charger ses pattes lui font défaut. Payo le torée sur les deux pitons dans une logue faena avec de bon passages isolés à ce toro qui mettait la tête avec classe. Pinchazo hondo. Divers descabellos. Silence.
Les trois toreros devaient triompher aujourd'hui pour optimiser leur plan de carrière. Seul Ureña aura une deuxième chance avec les Pedrazas mardi prochain. René Philippe Arneodau.