Séville 10 mai 2019 - Historique! Consécration d’un grand torero: Pablo Aguado qui passe la Puerta del Príncipe aux accents de Torero ! Torero !

Morante de la Puebla et Andrés Roca Rey coupent chacun une oreille.      Grand lot de Jandilla. 

Aujourd’hui il a fallu un second titre pour n’oublier personne, tant cette corrida restera dans les annales de la Maestranza de Séville. Toutes les chroniques resteront en deçà de ce qui peut être décrit et commenté car tous les ingrédients de ce qui fait ce spectacle unique ont été réunis : le cadre de la plaza del Baratillo, la lumière de Séville, le rituel, l’élégance, la musique et le TOREO dispensé par trois toreros différents qui se sont complétés à merveille sans oublier les subalternes qui se sont mis au diapason  pour concourir à la FÊTE.

Le héros du jour est Pablo Aguado, torero sévillan de 28 ans dont on devinait les progrès et qui se révèlait au grand jour face à « Cafetero», noir de robe, nº 22  549 kg né en novembre 2014 de Jandilla sorti en troisième position. Un toro,

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/montado/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">montado, estrecho de campo au contact avec les animaux et particulièrement des toros dans les élevages. Evidemment, dans ce cas, les notions purement anatomiques sont... approximatives ou imagées.
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/sienes/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">sienes, que Pablo va retenir dans sa cape par des véroniques presque en  (voir Verónica). Passe dont la cape est tenue à deux mains, paumes vers l'intérieur et vers le bas pour la faire pivoter devant le corps du torero dans un geste qui lui donne l'apparence d'un tablier (delantal). Cette passe est exécutée parfois comme adorno mais surtout pour garder dans la cape un toro pas encore fixé.

            
 
 " href="https://toreoyarte.com/glossaire/cornada/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">CORNADA À CURRO DÍAZ ; MANOLO GONZALEZ DÉCASTÉS" href="https://toreoyarte.com/glossaire/delantal/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">delantal. Il est distrait pendant le los "medios".- et celle du centre.
3 – On appelle aussi le tercio de quites le moment où, entre chaque pique et après la dernière, les toreros rivalisent par des séries de passes de cape selon un ordre défini.
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/tercio/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">tercio
de piques mais, sous le cheval, il pousse à la première rencontre et reçoit une pique courte et bien placée. Il n’est pas facile aux banderilles où Ángel Gómez prend des risques et doit saluer. La faena, toute en douceur au début, prend forme dès la première série de la droite pour continuer en une symphonie de passes longues, «templées», le torero accompagnant de la ceinture et des bras une charge noble, tête non «humiliée» certes, mais répétée. La symbiose est parfaite, tout se déroule à l’unisson. Un " href="https://toreoyarte.com/glossaire/trincherazo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">trincherazo, des naturelles, passes de poitrines éternelles, des Pase Ayudado - Passe de muleta dans laquelle les deux mains du torero interviennent dans la réalisation de celle-ci.  C'est le cas lorsque la muleta tenue dans la main gauche est tenue ouverte avec l'épée portée dans la main droite.  Ce type de passe se différencie des passes naturelles et cambiadas dans la conception classique du toreo, car ces dernières se réalisent à une main. (toreo natural et toreo cambiado).

Les ayudados peuvent être des passes par le haut  ayudados por alto  ou par le bas ayudados por bajo  et peuvent avoir des objectifs soit de châtiment, soit d'embellissement. Ils sont exécutés en début de faena pour habituer le toro sans l'obliger excessivement ou en fin de faena pour le soumettre.  Par leur esthétisme les ayudados peuvent servir également comme adorno .

                                  
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/ayudado/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">ayudado
s por bajo, le public est debout et les olés sont assourdissants. En mesurant les temps, Pablo Aguado prend l’épée pour une estocade entière portée avec décision et les deux oreilles tombent aussitôt sans discussion aucune. Je n’ose dire que ce toreo dans sa simplicité, dans sa grandeur restera dans les mémoires comme un je-ne-sais-quoi d’irréel.

                                       

Le 6ème, un toro haut sur pattes, court de cou, ne passe trop bien dans la cape de Pablo Aguado qui se rachète dans un quite par véroniques, lentes, cadencées - musique ! -  entre la première et la seconde pique, les deux courtes et très en arrière. La surprise vient de Morante de la Puebla qui sort le toro du cheval par le quite ou galleo del bú auquel Pablo répond par chicuelinas. Extase ! Le toro se déplace avec vivacité et vient le tour d’Iván García de planter deux paires de banderilles de grand calibre musique ! la corne frôle le ventre du

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/banderillero/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">banderillero madrilène. Le début de faena laisse penser que l’embellie va se diluer dans la charge du toro qui sort de la muleta des passes de " href="https://toreoyarte.com/glossaire/tanteo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">tanteo. Malgré cela, Pablo Aguado le retient par des passes de la droite, longues et «templées», corrigeant sa position et cela continue aux accents de Suspiros de España dont le rythme donne encore plus de somptuosité au Ensemble des mouvements et passes du matador avec la muleta avec pour objectif final celui de mettre en suerte le toro pour la mise à mort.

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/trasteo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">trasteo du sévillan. Un changement de main et " href="https://toreoyarte.com/glossaire/desprecio-pase-del/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">pase del desprecio. Les naturelles tirent le toro dont la charge est plus réticente, il n’y a plus le lié du début malgré la grande plasticité des passes. Très conscient de la baisse de régime du toro, Pablo va pour l’épée, égrène une dernière série de naturelles, pieds joints, et se jette sur le garrot pour une lame " href="https://toreoyarte.com/glossaire/traseras/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">trasera, S’applique à l’estocade dont la direction tend vers l’horizontale, orientation différente de celle de l’estocade idéale.  Au masculin, tendido s’appliquera à la direction du rejón." href="https://toreoyarte.com/glossaire/tendida/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">tendida, contraire. Les deux oreilles sont accordées, une seule aurait suffit… La Porte du Prince est assurée. Torero ! Torero ! scande le public ému.

Cela serait faire injure aux deux autres maestros, eux plus aguerris, de ne pas décrire leur prestation même si elle n'était pas à la hauteur de celle de Pablo Aguado. Imaginez qu’Andrés Roca Rey accueillait son premier jandilla à porta gayola  et devait se coucher au sol pour éviter le saut du toro qui n’avait pas suivi le mouvement de la cape. Aussitôt il était «cité» dans le tercio du

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/toril/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">toril pour deux largas cambiadas, trois 1

Passe de cape. Placé de face, lorsque le toro arrive a jurisdicción, le torero passe le bras qui guide la passe au dessus de sa tête et présente l’envers de la cape du coté opposé pour donner la sortie. La cape tenue à deux mains est passée au-dessus de la tête par la main qui guide la passe (droite pour passer le toro à gauche et vice versa),  le torero effectuant une rotation du corps dans le sens inverse de la trajectoire du toro pour se retrouver de nouveau face à lui pour pouvoir enchaîner une nouvelle passe.  Lorsque la passe est donnée à genoux, farol de rodillas, il n'y a pas toujours de rotation du corps car le torero se relève souvent dès le mouvement terminé.  On devrait la création du farol à Manuel Domínguez « Desperdicios » (1816-1886) qui la réalisait la première fois en 1855 à Madrid.

Il s'agit d'un medio farol  lorsque le torero fait passer le toro par devant sa poitrine avec le même geste des bras sans effectuer de rotation du corps, avec l'objectif de passer la cape dans son dos pour ensuite réaliser une gaonera ou une caleserina.

A ne pas confondre avec farol invertido (farol inversé). 


Medio Farol


Farol de Rodillas

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Passe de cape. Placé de face, lorsque le toro arrive a jurisdicción, le torero croise le bras contraire au dessus de sa tête et élève les deux bras de manière à présenter l’envers de la cape tenue à deux mains.  La cape passe au-dessus de la tête du torero qui effectue une rotation du corps dans le sens inverse à la trajectoire du toro pour se retrouver de nouveau face à lui et enchaîner une nouvelle passe. On devrait sa création à Manuel Domínguez "Desperdicios" (1816-1886) qui la réalisa la première fois en 1855 à Madrid.

Lorsqu' exécutée à genoux on parle de  farol de rodillas.

                      

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/farol-2/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">faroles
et une nouvelle larga le tout à genoux évidemment. Le ton était donné des intentions du Péruvien qui échangeait un duel de quites par chicuelinas avec Pablo Aguado. La cuadrilla brillait– Francisco Durán «Viruta» aux banderilles, Juan José Domínguez à la brega. La faena débutait à genoux pour des passes hautes et une par le bas et debout la libération par la passe de poitrine. La première série de la droite, Passe de muleta donnée de la main droite. Elle est le pendant du natural (naturelle) donnée de la main gauche.  Dans le derechazo l'épée est également tenue de la main droite et sert de support au tissu de la muleta.

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/derechazo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">derechazos lents et prolongés, la muleta basse comme d’habitude devait décourager le toro qui «doutait» dans la série suivante, ARR restait placé et impassible. Il était  accroché – corne dans l’entre jambe – à l’amorce d’une passe de poitrine. Le toro réduisait sa charge mais ce défaut était caché par les passes en redondo sans discontinuité. Andrés exprimait les dernières ressources du toro et celui-ci, collé aux tablas, recevait un coup d’épée – espadazo – d’effet rapide. L’oreille était demandée et accordée pour cette faena sans éclat qui néanmoins récompensait le torero qui s’était donné face à un animal sans force sur la fin.

                  

Au 5ème, de bonne présentation, belles armures bien que légèrement