Madrid 30 mai 2023 – 18ème de Feria – Décevante novillada de Fuente Ymbro – Se distinguent à leur manière Victor Hernández et Álvaro Burdiel. Frayeur pour Lalo de María au 6ème.

La dernière novillada du cycle de la San Isidro annonçait un lot de Fuente Ymbro, élevage apparemment imprescriptible à Madrid mais qui ne donne pas toujours les résultats escomptés. Ce fut le cas aujourd’hui avec des novillos sans les hechuras  qui plaisent et qui devraient s’imposer à Las Ventas, à l’exception de ceux sortis en 2ème et 6ème position, mieux proportionnés, enmorrillados, sans exagèration de cornes. Les deux premiers novilleros, bien connus dans cette plaza, mieux préparés aussi, Victor Hernández et Álvaro Burdiel faisaient le paseíllo en compagnie de Lalo de María dont c’était la présentation à Madrid. Rappelons que Lalo de María est le fils de la torera-rejoneadora-empresaria française Marie Sara. La première partie de cette novillada, passée encore sous la pluie, se déroulait sous le signe la sosería, au bord de l’ennui parfois, sans grandes réactions des novilleros ni celles des spectateurs sous leurs parapluies… Au dernier, Lalo de María échappait à un accident grave car, à la mise à mort, il recevait un coup de corne en pleine figure, au nez, dont le saignement était seulement visible et au premier abord sans importance.

Victor Hernández ouvrait sa cape pour le premier fuente-ymbro pour des véroniques achevées sur le côté droit et incomplètes à gauche. Le novillo poussait sous la première pique, secouait le cheval et provoquait finalement une chute monumentale; il poussait sous la seconde, sans plus. Dans son quite par saltilleras et remate par brionesa, Victor Hernández profitait de la mobilité du novillo. La faena commencée par des statuaires était principalement basée ensuite sur des passes de la droite, novillo “humilié” dans des derechazos “cités” à bonne distance. Justement, à gauche, le cite plus rapproché n’était pas du goût du novillo. La correction de position permettait une série complète de naturelles. Près des tablas, la faena s’achevait par des muletazos, certains accrochés, le novillo n’en voulait plus. Des bernadinas pour terminer, avant une estocade, entière, desprendida. Le 4ème de 520 kg., le plus costaud du lot, s’animait surtout après la première pique et se déplaçait dans toutes les directions… La passe doublée du cambio por la espalda, la passe de poitrine et le remate par la bas constituaient une belle entrée en matière à la muleta.  Victor Hernández liait des passes accélérées de la droite en raison de la charge vive du novillo. Il s’ensuivait des accrochages de muleta car la charge se décomposait. Il en était de même dans une série de la gauche. Le novillero se reprenait dans une tanda de derechazos, muleta basse, le novillo bien conduit cette fois. La faena était plus compliquée qu’il n’en paraissait à cause des changements de rythme du novillo. Quelques manoletinas finales et la passe de poitrine précédaient deux pinchazos - sonnait un avis - et une estocade entière contraire tendida.

                             

Álvaro Burdiel montrait une certaine facilité à la cape en recevant son premier novillo par des véroniques en gagnant du terrain jusqu’au centre de la piste. Sans histoire était le tercio de varas, le novillo poussait sans trop d’effort. Lalo de María réalisait un quite par delantales sans codicia du novillo. José Manuel Mas plaçait deux bonnes paires de banderilles et la faena pouvait commencer. Deux séries de la droite, le corps détaché de la trajectoire du novillo, permettait toutefois de distinguer une qualité propre du novillero: le temple. Sur la gauche, la charge n’était pas la même et il n’y avait plus de continuité dans les passes. De retour sur la droite, la charge se réduisait, mais restaient encore quelques ayudados por alto… signes du sens de la lidia du Sévillan, ex-élève de l’école taurine “Yiyo” de Madrid. L’estocade était portée en deux temps, entière, delantera et verticale. Une larga cambiada de rodilla précédait une série de véroniques, jambe contraire fléchie et revolera. Telle était la réception du 5ème, un novillo basto de hechuras, cornes ouvertes, playero. Le châtiment aux piques était discret.  Álvaro Burdiel entamait sa faena à genoux, par des passes hautes aidées et, debout, par des passes par le bas. Le novillo, de charge âpre et descompuesta, n’était pas fixé. Il était “cité” à bonne distance, pour des passes plus rapprochées, ensuite, et “templées” . Les naturelles, données une à une, faisaient perdre le rythme initial de la faena, mais encore le geste et le temple y étaient. De nouveau sur la droite, les passes étaient accrochées.  L’estocade entière, desprendida, et les bonnes manières d’Álvaro incitèrent le public à demander l’oreille. Non accordée.

Lalo de María ne fixait pas à la cape son premier novillo, mal piqué ensuite. Victor Fernández, dans un quite par tafalleras et revolera, enseignait le peu de charge du novillo. Face au T7, après deux doblones, le novillo s’arrêtait. Les suivants était liés et “templés”. Après cette introduction, les derechazos, lents, sans codicia du novillo, faisaient découvrir un style particulier du jeune novillero: il “citait” avec le pico mais serrait ensuite la trajectoire du novillo, muleta baissée. Le bicho ne passait presque plus, s’arrêtait même. Novillo soso, faena sosa! Deux pinchazos avec un petit saut et une estocade delantera verticale quand sonnait un avis. Le 6ème cherchait les planches après le capoteo de Lalo de María. Entre les piques, Victor Hernández et Álvaro Burdiel échangeaient des quites, l’un par caleserinas, l’autre par des delantales qui pourraient être pris pour demi-navarras…Lalo ne s’était pas prêté à ce jeu! A genoux, par des passes hautes et en redondo,  il quittait ensuite le terrain des tablas pour des derechazos  lents, muleta basse, courte la charge du novillo. Pour des naturelles, Lalo cherchait à bien se placer et la meilleure distance du cite sans y parvenir. Néanmoins il “consentait” et “aguantait” lorsque le novillo rechignait à avancer ou même s’arrêtait à moitié passe. Il terminait par des ayudados por alto et un por bajo avant de cadrer et entrer droit, l’épée n’était pas placée… car Lalo était victime d'un coup de corne au visage. Il plaçait une autre demi-estocade un peu croisée et recevait un avis.

Victor Hernández: un avis et saluts; un avis et silence. Álvaro Burdiel: un avis et silence; pétition d’oreille et saluts. Lalo de María: un avis et silence; silence. Au terme du paseíllo une minute de silence était observée en mémoire du matador de Linares, José Fuentes, décédé à Séville à l’âge de 79 ans. RIP. Marcos Prieto et Diego Valladar de la cuadrilla d’Hector Fernández et Marco Leal de celle de Lalo de María saluaient après lla pose des banderilles au 1er et 6ème respectivement. Légère pluie durant la lidia des deux premiers movillos. 17.735 sperctateurs.

Georges Marcillac

Ce contenu a été publié dans Georges Marcillac Escritos, Madrid. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.