Madrid 11 mai 2024 – 2ème de Feria de San Isidro – “Román“ Collado, héro d’une corrida de Fuente Ymbro, bouleverse d’émotion Las Ventas.

Cette corrida devrait rester dans les annales de la première plaza du monde sinon dans l’histoire de la vie du torero “Román” Collado, de Valence et mère française. Pour cette deuxième journée de la grande féria de la capitale, il avait revêtu le vestido de torear confeccionné à partir d’un modèle du costume fétiche que portait l’infortuné Manuel Granero (1902-1922), de Valence aussi, à l’occasion de sa présentation à Madrid le 17 mai 1921: bleu ciel et broderies de azabache. Ce même costume avait été étrenné, récemment, lors de la

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/encerrona/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">encerrona de “Román” à Valence, le 10 mars dernier. Le symbole de cette “mise en scène” en disait long de l’état d’esprit du valencien au moment du
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/paseo-ou-paseillo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">paseo accompagné de David Fandila “El Fandi” et du Mexicain Leo Valadez. Les toros étaient de Fuente Ymbro. Toros de poids de moyenne 555 kg. tous cinqueños et pourvus d’imposantes armures, ils étaient applaudis à la sortie du
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/toril/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">toril. Il y eut du bon et du moins bon… même des mansos mais encastés de telle sorte que leur combat revêtait un intérêt certain, moins évident pour les matadors qui devait les affronter. Leo Valadez, en sait quelque chose puisqu’il passait à l’infirmerie après une première " href="https://toreoyarte.com/glossaire/cogida/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">cogida et celle, plus sérieuse, à la mise à mort avec une luxation de l’épaule droite. David Fandila devait estoquer trois toros. “Román” sortait grand triomphateur de la soirée, le public étreint d’une émotion peu commune pendant et au terme de la faena de “Orgulloso” nº 77 de 549 kg (02/2019).

Sorti en deuxième position, un grand toro par ses

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/hechuras/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">hechuras, “Orguilloso” allait se revéler tantôt brave tantôt réservé, il provoquait une chute monumentale à la première rencontre, cheval soulevé par le poitrail. Il avait été amené au cheval par des chicuelinas au pas pour ce premier contact, la deuxième pique mesurée par le picador remis en selle après une bonne charge du toro. La faena de muleta commençait par des cites lointains au toro presque acculé aux tablas. Le vent gênait cette position périlleuse mais “Román” restait ferme pour enchaîner des naturelles très serrées. La série suivante de la droite se déroulait selon le même príncipe du cite lointain et l’enchaînement des passes et la passe de poitrine. La provocation à distance du toro, la fixité du torero et les enchainements des passes accentuaient l’émotion pour la vérité qui se dégageait de ce Ensemble des mouvements et passes du matador avec la muleta avec pour objectif final celui de mettre en suerte le toro pour la mise à mort.

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/trasteo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">trasteo sincère et de la vigueur des charges du toro. Après cela, le toro plus réticent, “Román” se plaçait, se croisait pour engager la charge. De face, compas demi-ouvert, des naturelles poignantes, des Passe de muleta donnée de la main droite. Elle est le pendant du natural (naturelle) donnée de la main gauche.  Dans le derechazo l'épée est également tenue de la main droite et sert de support au tissu de la muleta." href="https://toreoyarte.com/glossaire/cornada/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">cornada pour l'Alternative de LOPEZ SIMON et Petardo de Nunez del Cuvillo." href="https://toreoyarte.com/glossaire/derechazo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">derechazos de même, le public du T6 debout acclamant le torero pour l’attitude de torero pour sa sincérité, courage et toreo vrai, sans fioritures. Des ayudados por bajo, un circular inversé , jambes semi-fléchies et un changement de main pour allonger encore plus la charge par le bas, et le toro était placé pour la mise à mort. Du grand travail!! L’estocade, entière, le toro tardait à s’écrouler, “Román” assis sur le marchepied des barrières, plus serein sans doute, attendait cette mort lente du toro applaudi. L'oreille unanimement sollicitée était concédée. La mort plus rapide du toro aurait automatiquement entraìné l’octroi de la deuxième oreille, méritée. Le toro, sorti 5ème, un certain “Oficial” nº 152 n’avait pas à priori les intentions d’un militaire vaillant mais plutôt celui d’un employé qui recherchait la planque, en tauromachie les planches, las tablas… “Román” l’en sortait pour l’amener au cheval pour une pique agitée, sonnait l’estribo du picador, et pour une seconde appuyée et soutenue. César Fernández subissait une cogida spectaculaire – un soleil – poursuivi jusqu’à la barrière après la pose de la paire de banderilles. Miracle. A la muleta, ce toro restait court dans ses charges et “Román” le “templait” par le bas. L'animal n’était pas très “clair” de la corne droite mais “Román” insistait de ce côté, soutenait des regards assassins, toro mirón, et les naturelles, une à une, relevaient de l'exploit, le torero se croisait et son aguante crispait le public craignant la cogida, il se dégageait par des passes de poitrine sans se corriger. Les dernières naturelles de face, pieds joints marquaient la confiance, la détermination du " href="https://toreoyarte.com/glossaire/matador/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">matador, qui avait maîtrisé ce toro incomode, mansote, mais combatif. L’estocade était portée avec decisión - c’est un euphémisme – l’épée tombant verticale un peu contraire, ce qui ne la rendait pas immédiatement concluante. Malheureusement sonnaient deux avis, éliminant l’octroi d’une nouvelle oreille et la sortie " href="https://toreoyarte.com/glossaire/hombros/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">a hombros que tout le monde souhaitait pour le sympathique et valeureux “Román”.

                          

David Fandila ”El Fandi”, toujours là, après plus de vingt ans d’alternative, beaucoup de métier,

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/banderillero/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">banderillero émérite, souvent truqueur et spectaculaire, mais qui n’a pas les faveurs du public madrilène pour sa tendance à négliger la faena de muleta, ce qui aggrave son cas. Son actuación d’aujourd’hui reflètait tout le bien et le mal que l’on pense de ce torero -  au demeurant sympathique, histrion aussi avec les banderilles - dont les partisants sont nombreux. Son mérite est d’avoir fait un effort notable avec le 4ème, qui avait forte tendance à s’appuyer vers les tablas avec deux tentatives de saut dans le callejón. Toréé à mi-chemin vers le toril, face au T1, pas complètement dans la querencia du toro, pas trop éloigné des tablas non plus, son trasteo reposait sur des passes plus serrées que d’habitude, forçant les charges et leurs variations, abusant du spectaculaire " href="https://toreoyarte.com/glossaire/martinete/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">martinete au sortir des séries de derechazos. Faena volontaire, technique, pas toujours du goût des orthodoxes, il est vrai. Estocade par " href="https://toreoyarte.com/glossaire/bajonazo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">bajonazo! Le 6ème était, de l’avis de tous, le meilleur toro de la soirée, par sa réponse “humiliée” et “templée” dans les " href="https://toreoyarte.com/glossaire/capotazo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">capotazos du début, d’un bon tranco aux banderillees, los "medios".- et celle du centre.
3 – On appelle aussi le tercio de quites le moment où, entre chaque pique et après la dernière, les toreros rivalisent par des séries de passes de cape selon un ordre défini.
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/tercio/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">tercio
enlevé avec brio par “El Fandi”: Signifie "coupe en biais”. En terminologie taurine s’applique à deux suertes de banderillear lorsque le toro arrêté, au deuxième tiers, se trouve placé :


  • près des barrières, en tablas, le banderillero exécute le sesgo por fuera, partant en oblique vers le toro, cloue les banderilles et "sort" vers le centre de la piste.
  • au niveau du tercio, le banderillero exécute le sesgo por dentro, partant en oblique vers le toro, cloue les banderilles et "sort" vers les barrières ou le burladero le plus proche.