Corrida de Hnos. García Jiménez de présentation limitée et de pire comportement. Face à ce fracas eurent cours des combats sérieux d’une terna sans compromition. Paco Ureña remplaçait Emilio de Justo.
Le premier de Diego Urdiales est cornialto et haut sur pattes. Il ne permet rien à la cape. Sous le fer le toro lève la tête sans s’employer outre mesure. Il est mal piqué. Orienté, le bicho évite d’abord la seconde pique puis attaque tête haute. Quite de Cayetano Rivera Ordoñez dont il convient de noter une véronique lente. Brindis à Emilio de Justo toujours convalescent. Doblones et trincheras mettent l’eau à la bouche. Les charges à droite ne posent pas de difficulté mais ne transmettent rien. Le torero ne se confie pas. À gauche, des naturelles isolées semblent annoncer une faena. Malheureusement le toro rend les armes, cherche la querencia montrant de plus un calamocheo gênant, venant au pas et raccourcissant sa charge. Entière portée sans conviction. Descabello. Sifflets au toro. Silence.
Le quatrième au trapío limité, charge sans force ni moteur, dans la cape d’Urdiales. Le tercio de vara est un simulacre. Le quite du matador par véroniques est de !olé! Celui de Cayetano moins réussi. Brindis au public. La première série droitière est facile mais incomplète. Urdiales, al hilo, doit gérer la faiblesse du toro. À gauche, il tire des lignes pour ne pas peser sur la charge. Le bicho est irrégulier en fin de passe et ne répète pas de lui-même. La faena se prolonge sur les deux cornes, le torero ne trouvant ni la distance, ni le placement qui permettraient de lier. Entière portée bras tendu. Salut.
Le premier de Cayetano est terciado avec peu de prestance. Il trébuche dans les tentatives de véroniques. La mise en suerte par chicuelinas marchées enchante les tendidos. Paco Ureña exécute un quite d’infirmier au milieu d’un simulacre du premier tiers. Cayetano débute son trasteo par le haut pour aider le bichito à se remettre. Les naturelles, bien que douces, ne transmettent rien. À droite, les deux participants finissent la série à genoux. Cayetano veut faire les choses bien et insiste. Le public, en manque de critères, applaudit cette faena dénuée d’intensité. Estoconazo. Pétition d’oreille.
Le Le cinquième est d’abord abanto. Il sautille et donne des coups de tête dans la cape de Cayetano. Piqué en arrière le toro proteste. Quite pour la forme du matador. La seconde puya est la répétition de la première. Le toro a pris le dessus sur la cuadrilla au second tiers. Brindis personnel. Cayetano est appliqué dans les premiers muletazos pendant que le toro fléchit. Le trasteo, en va et vient, ne transmet rien. Cayetano met les reins et lie quelques droitières qui montent en intensité. En naturelles, le passage est volontaire faute d’être intense. Quelques mantazos por alto en tablas terminent la faena. Épée basse portée en sautant de côté. Silence.
Paco Ureña donne des véroniques appliquées à un exemplaire fin et haut qui "humilie" et saute en fin de capotazo. La première pique mal exécutée ne met pas en valeur de qualités de bravoure du Garcia Jimenez. À la seconde, l’animal roule au sol. Le toro trébuche plusieurs fois au second tiers. Brindis aussi pour Emilio de Justo dont le torero de Lorca occupe sa place à l'affiche. Le tanteo confirme les limitations du bicho. La charge à mi- hauteur complique le trasteo. L’ensemble à droite est brouillon mais également exposé car le torero avance la jambe et soutient les écarts subits de l'animal. Les naturelles sont dessinées avec pureté, sans possibilité de lier les passes par faute du toro. Le torero est ferme au point de subir une voltereta sur un des extraños du toro. Les dernières naturelles avant l’épée sont le signe de la domination du torero sur le toro. Avis. Entière de grande sincérité, desprendida. Second avis. Salut qui aurait pu être plus.
Il revient à Ureña de clôturer la corrida face a un torito terciado. Le toreo de cape est abandonné. Le toro est envoyé au cheval où il proteste. Brindis au public. Le tanteo initial, bien exécuté, ne transmet rien. Il en va de même pour les derechazos qui suivent. Paco Ureña attaque le toro et obtient la réaction du public sans que l’intensité ait réellement augmenté. Musique. La faena est longue et seules quelques naturelles ressortent du lot . Estocade entière lorsque sonne l’avis. Petition d’oreille. Salut.
Journée de déception mais pas de tromperie. Les trois matadors ont eu un comportement digne.
René Arneodau