Le lot de Domingo Hernandez 1-2-6 - Garcigrande 3-4-5 a été des plus étrange qui soit, en ce qu’il n’a pas démontré de bravoure, ni d’intensité dans les charges. Nonobstant, il a permis au maestro El Juli de signer un triomphe né dans les yeux d’un public bon enfant en recherche d’un moment de communion. Taurinement parlant je suis dans l’incapacité de justifier son triomphe. Le public, lui, n'a pas douté. Mon avis est qu’entre Séville et Madrid s’est ouvert une brèche irreconciliable. Je pense sincèrement que la corrida du jour n’aurait généré aucun trophée dans les arènes de Madrid pour les différents motifs décrits ci-dessous, et particulièrement à cause du résultat exécrable des coups d'épées de El Juli.
Julián López "El Juli" ouvre le bal avec un DH qui le laisse exécuter des véroniques et pase en delantal sur le passage jusqu’au centre oû enfin le toro répète. Le bicho montre peu de verve sous le fer. Le quite de El Juli, aisé, met en exergue la faiblesse et le manque de combativité du DH, ce qu’il confirme au second passage au cheval. Bouche ouverte et cherchant la querencia le toro charge docilement dans des derechazos. Le public applaudit. Le matador enroule en se tenant hors de la trajectoire sans peser sur l’animal. Musique. La série gauchère est douce et sans profondeur. Le niveau d’émotion est nul, mais le public donne son assentiment complet pour les séries enroulées sur les deux cornes. "Julipie" avec l’épée tombée en milieu du dos. Deux oreilles de pueblo, d'après votre serviteur, et grand triomphe pour nombre de commentateurs.
Le second de El Juli n’"humilie" pas. Il va et vient dans la cape que le matador manie habilement pour briller essentiellement dans le remate. À la première pique, le toro proteste et donne des coups de tête. Il retourne au cheval de loin pour ensuite essayer de faire sauter la pique. Brindis au public. Les premiers muletazos donnent le ton. La charge est molle, El Juli est à l’aise et le public ravi. Musique. À gauche. le matador embarque cette charge et la conduit avec aisance. El Juli est obligé de terminer de nombreuses naturelles par le haut pour maintenir le toro debout. À droite il enroule par le bas. La faena s’allonge et le toro perd le peu d’entrain qu’il avait. Le public est avec le torero. Pinchazo en avant, estocade entière en "julipie, trasera, tendida, caída. Oreille et Porte du Prince.
José María Manzanares est opposé à un DH qui lui permet de dessiner des véroniques pieds joints avec temple et douceur. L’animal pousse brièvement sous le fer au premier passage au cheval avant de subir la seconde pique. Quite de Pablo Aguado en véroniques imparfaites. Manuel Rodríguez "Mambrú" salue au second tiers. La faena débute par passes de tanteo. Puis le matador exécute des derechazos en ligne, muleta accrochée, sauf dans le dernier passage main basse e passe de poitrine de la seconde série. À gauche, JMM tire des lignes qui ne font pas réagir le public. C’est à droite que le torero connecte et fait jouer la musique. Le toro ne transmet rien mais le public est désireux de fêter le torero. Cette fête vient dans les derechazos en redondo ultimes. Trois pinchazos, en passant au large, sont suivis d’un avis et estocade entière desprendida, trasera, tendida. Silence. Le cinquième, second de J.M. Manzanares, attaque le leurre avec indifférence. L’épreuve du fer ne met pas en valeur le bicho dont la bravoure est limitée. Le toro est de type carretón. Le torero exécute des séries courtes et incomplètes sur les deux cornes. Des séries droitière puis gauchères sont mieux liées. Elles font réagir les tendidos. La faena s’allonge, une série de derechazos déclenche tardivement la musique. Les muletazos sont accrochés et brusques. Entière de côté, portée au pas de charge. Oreille.
Pablo Aguado reçoit son premier de Garcigrande par véroniques que le toro a du mal à suivre en fin de capotazo. Le bicho garde la tête relevée face au cheval qui se laisse tomber. La seconde pique est forte sans nécessité. Le toro charge avec peu de fijeza, passant par dessus les capes au second tiers. Pablo Aguado cherche à mettre le toro dans la muleta alors que ce dernier résiste et proteste. Le bicho avance au pas dans des charges dénuées d’intensité quelque soit la corne. C’est le toro qui signale la fin de faena en abandonnant le combat. Demi-lame perpendiculaire de recours. Avis et descabellos. Silence. Pablo Aguado réalise le meilleur passage de cape du jour en recevant son second adversaire par véroniques lentes et "templées". Le bicho pousse sous une première pique en place. Le second passage au cheval est tout le contraire du premier. Iván García salue pour sa prestation au second tiers. Les premiers muletazos, sur jambe fléchie, pèsent sur la trajectoire du DH. Les derechazos sont eux en ligne et le toro montre des signes d’abandon. Les derechazos s’en ressentent, parfois accrochés, manque de ligazón. Les naturelles exécutées sur le passage font illusion. Le Sévillan insiste devant les tendidos de soleil, toro rajado, dans un exercice en arrimón destiné à se justifier. Pinchazo profond. Silence
René Arneodau
Bonjour, je n'ai point l'honneur de vous connaitre, mais enfin un commentaire avec lequel je suis d'accord. J'ai coupé la retransmission après la mort du 3eme, en écrivant à mes amis du sud est, je m'ennuie. J'en ai vraiment marre de ces toros aseptisés qui n'ont plus une once de bravoure. Je ne parle pas de ces soi-disant vedettes....Merci encore pour votre juste resena, au plaisir de vous lire
Un aficionado du Sud Ouest
Vraiment grand plaisir de vous lire.
Sévilla perd la raison.
Une seule oreille au premier en fermant les yeux sur le julipié.
Ravi de vous lire