La nouvelle du jour à Madrid c'est la présence de CASTELLA malgré sa blessure récente dans ces mêmes arènes et une volonté notable, mais non aboutie, de triompher. Ensuite l'autre caractéristique du jour c'est la confirmation de plusieurs tendances lourdes autour des toros de Las Ventas, à savoir la présence du medio toro généralisée durant cette San Isidro et l'absence de caste réelle des toros mobiles de Nuñez del Cuvillo.
En ce qui concerne les Nuñez del Cuvillo seul le premier avait des allures de toro respectable pour Madrid. Il est à mettre au crédit du confirmant SILVETI de l'avoir choisi pour confirmer et d'avoir gardé le plus laids et terciado en deuxième (dernier de la course qui sera remplacé). Le toro de confirmation et le 4, second de Castella, sont les deux qui ont eu de la mobilité moderne pouvant permettre de couper des oreilles. Les deux toreros ont échoués à des degrés différents. Il faut cependant relativiser et noter que ces deux toros avaient des caractéristiques qui les disqualifient comme grands toros. Les deux ne seront pratiquement pas piqués et combattront au cheval sans bravoure. Le premier démontrera une tendance à vouloir le terrain des planches, avec des signes de faiblesse durant toute la lidia, et le 4, en plus de ne pas être piqué, mansea au cheval et aura tendance à garder la tête à mi hauteur et à ne pas terminer le dernier tramo des passes. En comparaison les embestidas des bons Alcurrucen, d'il ya quelques jours, étaient de meilleure qualité allant jusqu'au bout des passes et par le bas. Le prototype du toro proposé par Juan Pedro Domecq et Nuñez del Cuvillo n'est vraiment pas ce qu'il faut souhaiter pour la fiesta. On note d'ailleur que ces toros, mêmes présentés sans trapio comme ce fut le cas aujourd'hui, n'ont pas de bravoure et sauvagerie intrinsèque leur permettant de faire preuve de force et vivacité jusqu'au bout. C'est cette bravoure et sauvagerie que ces élevages essayent de contrôler pour satisfaire les figuras qui font de ces toros des combattants fades, sans émotion.
SILVETI passe à coté du toro de confirmation, le seul harmonieux du lot. Le bicho est distrait au capote tout en montrant une meilleure embestida du coté gauche. Diego SILVETI dessine un quite prometteur par tafallera, puis gaoneras et rebolera. Le brindis est pour son Oncle le Matador Alejandro SILVETI. A ce toro qui montre de la faiblesse et donne peu d'émotion dans ses embestidas incomplètes, SILVETI reste conformiste et ne saisit pas l'opportunité d'arracher un succès qui était possible grâce à la mobilité du Cuvillo. Deux pinchazos et une entière atravesada. Le dernier bis de Salvador Domecq inspire à SILVETI des capotazos avec le pasito atras sans être a gusto. Très mal piqué il garde la tête haute et sort en avançant par sautillement. Brindis au public. Faena essentiellement droitière de SILVETI à ce bicho qui ne termine pas les passes et manque le prendre dans sa tentative à gauche, passage à gauche réitérée au final d'une série droitière après changement de main dans le dos. Epée en arrière, tendida, desprendida. SILVETI sur le retour du toro jette la muleta au sol et fuit, dans une attitude peu torera. Silence.
Celui qui est venu à Madrid avec l'attitude adéquate c'est CASTELLA. Applaudi avant le début de la course par une partie du public et ensuite avant la sortie de sont premier opposant, il montre une détermination qui manquait à son compañero Mexicain. Son premier adversaire bis de Carmen Segovia s'entend bien avec son torero au capote malgré une tendance à sortir de la passe distrait, mais l'embestida est bonne. Le toro ne s'emploi pas au cheval et CASTELLA entre en quite par chicuelinas. LUQUE donne une media et abandonne. Le toro n'a pas supporté les varas et à changé. A la muleta il reste à l'extérieur des premiers muletazos, puis vient au pas complètement désintéressé. CASTELLA abrège. Entière caida, atravesada. Le second de CASTELLA, un Cuvillo sans trapio, fin de corps, porte la tête à mi hauteur dans le capote et vient au pas. Il manque emporter CASTELLA dans un capotazo de déplacement. Manso au cheval il n'est pas piqué sur ordre du Maestro. Il est distrait en banderilles et garde la tête haute. Brindis au public. La première série de muleta au centre, bien que peu imaginative par Pendulo, est émotionnante car donnée liée, avec conviction, rythme et valor. Dans la série suivante CASTELLA se redresse et se relâche à partir de la troisième passe. Puis il passe à gauche où l'intensité baisse et la muleta est touchée. Le retour à droite est probant et connecte avec les tendidos grâce à l'engagement physique du torero qui est bien colocado et aguante. Il convient toutefois de relever que les séries sont un peu rapides parce qu'à mi hauteur et que le bicho ne termine pas les muletazos qui sont donnés en ligne. La fin de faena sur les deux cornes maintient l'attention du public, bien que pour l'aficionado que je suis cela tourne un peu au cirque après plus de 70 muletazos . Sonne un avis avant le final par le bas. Un metisaca en arrière et bas précède une épée trasera et atravesada. Avis # 2. Applaudissement au Toro et salut au tiers.
LUQUE touche un premier Cuvillo protesté dès la sortie puis encore durant le tiers de vara car il n'y est pas piqué. LUQUE tente un quite et abandonne le capote étant accroché. Arrivé cru à la muleta le toro entre fort dans la muleta mais tire aussi un derrote à la sortie. Sur une série à droite LUQUE arrivera à passer le bicho sans se faire toucher la muleta et par le bas. Le reste du temps ce sont des tentatives sur les deux cornes sans arriver à canaliser la charge allègre. Pinchazo bas en passant loin, puis entière desprendida. Sifflets au toro et Silence pour LUQUE. Le second Cuvillo de LUQUE lui permet des lances de capote suaves et a gusto. Le toro est peu piqué et passé en quite par SILVETI en delantales et media. LUQUE brinde au public. LUQUE rompt sur les premières passes, puis passe le toro en va et vient sans émotion. Ensuite il tente d'embarquer le bicho dans une série par le bas et en courbe, mais le toro ne l'admet pas. La faena se poursuit sur les deux cornes en va et vient inconséquent. LUQUE termine par des adornos par le bas. Pinchazo profond et descabello. Silence.