Valencia 16 mars 2025 - 7ème de Feria – Puerta Grande de Tomas Rufo. Une oreille pour José María Manzanares et Andrés Roca Rey et des toros propices au succès.

Sous un timide soleil et quelques gouttes de pluie, pour la deuxième fois cette corrida se déroulait à guichets fermés avec à l’affiche Andrés Roca Rey qui va, à ne pas s’y tromper et plus que jamais, dominer la Saison. Dans le langage taurin, la temporada est la période de l’année réduite à la saison taurine de mars à octobre. Certains toreros font aussi leur temporada aux Amériques - Mexique, Colombie, Pérou, Equateur ou Vénézuela - de novembre à avril.

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/temporada/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">temporada qui vient de commencer. Entouré de José María Manzanares et de Tomás Rufo, le Roi péruvien a de nouveau enflammé cette corrida des Fallas bien que finalement c’est Tomás Rufo qui sortait " href="https://toreoyarte.com/glossaire/hombros/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">a hombros de la plaza. Les toros annoncés étaient de Jandilla assortis de deux de El Parralejo (1er et 5ème). Apparemment en ce début de saison il est difficile d’obtenir des lots complets d’un même élevage. Au moins, deux de Jandilla – les 3ème et 4ème – n’auraient pas dû passer le filtre du " href="https://toreoyarte.com/glossaire/reconocimiento/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">reconocimiento de la plaza de catégorie de Valence malgré leur poids de 520 kg. Le premier de El Parralejo et le dernier de Jandilla furent les plus intéressants: le 1er né en septembre 2019 et ses 599 kg,et le 6ème, tout juste quatre ans et 545 kg. On voit que l’homogénéité de présentation n’était pas à l'ordre du jour… Malgré cela les trois matadors coupaient des oreilles et le public de Valence, festif, sortait content.

Tomás Rufo sortait en triomphe après avoir montré, tout au long de la course,

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/entrega/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">entrega et un désir affiché de bien toréer: savoir faire, répertoire varié et mesure dans les temps de ses deux faenas. Le 3ème, de Jandilla, protesté… à Valence!, mal et peu piqué, donnait des signes de faiblesse de pattes mais il tenait le coup dans la muleta. La faena débutait par une longue série de Passe de muleta donnée de la main droite. Elle est le pendant du natural (naturelle) donnée de la main gauche.  Dans le derechazo l'épée est également tenue de la main droite et sert de support au tissu de la muleta.

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/cornada/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">cornada pour l'Alternative de LOPEZ SIMON et Petardo de Nunez del Cuvillo." href="https://toreoyarte.com/glossaire/derechazo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">derechazos en redondo au centre de la piste. Debout, les passes de la droite, une à une, muleta en avant, conduisant parfaitement le toro, montraient les limites de l’animal de ce côté. Le reste de la faena, exclusivement de la gauche, allait de naturelles isolées à d’autres liées de bonne facture et la passe de poitrine. La qualité de charge du toro et le temple des muleta”, une passe quelconque ou bien une passe technique et profonde." href="https://toreoyarte.com/glossaire/feria/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">FERIA
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/muletazo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">muletazos faisaient découvrir le fond du jandilla et le concept de toreo sérieux de Rufo. Faena courte avant un coup d’épée, bon volapié, qui valait la première oreille au tolédan, un descabello, le toro tardant à s’écrouler. Au 6ème, un autre jandilla plus vif, “humilié” dans ses charges, était accueilli a
 
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/puerta-gayola/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">puerta gayola
, suivie d’une larga cambiada à genoux au los "medios".- et celle du centre.
3 – On appelle aussi le tercio de quites le moment où, entre chaque pique et après la dernière, les toreros rivalisent par des séries de passes de cape selon un ordre défini.
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/tercio/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">tercio
. Les doblones, longs, toréés précédaient une série de la droite exigente pour le toro qui répétait ses charges avec transmission. Sur la gauche, le toro n’”humiliait” pas autant et se réservait… Les passes en redondo pour remonter le rythme de la faena n’étaient pas aussi nets qu’au début. Après cette faena estimable et fêtée par le public, l’épée tombait basse, sonnait un avis. Néanmoins l’oreille sollicitée à grand bruit était concédée…

          

José María Manzanares touchait un toro de poids et d’âge - cinq ans et demi - de El Parralejo, volumineux, qui répétait dans la cape.  Bien piqué par Paco María, sans grand effet sur le toro qui ne s’employait pas sous la pique. Ce toro se déplaçait sans trop de

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/codicia/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">codicia aux banderilles et ensuite à la muleta dans des charges courtes, répétées qui demandaient attention et fermeté du torero. Si les passages à droite étaient plus réguliers, il n’en était de même sur la gauche, néanmoins deux bonnes naturelles. L’espace d’un instant, JMM laissait sur la corne gauche une ouverture au toro qui s’y engoufrait et la " href="https://toreoyarte.com/glossaire/cogida/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">cogida était évitée… En retour, une bonne série en redondo recevait l’ovation du public. La faena se terminait vers les tablas. L’estocade portée à distance selon le style habituel du " href="https://toreoyarte.com/glossaire/matador/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">matador alicantino avait pour résultat une épée entière, S’applique à l’estocade dont la direction tend vers l’horizontale, orientation différente de celle de l’estocade idéale.  Au masculin, tendido s’appliquera à la direction du rejón.

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/tendida/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">tendida et " href="https://toreoyarte.com/glossaire/desprendida/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">desprendida d’effet rapide. Oreille!!?? Le 4ème, de meilleur " href="https://toreoyarte.com/glossaire/trapio/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">trapío que le précédent qui avait été protesté, accusait une légère faiblesse de pattes confirmée en début de faena de muleta moins évidente par la suite dans les passes attentionnées de JMM.  Son " href="https://toreoyarte.com/glossaire/empaque/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">empaque naturel cachait cette manière de laisser la jambe contraire en arrière dans les séries liées de la droite. Sur la gauche, ce n’était pas aussi facile mais JMM, rageur, se reprenait dans une série plus vibrante que parfaite mais le public réagissait en faveur de son torero favor. Une demi-épée d’effet immédiat. Pétition insuffisante d’oreille.

Andrés Roca Rey, vêtu d’un habit de lumières d’un vert viridian et des motifs de broderies originaux, captait un toro de Jandilla dont le galop et la répétition dans la cape donnaient quelque espoir d’autant plus qu’il fut le seul à combattre fase au cheval et le secouer fortement - chute évitée -  tout en étant mal piqué, puya très basse dans l’omoplate et rectifiée. Dans un quite, Tomás Rufo s’exposait par Passe de cape tenue dans le dos qui, de trois-quart ou de profil, consiste à donner un mouvement semblable à celui d’une passe de muleta à droite ou à gauche, généralement enchaînée avec une autre gaonera cette fois  du côté opposé, c'est-à-dire sur la corne opposée. Elle tient son nom de Rodolfo Gaona (1988-1975), grand torero mexicain qui l’exécuta pour la première fois en 1910.

              

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/gaonera/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">gaoneras serrées, “citant” de profil, la cape ouverte au dernier moment de l’Moment auquel le toro entre dans la cape ou dans la muleta du torero. Ce moment se définit  d'une part par l' embestida  du toro qui se met à humilier pour "entrer" dans le leurre et d'autre part par le mouvement du leurre pour conduire le toro dans la passe. Cet instant de l'embroque peut avoir lieu, selon les choix techniques du torero, soit en avant du corps (leurre présenté en avant, par exemple muleta adelantada), soit à hauteur du corps, soit en arrière du corps (dans ces deux derniers cas on parle, par exemple, de muleta retrasada).

On dit aussi qu’à ce moment le toro entre en jurisdicción (le toro entre dans le terrain du torero et vice versa).

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/cargar/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">cargar la " href="https://toreoyarte.com/glossaire/suerte/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">Suerte." href="https://toreoyarte.com/glossaire/embroque/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">embroque et Passe de cape qui fait partie de la famille des largas. Elle s’exécute comme remate d’une série de véroniques ou de gaoneras principalement - aussi des autres suertes de cape - selon un mouvement de rotation de la cape donné par la main de sortie du toro  lâchant la cape de cette main passée et reprise dans le dos par l’autre main. C’est un adorno qui requiert tempo et dominio car elle s’effectue en trois temps : le moment où le toro entre dans la cape - embroque -, le torero lâche la cape, la reprends enfin par l’autre main pour terminer la rotation et le vol de la cape.

      

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/revolera/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">revolera
. Le toro conservait un bon tranco aux banderilles mais après une série de derechazos en redondo, il s’arrêtait. ARR tirait une autre de naturelles avec farol et passe de poitrine liés et puis plus rien! Une estocade basse et plusieurs " href="https://toreoyarte.com/glossaire/descabello/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">descabellos. Un avis. Le rattrapage se produisait avec le 5ème de El Parralejo, " href="https://toreoyarte.com/glossaire/castano/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">castaño, enmorillado, de belle allure, auquel ARR servait de volontaires véroniques, buste et bras accompagnant la charge dans un nouveau style?  La première pique mouvementée et la deuxième inexistante, " href="https://toreoyarte.com/glossaire/traseras/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">trasera. Quite par chicuelinas, gustándose, la cape par le bas. Le classique 1 - La première utilisation du terme péndulo se réfère plutôt à un adorno ou manière de citer le toro.  Le torero de profil devant les cornes, muleta dans la main droite et tenue derrière son corps, lui donne un mouvement de balancier alternatif, à droite et à gauche, d’où le nom de "pendule" et l’expression hacer el péndulo. Ce cite se réalise très près des cornes et la sortie du toro, lorsqu'il chargera, se donne soit d’un côté soit de l’autre du corps du torero. Manuel Jiménez "Chicuelo II" (1929-1960) était spécialiste de cette suerte spectaculaire que son compatriote d'Albacete, Dámaso González (1948-2017), avait renouvelé dans les années 70-80 du siècle dernier.

2 - Au Mexique "el péndulo" est une passe aussi appelée cambio por la espalda. Le péndulo fut mis à la mode par Carlos Arruza (1920-1966), torero mexicain contemporain de Manuel Rodríguez "Manolete" et fait partie du répertoire de bon nombre de toreros actuels qui ouvrent leur faena par cette suerte. Celle-ci est débutée à distance par un cite de profil - profil gauche du torero vers le toro - au centre de la piste et consiste à montrer la muleta tenue de la main droite devant la poitrine du torero et la faire passer dans le dos changeant ainsi la charge et trajectoire du toro lancé (cambio). Pour réaliser cette passe le placement et l’immobilité du torero sont importants. De même son exécution doit tenir compte d’un toro dont le tranco sera régulier et la passe dans le dos devra donner la sortie en direction du toril.

Voir "Le mal nommé pase cambiado por la espalda" du 20 mars 2012 de Toreo y Arte de René-Philippe Arneodau.

         

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/pendulo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">péndulo
doublé à contre-querencia? et passes de poitrine, changement de main. Après cela, des derechazos “citant” de loin et des naturelles que le toro ne supportait plus. Donc, venait l’arrimón caractéristique en trois séries de passes circulaires inversées avec " href="https://toreoyarte.com/glossaire/remate/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">remate, les cornes frôlant la banda de la " href="https://toreoyarte.com/glossaire/taleguilla/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">taleguilla et enthousiasme du public! " href="https://toreoyarte.com/glossaire/desplante/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">Desplante. L’épée entrait jusqu’à la garde et roulait le toro l’espace dune seconde. Les deux oreilles étaient demandées , une seule accordée et " href="https://toreoyarte.com/glossaire/bronca/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">bronca a la présidente de service.

                

José María Manzanares: une oreille; Saluts après légère pétition. Andrés Roca Rey: un avis et silence; un oreille. Tomás Rufo: une oreille; un avis et oreille. Sortie a hombros. Antonio Chacón saluait après la pose des banderilles au 5ème. Sergio Blasco de la cuadrilla de JMM en faisait de même au 1er. Vicente Ruiz “El Soro” nous gratifiait de la diana floreada avant la faena de Tomás Rufo au 3ème.

Georges Marcillac

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