Fallas de Valencia – 17 mars 2017 – 7ème de feria – Andrés Roca Rey, l’insatiable.

La question de la journée pourrait être : Selon vous, quel est celui des trois toreros de la journée : David Fandila « El Fandi », José María Manzanares ou Andrés Roca Rey, qui a attiré les aficionados et le grand public pour que la corrida de ce jour ait été donnée à guichets fermés ? Ceux qui répondront en faveur du jeune Péruvien n’auront pas tort bien que les partisans de « El Fandi » étaient sans doute nombreux, pour preuve les réactions enthousiastes pour ses numéros habituels et poses de banderilles et la diana floreada (*) qui annonçait sa deuxième faena. Curieusement José María Manzanares faisait figure de comparse. Les toros étaient de Joaquín Nuñez del Cuvillo du plus pur

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/encaste/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">encaste Domecq. De présentation et armures modestes tous révélaient une certaine faiblesse et le 5ème,, joli toro celui-ci, de robe sardo, devait être remplacé pour sa faiblesse manifeste par un novillo/toro de Victoriano del Río qui faisait juste ses quatre ans ce mois-ci. D’ailleurs, c’est ce dernier qui livrait le meilleur combat au cheval, le secouait même, et recevait les seules deux piques de rigueur car les autres passaient l’examen des piques sans peine ni gloire. Le premier était saigné sous la première pique et ne résistait pas au régime que lui imposait « El Fandi » tant aux banderilles avec ses poursuites et le « stop » final, que son quite par zapotinas et son entame de faena a genoux  au fil des barrières. Eteint, le toro ne permettait aucune faena si ce n’est une première série sans " href="https://toreoyarte.com/glossaire/codicia/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">codicia, et pour cause !  A son deuxième, juste de force - il perdait l’équilibre lorsque il était « obligé » dans une longue passe de la droite -  durait plus longtemps que prévu pour que « El Fandi » lui distillât une faena de muleta complète allant a más avec des séries de naturelles et " href="https://toreoyarte.com/glossaire/remate/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">remate par farol et passe de poitrine liés. Les séries terminales étaient de qualité, le torero de Grenade soignait ses passes avec temple et prenait plaisir puisque un avis sonnait avant la mise en " href="https://toreoyarte.com/glossaire/suerte/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">suerte pour une estocade sans " href="https://toreoyarte.com/glossaire/descabello/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">descabello. Joli travail de « El Fandi » qui recevait une oreille méritée pour son effort et la qualité de la faena !

Le roi de la fête était sans conteste Andrés Roca Rey. Il ne s’avouait jamais vaincu, même avec le dernier cuvillo, un toro qui, de charge courte, n’avançait plus sur la fin que contraint par une muleta convaincante et le torero près des cornes. Son 1 - La première utilisation du terme péndulo se réfère plutôt à un adorno ou manière de citer le toro.  Le torero de profil devant les cornes, muleta dans la main droite et tenue derrière son corps, lui donne un mouvement de balancier alternatif, à droite et à gauche, d’où le nom de "pendule" et l’expression hacer el péndulo. Ce cite se réalise très près des cornes et la sortie du toro, lorsqu'il chargera, se donne soit d’un côté soit de l’autre du corps du torero. Manuel Jiménez "Chicuelo II" (1929-1960) était spécialiste de cette suerte spectaculaire que son compatriote d'Albacete, Dámaso González (1948-2017), avait renouvelé dans les années 70-80 du siècle dernier.

2 - Au Mexique "el péndulo" est une passe aussi appelée 

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/cambio/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">cambio por la espalda. Le péndulo fut mis à la mode par Carlos Arruza (1920-1966), torero mexicain contemporain de Manuel Rodríguez "Manolete" et fait partie du répertoire de bon nombre de toreros actuels qui ouvrent leur faena par cette suerte. Celle-ci est débutée à distance par un cite de profil - profil gauche du torero vers le toro - au centre de la piste et consiste à montrer la muleta tenue de la main droite devant la poitrine du torero et la faire passer dans le dos changeant ainsi la charge et trajectoire du toro lancé (cambio). Pour réaliser cette passe le placement et l’immobilité du torero sont importants. De même son exécution doit tenir compte d’un toro dont le tranco sera régulier et la passe dans le dos devra donner la sortie en direction du
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/toril/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">toril.

Voir "Le mal nommé pase cambiado por la espalda" du 20 mars 2012 de Toreo y Arte de René-Philippe Arneodau.

         

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/feria/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">Feria – Marco Pérez sort en triomphe, Tristan Barroso à l’infirmerie: deux talents à suivre. Bons novillos de El Parralejo.
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/pendulo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">péndulo du début, cite à courte distance !, sa position et direction des passes, impavide face au " href="https://toreoyarte.com/glossaire/calamocheo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">calamocheo du toro retif, donnaient le ton de l’intention d’ ARR de couper une seconde oreille, ce qu’il fît, et s’assurer une sortie par la Grande Porte. Sa première faena était du même calibre, volontaire et précise selon les caractéristiques (pauvres) du toro, terminant près des cornes par les circulares, manoletinas et une estocade qui roulait ce toro qui avait « humilié » mais sans trop de cette envie de charger des toros braves. A ces deux toros, tout le répertoire fleuri des lances, passes à la cape - y passait avec brio, le sommet étant, au dernier, après un quite par salterillas, le " href="https://toreoyarte.com/glossaire/capote/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">capote à la main gauche, l’artiste terminait la série par des naturelles pleines de temple et improvisation recevant une énorme ovation, le public debout.

José María Manzanares ne pouvait montrer son toreo habituel, son premier toro quasi

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/invalido/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">invalide et sans jus, passait par la muleta sans arriver au bout de la passe ; son second, celui de Victoriano del Río, était plutôt noble mais compliqué à la fois sur la corne droite, son port de tête dans la muleta obligeait le torero à « rompre » et à gauche il était impossible de lui donner une seule passe. Moins efficace à la mise à mort que d’habitude, José María Manzanares voyait son passage à Valence se terminer dans l’indifférence générale…

David Fandila « El Fandi »: silence ;  un avis et oreille. José María Manzanares: silence aux deux. Andrés Roca Rey: une oreille à chacun de ses toros et sortie en triomphe.

(*) Diana floreada : sonnerie de trompette en arpège qui annonce le début de faena qui se substitue aux clarines habituelles. A Valence, en particulier, cette sonnerie a lieu en l’honneur d’un torero local ou autre fameux dont on attend ou présage un triomphe…

Georges Marcillac