Manuel Escribano doit s’échapper d’une larga cambiada de rodillas à puerta gayola, dans laquelle le toro, venant au pas, le met en difficulté. Deux véroniques et demie ressortent d’un ensemble capotero ardu. L’animal est par moments probón. Bonne pique, tant de la part de Juan Francisco Peña que du Santi Domecq. Placé loin, le toro retourne au combat avec alegría et bouscule le picador, qui tombe de sa selle. Quite de Perera par chicuelinas et revolera, toutes sur la corne droite. Le second tiers, mené par Manuel Escribano, se compose de deux cuarteos de dentro por fuera sur chaque corne et d’un quiebro al violín le long des tablas. Brindis au public. Au centre, Escribano "cite" pour un péndulo doublé. La charge est vive et irrégulière, et le bicho anticipe les toques. La seconde série droitière canalise cette charge en laissant la muleta sous le museau. Le bicho perd ensuite de sa verve, et la faena va a menos. Les naturelles confirment la baisse de régime. La faena tombe à plat. Pinchazo et entière trasera y caída en passant au loin. Silence.
Le second toro d’Escribano déambule en suivant la cape, titubant occasionnellement. Cornalón, acucharado, grand et sans trapío ni morrillo, l’animal subit l’épreuve du fer, dont il sort affecté. Étonnamment, le matador opte pour poser les palitroques. Il le fait avec application, mais sans relief lors des deux premières poses, puis réveille les tendidos avec un quiebro en partant assis de l’estribo. Le toro offre une charge suave dans les premiers muletazos de prise de contact. Avec la main gauche, Escribano ne parvient pas à provoquer la répétition des charges. Le toro avance au pas pour les derechazos, dans un ensemble atone. Le matador insiste sans résultat. Pinchazo suivi d’une entière trasera y caída. Silence.
Miguel Ángel Perera dessine des véroniques appliquées, dans une série imparfaite, face à son premier toro. L’animal pousse sans classe sous deux piques défectueuses. Le quite de Borja Jiménez par chicuelinas et demi-véronique est électrique. Le bicho se montre calculateur et tardo au second tiers. Brindis au public. Perera débute par un toreo par le haut en série, terminé par le bas, sans bouger, qui met immédiatement le toro dans la muleta. Ce dernier, mobile, permet une série droitière main basse qui lance la musique. Dans un style très sérieux et engagé, Perera lie une série dominatrice face à une charge vive et profonde. Une série plus courte est sans 
concession quant au placement. Le corps du torero reste vertical la plupart du temps. Les naturelles vont a más dans une série main basse de domination. Suivent un circular et un redondo, avec un arrimón en signature. Entière trasera y desprendida en entrant avec tout le corps. Avis. Le toro, encore vif, oblige le matador à user, sans succès, du descabello jusqu’au second avis. Vuelta al ruedo pour le toro. Ovation et salut pour M.A. Perera pour un effort qui lui aurait valu un succès majeur.
Le cinquième est un señor toro qui impressionne à sa sortie en piste. Son manque de force devient cependant évident lors d’un passage laborieux dans la cape de Perera. Mal piqué, il joue plus de la tête qu’il ne pousse. Le public proteste contre sa faiblesse. Bonne prestation de Daniel Duarte avec les garapullos. Perera entame son travail en donnant de la distance au toro. Le matador enchaîne les derechazos avec application, mais dans un style accéléré. Sur la corne opposée, rien de mieux à signaler. L’épée devient rapidement l’option retenue. Entière. Silence.
Bonne réception à la cape par Borja Jiménez, avec des véroniques et une demie supérieures. Au cheval, le toro s’emploie en parallèle au peto. La seconde pique, mal placée, permet au toro de pousser avec bravoure. Quite brouillon par chicuelinas de Manuel Escribano. Brindis au public. Les doblones du début de trasteo sont exigeants et dominateurs. La première série à droite est propre. La suite se décompose et devient poussive. C’est à la troisième tentative que Borja parvient à lier, en restant dans le terrain du toro, avec des toques forts, aidés de la voix. Sur la corne gauche, la charge est monotone. Le matador tente d’animer l’ambiance avec un cambio dans le dos avant de poursuivre à gauche. L’effort est visible, et le public est reconnaissant. Pinchazo suivi d’une demi-lame tendida et avis avant descabellos. Silence.
Borja Jiménez opte pour une puerta gayola afin de sauver sa tarde. La larga cambiada est suivie, debout, par des véroniques "templées", des chicuelinas en jetant le toro vers l’extérieur et une demi-véronique interminable, saluée par des olés. Avec beaucoup de respect, Tito Sandoval n’abuse pas de sa lance, alors que le bicho pousse au poitrail son cheval et le met en difficulté. Quite de Borja par chicuelinas et larga, l’ensemble ajusté. Ovation pour Sandoval, alors que la seconde pique est purement formelle. Le toro, peu piqué, met la cuadrilla en difficulté au second tiers. Borja Jiménez réalise un toreo à genoux en tablas, poursuivi, debout, par une bagarre où chaque acteur prend le dessus alternativement. Au centre, les droitières distantes se terminent par un pase del desprecio, auquel répond la musique. Le corps penché et usant de zapatillazos, le matador enroule sur la corne droite. Sur l’autre corne, il force les arrancadas. Il poursuit avec un cambio por la espalda, puis à gauche, sans véritablement dominer la situation. Pinchazo et bajonazo. Silence