Sur le papier la Novillada était prometteuse. Deux Novilleros parmi les meilleurs et un espoir qui faisait sa présentation à Madrid, devaient profiter d'un lot qu'on espérait de garantie. Ni Colombo, ni Valadez n'ont su trouver des solutions à la médiocrité de leur lot. Leur force physique et leur aisance devant les novillos n'ont pas masqué des insuffisances dans les recours de tous types, pour imposer des lidias appropriées. Si les alternatives se profilent, les prestations d'aujourd'hui indiquent que les études ne sont pas terminées.
Le premier novillo de "El Ventorillo" a une charge forte et ample qui le fait accentuer l´ouverture des courbes et trajectoires. Jesús Enrique Colombo la gère parfaitement en menant le bicho au centre. L’agressivité du novillo s’amenuise notablement sous une carioca. Le seconde vara est un simulacre. Quite de Leo Valadez par deux chicuelinas sur la corne droite et revolera à gauche. Colombo se charge de poser les banderilles avec plus de qualités athlétiques et de vitesse que d’art. La troisième paire citée des planches vers le centre aboutissant à une réunion dans le berceau fort spectaculaire. Brindis au public. La faena débute de menos a mas, le novillero passant de toques accentués que le novillo suit par des écarts, pour terminer en Toreo classique par le bas et réuni. La charge est vibrante, plus que les derechazos qui demeurent conventionnels. À gauche le torero se croise mais les naturelles n’ont que peu de relief. Le Venezuelien multiplie les muletazos sans profondeur malgré une aisance visible. Entière trasera et desprendida. Palmas.
Le quatrième novillo du Ventorillo est reçu par une variété de capotazos incluant tafalleras, medio faroles, caleserinas, revolera. Le bicho est piqué d'abord "al relance" coté toriles puis à l'endroit habituel. Quite quelconque de Valadez par véroniques. Le tiers de banderilles de Colombo est spectaculaire en particulier le denier dentro por fuera en prenant le dessus sur la charge du novillo et en clouant dans le berceau. Brindis au public. Le torero se jette à genoux au centre pour toréer en redond. Il se fait mettre en défaut par la charge courte du bicho. La faiblesse qui en est la cause, l'ait aussi pour les coups de têtes qui accompagnent la faena lorsque le torero torée en proximité. S'il allonge les passes la charge est sosa. Le Vénézuélien insiste surtout à droite en tirant des lignes par le bas. Final par Bernadinas brusques et accrochées. Pinchazo al recibir. Entière trasera et caida. Avis. Palmas et salut.
Face au second novillo l’Hidrocalido , Leo Valadez, exécute des véroniques appliquées et templées en reculant entre les passes pour laisser le bicho prendre de l’élan. Les forces de ce dernier étant limitées il est piqué avec mesure. Quite d' Ochoa par Saltilleras et revolera. Brindis au public. Le début de faena est tronqué par une vuelta de campana du novillo. Ses charges longues et parfois profondes sont brusques et désordonnées à cause de sa faiblesse. Il passe et va loin mais trébuche souvent. Le public s’impatiente et proteste. Pinchazo et bajonazo. Silence.
Le quinto est un novillo salpicado, haut qui pousse la cape de Valadez plus qu'il ne la charge. Il s'emploie en parallèle au cheval sous une pique trasera, puis sort rapidement de la seconde rencontre. Quite brouillon d'Ochoa par medio farol, caleserina, chicuelina, demie. Valadez réplique au centre par lopecinas, continuant avec une création en toréant avec le vuelo libre de la cape et en tournant sur lui même, terminant le quite par demie. Le Mexicain cite au centre pour des derechazos serrés qui transmettent pourtant peu. Il donne de la distance au novillo qui ne répond pas avec l'entrega espérée. Les cites sur les deux cornes sont sincères jambe en avant mais le bicho est tardo et sa charge brusque. Les tentatives à gauche sont accrochées. Bajonazo sur le flanc du à l'agenouillement du novillo. Pinchazos et avis. Silence.
Le Madrilène Carlos Ochoa se présente à las Ventas face à un berrendo haut au garrot qu´il reçoit par larga cambiada à genoux aux planches puis des véroniques au centre. Mal piqué le novillo sort rapidement du peto et termine sur les rotules. Quite par chicuelinas de Colombo avec remate en recorte avec changement de main. Brindis personnel. Le novillero, après tanteo, dessine des derechazos al hilo jambe de sortie effacée en liant avec aisance et esthétisme des muletazos qui contrastent avec la charge molle, courte et le calamocheo du bicho. Ce dernier finit par s’allonger sur une passe de pecho. Ensuite il n’avance plus. Le public proteste. Entière en arrière et basse. Palmas.
Le dernier novillo castaño n'a que peu de trapio et lance les pattes dans la cape du Madrilène. Il pousse longuement sous le fer porté en arrière, en partie en carioca, par deux fois. Le banderillero tercero, Victor Cañas, pose en premier, donc deux paires de banderilles. Brindis au public. Au centre Ochoa cite à droite, jambe de sortie en retrait et se fait enfermer en fin de première série. Dans la seconde il se recentre légèrement. À gauche il ne trouve ni distance, ni rythme. Retour à droite pour un passage poussif dans lequel le novillo n'avance plus et le torero n'a pas de solutions. Le meilleur vient à la fin dans des naturelles qui démontrent que des solutions existaient au prix , cependant, d'une voltereta. Ayudados avant demie lame cruzada, trasera, desprendida et perpendicular. Descabello. Palmas et Salut.
Malgré un cartel attendu nous sommes sortis déçus. René Philippe Arneodau.
Completamente de acuerdo
Una gran decepción.
Un abrazo.