Madrid 29 mai 2025 - 18ème de la San Isidro - Oreille pour Andrés Roca Rey et Rafa Serna face à une corrida décevante d’El Torero.

La corrida d’El Torero, bien présentée, sauf le troisième, a déçu par son manque de fond. Roca Rey, attendu comme le messie à chacune de ses apparitions, a fait le travail dans une prestation calculée et mesurée. Rafa Serna, de Séville confirmait l'alternative. Dos au mur, le toricantano a tiré son épingle du jeu avec son second toro, à base de courage et d’engagement.

 

Le toro de la confirmation montre une charge raccourcie dans les véroniques appliquées de Rafael Serna. Le bicho est manso au cheval et peu piqué au premier passage. Quite du confirmant par tafalleras et remate en larga après changement de main. La seconde pique, médiocre, est mieux exploitée par l’animal. Quite d’Urdiales par véroniques en privilégiant la corne droite. Le toro calcule au second tiers. Rafa Serna confirme l’alternative des mains de Diego Urdiales en présence de Roca Rey, face à "Bizantino" d’El Torero, né en 12/19, portant le numéro 48, pesant 535 kg. Brindis au public. Le toro charge de loin, promptement, et charge fort dans les premières droitières. La série suivante baisse en intensité, et les derechazos sont mécaniques. À gauche, le toro se retourne vite mais suit la muleta dans la dernière naturelle en redondo bien conduite. De retour à droite, le bicho soit freine, soit trébuche, lors d’une série décousue. Les manoletinas finales précèdent une épée trasera, desprendida et cruzada. Silence.

Le premier de Diego Urdiales fait une sortie en piste sur la réserve et en manso. Dans la cape, il passe d’abord sans se laisser fixer puis, dans les lances de brega, démontre que sa charge est longue, faute d’avoir d’autres qualités. Il combat sur une corne sous la pique, tête relevée. La seconde pique, prise en manso, est un simulacre. Pendant la brega du second tiers, l’animal lance des derrotes par le haut. Après la cérémonie de retour des trastos, brindis personnel. Les ayudados vont a más pendant que le bicho va a menos. Urdiales torée sur les deux cornes dans un trasteo insipide, à l’image de la charge incertaine du toro gazapón. Pinchazo, puis entière contraria et atravesada. Silence. Avis.

Le second d’Urdiales charge avec longueur la cape du matador, dans des véroniques entre toreo et brega. Le toro subit la première pique puis retourne de loin pour une autre médiocre, endormi contre le peto. Au second tiers, le toro développe sentido. Brindis au public. Le tanteo garboso est accéléré et précautionneux. Les derechazos, al hilo ou fuera de cacho, sont dessinés de fuera para dentro. La charge est vive mais avec la tête relevée. Le toro est gazapón et assorti d0un calamocheao alternativement. Le torero ne baisse pas la main en plusieurs séries. Sur l’autre corne, rien  de plus. Urdiales insiste sans conviction. Entière atravesada. Silence.

Le premier cinqueño d’Andrés Roca Rey est protesté et accompagné du "miaou" pendant la longue série de véroniques pieds joints du matador. La charge est fébrile. Le tercio de varas confirme la faiblesse du bicho, même s’il est à peine piqué. Quite de Rafa Serna par véroniques. La présidence impose un troisième passage. Le toro attaque avec force pour une puya trasera. Francisco Durán "Viruta" salue pour sa seconde paire de banderilles, posée au cuarteo, avec aguante et réunion au balcon. Brindis au public. Au centre, ARR cite en se mettant à genoux une fois que le bicho s’est élancé. Il donne des passes par devant et dans le dos qui lui valent une ovation. Les derechazos en ligne, le bicho trébuchant, ne sont pas du goût de tous. La seconde série, dans la même technique, mais cette fois liée, reçoit l’assentiment des tendidos. Le torero appuie plus sur la corne gauche. La seconde série sur cette corne est un trasteo en rapproché. La suite, à droite, gère la soseria du toro. Entière. Pétition non majoritaire. Silence.

Le cinquième pour ARR contraste avec son premier, car il est bien présenté. Le Péruvien se limite à une brega avec la cape. Le toro pousse lors de la première pique, relevée rapidement. À la seconde, le toro flanche, même s’il n’est presque pas piqué. Quite de Serna par delantales. ARR débute à droite par toreo en ligne. Le toro avance mollement et ne transmet rien. Sur l’autre corne, les naturelles sont appliquées, en se replaçant entre les muletazos. Elles ne soulèvent pas l’enthousiasme. La faena se poursuit à droite avec une série liée, accompagnée de olés, dont certains sont moqueurs. ARR insiste et arrive à lier des séries qui portent sur une partie du public. Les dosantinas et pirouettes finales mettent le public en extase. Il faut reconnaître que la faena est allée a más dans le style personnel du torero. Entière caída. Oreille.

Rafa Serna va a puerta gayola recevoir le dernier de la tarde, par larga cambiada de rodillas. Le toro saute les lignes avant d’obliger le torero à se jeter de côté. Mais il se rattrape dans les véroniques vivaces, terminées par larga après cambio de mano sur jambe fléchie. Serna mène le bicho au cheval par chicuelinas marchées réussies. La pique l’est moins par les deux participants, lors des deux rencontres. Brindis personnel. La faena débute à droite par le haut en tanteo. Dans les derechazos, le toro embiste avec la corne contraire et calamocheo. Les séries suivantes sont intenses du fait de la charge et parce que le torero la soutient avec courage et efficacité. À gauche, lembestida est plus complexe lorsque la main n’est pas baissée. Quelques naturelles par le bas ressortent du lot. Le torero a justifié sa présence au cartel. Épée caída portée avec conviction et sincérité. Oreille.

René Arneodau.

Ce contenu a été publié dans Madrid. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.