Madrid 03 Octobre 2024 - 3ème de Feria d’Automne - La cuadrilla d'Alejandro Chicharro brille face à l’exigente novillada de Fuente Ymbro.

Belle entrée pour cette seconde novillada de la Féria. C’est une corrida de toros d’arène de seconde catégorie que doivent affronter les novilleros, tant par l’âge (3, 4, 5) que par le trapío d’ensemble. À noter que le lot manquait d’homogénéité.

Les novillos de Fuente Ymbro ont présenté des difficultés qui ont mis en évidence les limitations des novilleros. S’il faut en choisir un qui a donné une meilleure impression ce serait Nek Romero essentiellement pour l’intention dans le placement. Les véritables triomphateurs de la tarde ce sont les membres de la cuadrilla d'Alejandro Chicharro: Juan Carlos Rey, Raúl Ruiz et Jesús Robledo "Tito". Le premier tant avec la cape que les banderilles, tous avec les palitroques aux deux novillos de leur novillero. Quant aux espadas, ils ont cumulé les avis faute de couper des oreilles. Ils devront apprendre à mesurer leurs prestations afin que le spectacle ne dure pas deux heures et demie comme aujourd’hui.

Valentín Hoyos afronte un premier FY au poitrail massif, armé cornidelantero et cornicorto. Il charge avec entrain et profondeur dans la cape du novillero,  sortant de la cape distrait lorsque la sortie est donnée vers la querencia. La première rencontre avec le picador est al relance avec chute de la monture et sans que la pique soit portée. À la seconde rencontre, le bicho est actif alternant soulèvement et coups de tête. Placé loin, il charge une troisième fois mais ne combat pas. Quite de Nek Romero par gaoneras affectées par le vent. Le toreo de poder, de début de faena, réalisé par le bas semble avoir un effet délétère sur le novillo. Le vent et le bicho devenu tardo et défensif, donnent un faux rythme au trasteo. À ce stade, le novillo "proteste" alors que la muleta le guide à mi-hauteur. Sur la gauche, le calamocheo ne permet pas de lier artistiquement. V. Hoyos insiste à droite en terrain rapproché où il arrive à provoquer quelques charges. Il tente la même chose à gauche avec moins d’efficacité. Accroché lors du premier pinchazo, il porte ensuite un autre pinchazo et une demi-lame sans dominer les derrotes du bicho. Avis. Plusieurs descabellos. Silence.

Le second de Valentín Hoyos est distrait et sur la retenue dans les tentatives de capotazos. Il se défend par coups de tête sous la première pique, la seconde se réduisant au minimum. Brindis au public. Depuis le centre, V. Hoyos cite à genoux. Trois derechazos, un molinete en se relevant et un pase de pecho. Le toro "humilie" et charge avec classe dans deux séries de derechazos servis parfois jambe de sortie en retrait, parfois avancée. La troisième série doit gérer la baisse de régime du bicho, ce qui est fait en se croisant. Dans la seconde naturelle le novillo relève la tête. V. Hoyos se croise et tire des naturelles isolées, certaines de qualité, en terrains rapprochés. Un metisaca sur le flanc est suivi d’une entière caída lorsque sonne l’avis. Silence.

Le premier de Nek Romero est distrait également lorsque la sortie lui est donnée vers la querencia. Quelques véroniques sont dessinées avec entrega et sur jambe fléchie. La première pique est poussée longuement et vigoureusement par l’animal. Placé à distance, il ignore le cheval. C’est à distance plus rapprochée qu’il charge et pousse cette fois brièvement. Alejandro Chicharro exécute un quite engagé, faute d’être esthétique, par gaoneras et brionesa auquel le Valencien répond par chicuelinas elles aussi serrées. La charge du novillo au second tiers n’est pas limpide. Brindis au public. Nek Romero cite de la droite au centre. Après une première charge alègre, le novillo commence à venir au pas. Dans la série suivante, le novillero arrive, en ajustant la distance, à obtenir la répétition sans classe de l’opposant. À gauche, les cites distants permettent un ensemble lié et profond. La suite sur la même corne perd en homogénéité. La série suivante à droite est la plus rythmée en laissant la muleta sous le museau en sortie de muletazo. Une dernière série va a menos. Quelques naturelles pieds joints qui n’apportent rien de plus, précèdent un pinchazo lorsque sonne l’avis. Suivent un autre pinchazo et une demi-lame trasera et desprendida. Plusieurs descabellos avec second avis. Silence.

Le cinquièm est mené au centre par Nek Romero en brega. La première pique est portée al relance et carioca, novillo soumis. À la seconde le bicho est épargné malgré la bousculade qu’il provoque. A. Chicharro réalise un quite longuet par tafalleras, laissant le bicho s’échapper entre chaque passe, sans contrôler la situation. Belle prestation de poder a poder de Victor del Pozo qui salut au second tiers. La faena de Nek Romero débute en tablas par doblones et droitières sur les jambes, en retenant une charge qui veut se libérer. Il se plante dans la trajectoire et tire des derechazos dominateurs. À gauche les naturelles sont isolées alors que l’animal s’immobilise. Placé dans le terrain du novillo, le torero arrache des naturelles puis tente la même chose à droite, l’ensemble se trans,formant en quasi arrimón. Pinchazo et bajonazo. Silence.

Le troisième fuente-ymbro est plus léger mais aussi plus armé et large. Alejandro Chicharro lui propose un toreo de cape sans relief face à une charge longue et nonchalante à la fois. Sous le fer, le bicho se dégonfle rapidement et titube après la seconde pique. V. Hoyos réalise un quite par tafalleras, demi-véronique et revolera. Excellente prestation de la cuadrilla au second tiers. Brindis au public. Estatuarios et remates par le bas et par le haut pour lancer la faena. Les derechazos révèlent une charge répétée, vibrante mais brouillonne à partir de l’embroque. Ce qui suit n’est pas à la hauteur des espérances, dans un ensemble brusque et désordonné. À gauche, le jeune torero tâtonne en placement, toques, "temple" sans arriver à régler les paramètres. La faena se poursuit à droite avec un desarme. Plusieurs pinchazos avec avis sont suivis d’une demi-épée desprendida et légèrement atravesada. Second avis lorsque tombe le FY. Silence.

Cette novillada à rallonge se termine avec un sixième FY qui répète dans les fades véroniques et la demie de Chicharro. Le tercio de varas est réalisé dans un désordre total, ne permettant pas de juger de la bravoure du novillo. Quite de Valentín Hoyos par chicuelinas au style curieux en passant les deux mains comme lors d’une demi-véronique. La cuadrilla brille de nouveau au second tiers. Le novillero est mis en danger lors du quite. Brindis au public. L’ambiance est surchauffée et favorable lorsque Chicharro cite à genoux depuis les tercios, muleta à droite où il se fait désarmer en toréant en redondo. Poursuivant debout sur cette même corne il ne contrôle pas la charge et se fait de nouveau accrocher le leurre. Le bicho calamochea fortement et le torero n’arrive pas à juguler le défaut. À gauche, il est tout aussi dépassé. On voit que le jeune torero fait l’effort mais ses carences sont notables face à un tel adversaire et son insistence joue contre lui. Entière trasera et tendida. Avis et descabellos. Silence.

René Arneodau.

Photos: Plaza 1

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