Madrid 29 septembre 2024 – 2ème de Feria d’Automne – Novillada/mix de six élevages pour des novilleros limités. Seul “Villita”, se distinguait avec un peu plus de métier et assurance.

La novillada dominicale de la feria d’automne ne laissera pas un grand souvenir aux aficionados pour retenir la prestation des novilleros de ce jour face à des novillos d’élevages différents peu habituels à Las Ventas certains de renommée en corrida de toros comme le 5ème de Baltasar Ibán (Madrid), le 6ème de Ángel Luis Peña (Madrid), le 2ème de Condesa de Sobral (Portugal) et moins connus comme le 4ème de Hnos Quintas (Madrid), d’origine Vicente Martínez de Colmenar Viejo, fer célèbre de l’Âge d’Or du toreo, le 3ème de Guerrero et Carpintero et le 1er de José González, ces derniers sans ancienneté à Madrid, d’origine JP Domecq et lancés pour les corridas de la Copa Chenel. Ils étaient opposés aux novilleros Juan José Villa “Villita” de Manzaneque (Toledo), Jesús Moreno d'Albacete et Diego Bastos de Séville. Des six novillos, on retenait le 1er, le 5ème et le 6ème et seul “Villita” tirait son épingle du jeu, les deux autres considérés comme comparses de cette terne novillada.

“Villita” ne pouvait, dans un premier temps, fixer le novillo de José González de 488 kg, commode de cornes, indifférent à la cape du Tolédan qui parvenait malgré tout à le fixer par de bons capotazos. Presque al relance, le novillo allait au cheval, sans trop pousser sous une carioca inutile à la première rencontre, tardo face à la cavalerie avant la deuxième pique placée en arrière, sortant suelto pour aller vers le picador de réserve. Sans trop de course, il recevait un quite par chicuelinas de Jesús Moreno et s’animait au deuxième tiers pour recevoir les trois paires de banderilles d’une cuadrilla efficace. À la muleta, Villita débutait par un joli tanteo, passes de trinchera sans trop forcer l’animal et la faena composée de bons derechazos et remate par le bas et sur la gauche par d’estimables naturelles. Sans être exceptionnel, le novillo se prêtait à un toreo classique et sobre. Connaisseur des goûts du public madrilène et ancien élève de l’Ecole Taurine de la capitale, Villita se plaisait à terminer les séries par des passes aidées par le bas et même par un kikiriki!. Le novillo baisssait de régime. Des manoletinas pour finir et la demi-estocade très en arrière refroidissait l’intérêt jusqu'alors du public. Sonnait un avis après un essai du puntillero ayant relevé le novillo. Le 4ème, salué par des applaudissements pour ses hechuras typiques de l’encaste Martínez (pour les érudits tauromaques…), celui-ci berrendo en negro, aparejado, botinero. Dès son passage dans la cape de Villita, on notait un mouvement de tête, punteando. Il était bien piqué par Manuel Jesús Ruiz “Espartaco”. Ce novillo présentait encore ce problème de tête dans la muleta mais finalement il passait bien à droite tout en “protestant” à gauche. Ce n’était pas facile mais Villita insistait jusqu’à prendre l’épée pour une esocade… basse en allongeant le bras…

         

Jesús Moreno regardait passer le novillo de Sobral, au joli pelage negro salpicado, qui faisait plusieurs fois le tour de piste. Fixé, il fléchissait des pattes avant, n’”humiliait” pas et chargeait descompuesto. Mauvais comportement face au cheval, charge irrégulière aux banderilles, ce novillo arrivait à la muleta sans se livrer, tête relevée en fins de passes. Il s’affaiblissait, fléchissait des antérieurs. Estocade basse qui suffisait… Le 5ème, castaño, de robe habituelle des baltasar-ibans. (encaste Contreras/JP Domecq), cuajado, de 503 kg. recevait d’entrée l’adhésion du public. Il conservait, tout au long de sa présence dans le ruedo, une allure, une mobilité et aussi une “humiliation” dont, malheureusement, ne sut pas profiter Jesús Moreno. Vraiment dommage d’avoir gâché un tel novillo encasté, dans le bon sens du terme. Une estocade tendida mais plusieurs descabellos et, entre-temps, un avis.

Diego Bastos ne fut capable, à moins qu’il en soit dépourvu malgré sa réputation, d’exhaler les essences sévillanes et gardait immaculé son costume jaune paille, après ses deux prestations,.. A chacun de ses deux novillos il donnait l’illusion d’un toreo de cape à la fois varié et artistique: des véroniques jouant de la ceinture à la réception du 3ème et deux largas cambiadas à genoux au 6ème. Après, vraiment plus rien, même avec le sixième qui, sinon son volumen et poids 537 kg. n’avait rien d’épouvantable. Vraiment désolant!

“Villita”: un avis et saluts; silence. Jesús Moreno: un avis et silence; un avis et silence (sifflets?). Diego Bastos:  silence (sifflets?); silence (sifflets?). Température automnale et 13.528 spectateurs.

Georges Marcillac

Photos: Plaza 1

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