La Ganaderia "La Purisima", propriété de la famille Bailleres, associés Mexicains de l’empresa de Bilbao, faisait sa présentation ce jour dans ces arènes, avec une novillada au physique disparate et inférieur au niveau de la plaza. Cette novillada ouvrait une féria 2025 amputée de ses deux premiers festejos traditionnels des samedi et dimanche, comme de celui du dimanche à venir. La nouvelle Eempresa Toreo, Arte y Cultura BMF S.L. (Balleres et Chopera) arrivée en grande pompe en 2019 pour 15 ans + option à 5 de plus, a trouvé la formule de la réduction des spectacles et de l’auto fourniture comme solution au renouveau de la tauromachie en terre de Bilbao. Les fidèles et peu nombreux aficionados étaient néanmoins présents sur les tendidos malgré le temps menaçant.

Le premier novillo basto, capacho et terciado, est reçu par Sergio Sánchez en véroniques genoux en terre, puis debout avec assurance lors de véroniques pas toujours limpides. Les chicuelinas de mise en suerte au cheval voient le torito trébucher. Le cheval mastodonte se laisse flancher à terre lors de la première vara, caída. Le bicho pousse sous la seconde pique. Le bref quite de Zulueta est applaudi. Le novillo se déplace avec alegria au second tiers mais donne de nombreux coups de tête lors des embestidas. Brindis au public. La faena débute aux tercios par le sempiternel passage en cambios dans le dos et passes par devant, le corps néanmoins immobile. Les derechazos, donnés de l’extérieur vers l’intérieur, récupèrent les charges incomplètes loin en avant sans corriger la position. Après deux séries, le novillero prend la gauche dans un trasteo plus ajusté. Musique. Poursuivant, il est désarmé sur la même corne. Le novillo est à ce stade statique et Sergio Sánchez ne peut qu’arracher quelques muletazos. Bernadinas et une ortina précèdent un metisaca bas, suivi d’une entière desprendida. Avis. Salut au tercio.
Sánchez reçoit son second a puerta gayola. L’animal charge comme un train et sème le désordre en piste. Le novillero, sur la défensive, réalise des chicuelinas de recours, faute de pouvoir imposer un toreo de cape fondamental. Ce novillo corpulent s’emploie au cheval en deux rencontres. Quite de Zulueta par chicuelinas et larga, avec toreria. Brindis au public. Début de faena tremendista à genoux. Volontaire le novillero ne prend cependant pas la mesure d’une charge à contre temps qu’il ne domine pas. Les tentatives sur la corne gauche ne sont pas plus fructueuses. Une série droitière est plus aboutie, sauf dans le remate. La faena se termine comme elle a commencé par des gestes tremendistas. Pinchazo suivi d'une lame delantera, basse et atravezada. Plusieurs descabellos.
Javier Zulueta (présentation) reçoit son premier de La Purísima par des véroniques dessinées avec un minimum de mouvement, dans un ensemble de bonne facture, malgré un final manqué. Il se rattrape par des chicuelinas marchées de mise en suerte très toreras. Le tercio de vara est bref et peu appuyé. Le quite par chicuelinas de Manuel Morilla est mécanique et forcé. Brindis au public. Le toreo par ayudados, genoux en terre, terminé par desprecio est de bon ton. À droite le torero hésite entre rester fuera de cacho ou se centrer. La seconde tanda, en gardant sa position en sortie de muletazos, est liée. La série suivante va clairement a menos avec des accrochages de toile. C’est à gauche que survient le meilleur passage lors de la première série, suivie de deux autres de moindre relief accompagnées de la musique. Les passes de remate avant l’épée sont plus esthétiques que dominatrices. L’estocade est trasera et cruzada. Pétition et oreille. Palmas méritées au novillo.
Le cinquième est capacho et légèrement brocho. Il est reçu par Zulueta avec un pot pourri de capotazos sans consistance. Bien piqué, le bicho subit l’effort. Du quite de Morilla ressortent un delantal et une demi-véronique. Brindis au public. Le début de faena gère la faiblesse du novillo. Les derechazos dessinés "un par un" sont peu profonds. Zulueta recule entre les passes pour donner de l’inertie à la charge. Mais rien n’y fait. Sur la corne gauche les mêmes causes provoquent les mêmes effets et le public se divise comme lors des derniers derechazos à toro moribond. Épée tendida en passant au large. Ovation.
Le premier de Martín Morilla (présentation) a belle allure. Le trasteo du novillero est désordonné. Le novillo pousse sous une première pique fort longue, prise al relance. Dans un certain désordre la seconde pique est reçue au cheval de réserve. Quite appliqué de Sánchez par véroniques et demie. Brindis au public. Morilla démarre par toreo droitier sur les reins, mais le bicho va rapidement a menos. Le novillero insiste et arrive à faire répéter le novillo en restant dans son terrain en sortie de muletazos. Quelques naturelles ressortent de la première série gauchère qui se termine a menos. Le trasteo, accompagné par la musique, se compose autour de passes volées. Le novillero s’impose brièvement lors d’une série droitière complète et forcée. Il met fin au trasteo avec des muletazos isolés. Pinchazo et demi-lame perpendiculaire, caída et atravezada. Deux avis et plusieurs descabellos. Salut au tercio à l’initiative du novillero.
Le dernier novillo est reçu par Manuel Morilla en delantales et véroniques appuyées. Le bicho sort aplomado et tardo de l’épreuve du fer dans laquelle il a tendance à relever la tête. Brindis au public. Morilla débute en alternant le toreo natural et le toreo cambiado lors de la première série de muleta. Il doit ensuite gérer à la fois le calamocheo et la faiblesse de l’animal. Comme ce dernier est tardo, il multiplie les cites accompagnés de vociférations provocatrices. L’épreuve est impossible et son insistence irrite les tendidos. Plusieurs pinchazos sont portés en prenant le périphérique, suivis d’une demi-lame en quasi goletazo. Silence.
René Arneodau.