SEVILLE 15/04/2013 MORANTE dans un monde à part.

Lot de Nuñez del Cuvillo, les deux premiers ayant la présentation requise pour les lieux.  Le lot a été léger en tout, en force, en bravoure, en émotion, le quatre et le cinq montrant des signes de mansedumbre (Toros mansos).  Il faisait très chaud à Séville et les Arènes étaient pleines pour voir Morante.

Qu'il est difficile pour tous les autres toreros de toréer après un bon Morante, surtout ici à Séville.  Et aujourd'hui certains des moments produits par le torero de la Puebla ont été d'une intensité magique.  Le premier toro, jabonero, tarde à se fixer.  Morante arrive à dessiner quelques veronicas et demi en plusieurs passages répétés.  Le toro s'emploi dans la première pique, la seconde étant un simulacre.  Castella montre ses intentions en donnant un quite par chicuelinas  et une bonne media.  Le début de faena de Morante par ayudados est enlacé et profond, changeant la trajectoire du toro.  Dès la deuxième série le toro s'en ressent et commence à ralentir.  Mais il ne faut pas s'attendre à ce que Morante torée en ligne.  Il poursuit par une série droitière profonde par le bas, templée.  La troisième série est interrompue, puis poursuivie de une en une  à droite.  Morante prend la main gauche pour exécuter une série extraordinaire de temple et de domination, tout en lenteur par le bas.  La musique démarre mais la faena est faite.  Quelques ayudados interrompus par un changement de muleta, des naturelles, un

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/remate/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">remate magnifique après avoir perdu la muleta et quelques passes terminées par un Il s'agit d'un pase ayudado à hauteur de la ceinture, et également un pase cambiado.  Il consiste à d'abord recueillir la charge du toro et la guider jusqu'à hauteur du corps, puis à retirer la muleta de l’atteinte du toro en forme de remate. Il s'exécute souvent en fin d’une série de naturelles ou comme  un adorno, soit en chargeant la suerte, soit pieds joints et élevant les coudes des deux bras.

                   

                              Deux interprétations du kikiriki : celle de Joselito El Gallo et plus récemment                                                                                            celle de « Morante de la Puebla

On doit le terme kikiriki - en français cocorico -  au journaliste taurin Alejandro Pérez Lugín « Don Pío » (1870-1926) un enthousiaste partisan de Rafael Gómez "El Gallo" et de son jeune frère José Gómez "Joselito El Gallo", l'immense torero de l'Âge d'Or du toreo. En réalité  cette passe de muleta était simplement un  pase ayudado por alto, la position des bras du torero comme celle des ailes d'un coq... Elle a même été associée à une passe de poitrine en s'aidant de l'épée  (Robert Ryan - 1945-   ) comme le montre les photos ci-dessus.  Rafael Guerra "Guerrita" (1862-1941) décrit le dit kikiriki - sans le nommer ainsi - dans sa Tauromaquia comme un pase ayudado por alto avec la pointe de l'épée soutenant le bas de muleta. D'autres fameux toreros exécutaient cette passe bien avant "El Gallo" et c'est "Joselito" qui lui donnait l'éclat et la marque de fabrique connue aujourd'hui. Plus récemment, le Sévillan Pepe Luis Vásquez (1910-2013) realisait fréquemment cet

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/adorno/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">adorno brillant alors que les toreros actuels ne le pratiquent que raremement.

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/cornada/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">CORNADA À CURRO DÍAZ ; MANOLO GONZALEZ DÉCASTÉS
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/feria/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">Feria de Fallas – Face à une mediocre corrida de Victoriano del Río, les trois matadors, selon leur registre marquent des points. Oreille pour Andrés Roca Rey au 5ème." href="https://toreoyarte.com/glossaire/kikiriki/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">Kikiriki.  Un demie épée . " href="https://toreoyarte.com/glossaire/atravesada/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">atravesada.  Pétition d'oreille.  Palmas et salut au tiers.  Les véroniques et la demie à son second déchainent les Olés !  Voyant que le toro peut servir Morante le mène au cheval avec beaucoup d'attention et ne se laisse pas démonter lorsque le toro le surprend. Le remate pour laisser le toro au cheval déchaine encore les Olés.  Ne parlons pas des piques inexistantes.  Morante donne un quite par chicuelinas en allant vers Sol. Il le remène ensuite au centre en le berçant d'attentions puis soudain un éclat de génie et surgit une demie véronique qui imprime la rétine de tous les spectateurs présents.  Un moment de pure éternité.  Il réattaque par des véroniques dont une et la Passe de cape qui fait partie de la famille des largas. Elle s’exécute comme remate d’une série de véroniques ou de gaoneras principalement - aussi des autres suertes de cape - selon un mouvement de rotation de la cape donné par la main de sortie du toro  lâchant la cape de cette main passée et reprise dans le dos par l’autre main. C’est un adorno qui requiert tempo et dominio car elle s’effectue en trois temps : le moment où le toro entre dans la cape - embroque -, le torero lâche la cape, la reprends enfin par l’autre main pour terminer la rotation et le vol de la cape.

      

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/revolera/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">revolera sont énormes.  Le
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/bicho/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">bicho a déjà montré des signes de manso.  Lili le banderille supérieurement et salue.  La faena est courte.  Elle débute par le haut dans un style dominateur en avançant.  Dès la deuxième série le toro baisse d'un ton.  Cela n'empêche pas Morante  de poursuivre à droite dans des passes longues, torées.  La quatrième série est hachée avec des avertissements du toro et de l'aguante de la part de Morante.  Une tentative à gauche infructueuse termine en toréo par devant, por la cara" href="https://toreoyarte.com/glossaire/pinchazo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">Pinchazo et ¾ d'épée.  Sifflets au toro, palmas et ovation ainsi que saludo pour Morante avec pétition de vuelta.

C'est un Castella différent qui est venu à Séville.  Comme une jeune promesse il est allé deux fois à
 

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/puerta-gayola/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">puerta gayola pour donner à genoux une larga cambiada de rodillas.  A son premier opposant il dessine un quite par Passe(s) de cape pouvant :


  • soit être donnée en de fin de série de véroniques ou de tafalleras en guise de remate, par le bas comme le serait un trincherazo avec la muleta.
  • soit enchaînées une après l'autre pour exécuter un quite.

Dans cette passe de cape le torero cite comme pour une véronique puis il effectue une rotation de la cape pour présenter l’envers du

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/capote/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">capote, la main contraire imprimant le mouvement de la cape, la main du côté de la sortie passant le long du corps et vers la hanche.

C’est une passe attribuée à Jesús Córdoba, torero mexicain (1927-2016) qui l’exécuta pour la première fois en 1954 à Mexico dans une improvisation de tafallera par le bas.

                            " href="https://toreoyarte.com/glossaire/cordobina/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">cordobinas et un 1