A l'heure où la temporada 2013 se dessine, le fait marquant est l'annonce de "gestes" de la part de membres actuels ou passés du moribond G10. C'est El Cid qui a lancé le gant en premier et depuis de nombreux bruits courent sur la planète taurine, stimulant l'imaginaire de l'Aficion à l'orée d'une temporada qui sera atypique.
Lorsque les figuras proposent des gestes ils ont tendance à ne pas vouloir partager l'affiche avec un compagnon jugé de second rang. Il semble que ce soit la position d'EL JULI vis-à-vis de Javier CASTAÑO, en ce qui concerne leur possible confrontation, en mano a mano, face aux Miuras à SEVILLE. Ce serait pourtant une affiche extraordinaire en tout sens, de celles qui porteraient en elle un intérêt véritablement significatif.
Les gestes peuvent ne pas être aussi purs que l'apparence qu'ils donnent. En effet il suffit, pour s'en convaincre, de se référer à une déclaration faite à MUNDOTORO par Fernando CUADRI affirmant qu'il préfère que les figuras ne demandent pas de toréer ses toros et il s'en explique dans les termes suivants :
Primero: Cuando hay figuras hay más veedores y hay veces que si tú como ganadero tienes interés en que lidie un toro, y el veedor quiere otro y no lo que tú quieres.'
'Y segundo: Tenemos una camada tan corta, de cinco corridas y una ganadería como la nuestra depende del aficionado, no del torero, de ahí que las figuras para nosotros no son indispensables. Lo mejor es enemigo de lo bueno. Prefiero seguir por nuestro camino. Si algún día alguna figura se apunta a nuestros toros, pues extraordinario, pero preferimos seguir en nuestra línea de siempre.'
De cette déclaration, des plus intéressantes, il convient d'insister sur deux points:
- Lorsque les figuras s'annoncent avec une ganaderia dure ils n'abandonnent pas leurs habitudes qui est d'exiger du ganadero que soient sélectionnés pour la course des toros au gout du torero et non du ganadero.
- Les ganaderos de philosophie pure suivent une ligne de conduite qui leur est propre et ils préfèrent ne pas à avoir à transiger face aux exigences des toreros .
En sera-t-il ainsi avec les MIURAS? Les ganaderos seront-ils intransigeants avec les représentants du JULI ? En conseillant d'organiser un mano a mano entre le JULI et Javier CASTAÑO il semble que oui. El JULI acceptera t-il de combattre un lot choisit par les ganaderos ? De la réponse à ces questions dépend la signification du geste. Que se passerait-il si les frères MIURA refusaient d'envoyer à SEVILLE le lot souhaité par les représentants du JULI ? Depuis l'accident de la route duquel EL JULI et sa famille se sont heureusement bien tirés, EL JULI, du fait de sa blessure au bras, dispose d'une porte de sortie non conflictuelle qui lui permettrait de solutionner d'éventuels désaccords sur le sujet.
SI EL JULI combat les MIURAS à SEVILLE, le geste du Maestro donnera raison à ceux qui, publiquement, lui avaient conseillés de réorienter sa démarche entreprise ces dernières années et ce après que l'Aficion Française, en la personne d'André Viard, ait été prise à parti par le torero dans la presse.
Plus que les gestes qui seront réalisés dans les prochains mois, un autre sujet devrait être mis en exergue. En effet, nous voyons à chaque corrida l'affrontement de deux conceptions du toreo dont les nuances ne sont pas toujours perçues du public et qui sont tout aussi importantes que la réalisation des gestes annoncés. Il s'agit de la technique du toreo mise en œuvre par chaque Maestro dans le combat. Le problème n'est pas seulement de savoir si les figuras afronteront des MIURAS, des CUADRIS ou des CUVILLOS. La question est aussi de vérifier comment chaque torero combattra ses opposants: Toreo Moderne ou Toreo Pur. Le choix des techniques du toreo sont tout aussi fondamentales que celles des ganaderias à affronter ou des toros à sélectionner. Qu'on laisse aux ganaderos le choix des exemplaires à envoyer aux arènes et que les toreros s'expriment face à eux dans le style qui leur convient et leur ressemble le plus, moderne ou pur.