Après huit corridas de toros et malgré deux triomphes retentissants, il n’y a pas d’autre vérité que celle que nous a tristement rappelée la corrida de Ventorrillo. Nous n’avons toujours pas vu un seul toro brave de verdad à Séville en 2011. On était en droit d’espérer de la qualité de cette course, mais malheureusement il n’en fut rien. Une mansada, faible, avec des toros qui ont laissés deviner certaines qualités que leur manque de fonds leur a empêché de développer. Je laisse aux experts du campo le soin de proposer des explications à une telle déroute du ganado sélectionné parmi les meilleurs.
JULI comme toujours a été le grand professionnel que l’on connait. Applaudi par le public Sévillan avant la sortie de son premier, il n’a pas salué. Son premier opposant n’est pas le plus manso, mais il est faible et surtout sans aucune qualité propice au toreo. Il se retourne vite et reste court. Après des tentatives sur les deux cornes Juli termine par une trasera perpendicular. Son second, le plus léger de la course et pas si mal fait, sera le toro qui montrera le plus de qualités pour le toreo. Il faut d’abord préciser qu’il a montré sa mansedumbre et sa faiblesse dans les trois tiers. Cependant lorsqu’il s’est employé il l’a fait par le bas en humiliant avec classe et en allant loin. Dès le capote Juli s’est employé. Le toro mal piqué traserisimo au premier passage sans s’employer, met les reins dans la deuxième puya. On a vraiment la sensation d’une scène schizophrénique. S’il aguante, la faena peut être importante et si non? Et bien ce fut non. Dans la troisième série de la main gauche Juli a arraché des OLEs profonds et a tellement obligé le bicho qu’il s’est rajado. Le toro n’a pas eu la bravoure pour assumer sa classe. Il part en tablas où Juli exécute un Julipié trasero et atravesado.
PERERA a du se confronter avec un premier andarin, se défendant de la tête, grattant le sol. Perera a tenté en 5 series droitières de tirer quelque chose de son opposant. Nada. ¾ de lame trasera caida entrando por derecho. Encore moins bien servi avec son deuxième flojo, arrêté, désintéressé du combat, il le passe à trépas par une lame trasera, caida, perpendicular. Pitos al toro.
LUQUE a trouvé sur son chemin un premier Ventorrillo lui aussi sans classe, désintéressé, manso. En milieu de faena Luque s’est rendu compte que le bicho répondait un soupçon mieux avec un peu plus de distance ce dont il a profité pour lui voler quelques passes. A la mort le toro avait un défaut de comportement qui le faisait répondre au toque de Luque avec un déplacement excessif vers l’extérieur de la suerte ce qui laissa l’impression que Luque ne savait pas rentrer à matar en plusieurs tentatives réprimées par le public. Au dernier de la tarde très faible et fortement protesté par le public, Luque dans une faute de goût brinde au public. Il avait repéré quelques embestidas de qualité dans les capotes. Il s’employa à les retrouver à gauche pour peu de résultat. Un arrimon final pour se justifier et une entera trasera, mais sincère dans l’exécution, en finissent avec le dernier Ventorrillo.
Quelques bons moments des cuadrillas à pied en banderilles : Juan Sierra au deuxième, Jaime Padilla au 3, Emilo Fernandez au 4, et Joselito Gutierrez au 5.
Le temps n’est plus à se demander si l’indulto était justifié, mais bien ce qui est en train de se passer au campo qui affectera l’avenir de la fiesta. A Séville nous cherchons désespérément le toro bravo.