Le presque Lleno reçoit Davila avec une ovation. Le vent va affecter la corrida de début en fin. Les exemplaires de Zahariche étaient plutôt fins de présentation tout en étant hauts et imposants. Les deuxième, quatrième et cinquième avaient des qualités permettant de tenter de toréer par le bas et le sixième dans une moindre mesure. Davila Miura sans rien faire d'exceptionnel a gagné son pari avec l'appui inconditionnel du public de Séville.
Le premier Miura serre à gauche dans les véroniques mobiles par nécessité de Davila qui se fait déchirer le capote dans le remate. Le toro reste inerte sous la pique tête haute puis fait sonner l'étrier avant de sortir seul de la second rencontre. Bref quite d'Escribano. Brindis au public. Après tanteo Davila attaque à droite et est immédiatement averti. Le toro bouge la tête et se retourne court. Davila est digne dans les circonstances. A gauche le Sévillan arrive à tirer, malgré le vent, quelques naturelles sans pouvoir lier. Il en va de même lors du retour à droite. Les derrotes du toro sont violents à chaque sortie de passe. Entière atravesada avec sortie sur le flanc. Pinchazo profond, vertical et de travers. Descabello. Ovation et salut.
Davila passe le quatrième dans des véroniques rythmées grâce à l'embestida droite et par le bas du Miura sur les deux cornes. La première pique est bien portée et le toro pousse sous une carioca. La deuxième pique est courte. La brega de Javier Ambel est appréciée comme les banderilles de Rus et Zayas. Le début de faena, avec douceur, est conforme aux qualités du toro. Les droitières en deux séries ne concrétisent pas. Les naturelles sont hésitantes. Davila arrive à lier une série à droite avec le pecho et quelques naturelles isolées. Le bicho prend le dessus dans les derniers muletazos. Ambel donne quelques capotazos pendant que Davila prend l'épée. Après une longue préparation, entière desprendida d'effet spectaculaire. Oreille.
Escribano reçoit son premier par larga cambiada de rodillas millimétrée, véroniques en avançant et demie sans se poser de questions le corps relâché. Il mène le bicho au cheval par chicuelinas marchées où ce dernier pousse sous le fer. Escribano le place loin pour la seconde rencontre ce qui donne l'opportunité au toro de confirmer son entrega dans sa promptitude à s'élancer. Quite de Fandiño par deux chicuelinas et revolera. Le picador Jose Manuel Quinta est applaudi. Escribano aguante la charge vive du Miura pour poser deux paires cuarteando la première, changeant le chemin la deuxième. La troisième citée assis sur l'estribo en quiebro et ovacionée car Escribano arrête le toro après une longue course main sur le front et desplante à longueur de bras. Brindis au public. Depuis les medios il cite pour un double Pendulo. Le toro se déplace avec vivacité. À droite le toro met la tête et va jusqu'au bout des passes données avec tranquillité. Escribano aguante quelques charges serrées dans deux séries. La troisième est interrompue. Les naturelles sont compliquées. Le toro gagne l'intention et prend définitivement le dessus. La faena se poursuit à droite et va a menos. Escribano est désarmé et n'arrive pas à lier. Pinchazo et entière en arrière caida. Mortellement touché le Miura lance une dernière attaque. Palmas au toro. Palmas et salut.
Le quinto est le plus gros du lot 656 kg. Escribano va a Puerta Gayola. Longue attente avant Larga cambiada à genoux et véroniques toréant les pieds plantés au sol avec demie et revolera. Le toro sort seul d'une pique trasera. Nouvelle pique en arrière plus courte. Navarras de Fandiño avec pasito atras et demie. Les banderilles du Matador sont variées et moins réussies qu'à son premier toro. Brindis à Davila Miura. Début de faena intense par estatuarios et toreo par le bas, avec un accrochage évité de justesse. Le vent gêne les naturelles que le bicho prend avec ganas. Les derechazos transmettent car le toro arrastre le museau au sol mais il ne va pas jusqu'au bout des passes. Musica. Bonne attitude du torero dans les naturelles que le toro prend sans intensité. Le Miura transmet plus à droite dans une dernière série. Espadazo bas en entrant droit. Oreille.
Le troisième toro passe dans la cape de Fandiño tout en tirant un derrote vers le haut en sortie du coté gauche. Les véroniques sont propres mais de pasito atras, surtout à droite. Le Miura pousse sous une carioca. La brega est commandée par le Miura, la seconde pique est inconséquente, le toro est faible. Un troisième picotazo est organisé pour remettre de l'ordre dans la Brega. Le bicho est sur la défensive dès les banderilles. Fandiño est mis en difficulté à droite. À gauche les tentatives sont hachées et mobiles. Le toro passe mais il a tendance à marcher entre les passes. Fandiño insiste et donne une série à gauche. Retour à droite pour une série a mas avec aguante. Le torero essaye de prendre le dessus en se croisant mais la muleta est accrochée ce qui donne la sensation qu'il ne maitrise pas. 3/4 d'épée atravesada. Trois descabellos avec avis. Silence.
Fandiño clôture la Feria en donnant une larga cambiada de rodillas et des véroniques et demie encore avec le paso atras, accentué sur le côté droit. Le toro sort seul de la première pique. Placé loin il s'arranque avec alegria pour un rencontre courte. M J Bernal est applaudi. Le toro galope et Lara pose deux paires dans le balcon en décomposant le geste. Indécis, Fandiño passe de droite à gauche. Même si le vent gêne il reste la sensation que Fandiño n'est pas dans le coup. Sur une naturelle le toro lui met la corne contre l'aine sans l'accrocher. L'état de Fandiño se reflète dans sa façon d'entrer a matar pour pinchazo et entière caida portée bras tendu. Silence.
Ainsi la Feria 2015 se termine sans Puerta del Principe avec la sensation que plusieurs triomphes importants ont échappés à ceux qui devaient profiter de leur inclusion aux cartels du fait de l'absence des figuras. René Philippe Arneodau.