No hay billetes pour ce Cartel d'excellent niveau quant à la terna avec trois Matadores qui ont pleinement fait leurs preuves, mais aussi pour la présence des Cuvillos qui ont laissé une excellente impression à Séville. Aujourd'hui Les Cuvillos ont déçus, le brave sobrero de El Torero a enthousiasmé et les trois toreros ont eut leur moment. Urdiales a distillé la pureté, le courage, la toreria, Talavante la simplicité et le temple et Castella sa nouvelle tauromachie entrevue à Séville avec temple, toreo en courbe et profondeur. Le lot de Cuvillo a été de présentation limite pour Madrid. Le Roi Juan Carlos a honoré la corrida de sa présence pour le second jour consécutif.
Le premier Cuvillo démontre une certaine faiblesse dans la cape d'Urdiales malgré un galop enjoué. La première pique est trasera et le toro, après genou flexion, soulève la monture. Il est épargné durant la seconde rencontre. Le bicho n'arrête pas de galoper mais en sautillant ce qui est un signe de faiblesse. Brindis au Roi Juan Carlos. Les premiers muletazos par le haut sont suivis par des derechazos à mi hauteur et un par le bas qui fait fléchir le toro. Urdiales essaye de baisser la main en se passant les cornes au raz des chevilles. Le Cuvillo ne suit pas. Idem à gauche. Entière exécutée dans les règles. Silence.
Le quatrième Cuvillo plus haut, d'apparence plus fine et acucharado de cornes, vient à la cape en marchant, manquant d'entrega. Bien piqué le toro pousse et soulève. Le simulacre qui suit marque aussi le changement de comportement du toro qui sort immédiatement seul. Brindis à Curro Romero. Début de faena sur jambe pliée, à mi hauteur sans obliger. Le toro n'humilie pas. Les derechazos en deux séries sont somptueux de naturel, de profondeur et de sincérité. Dans la troisième série le toro se serre plus encore et les accrochages de muleta et bousculades rompent le rythme. Les naturelles non liées sont d'une exquise plasticité. Les naturelles suivantes avec trincherilla enflamment les tendidos. Urdiales termine par derechazos accrochés, mais sincères dans le placement, peu commun dans le toreo actuel. Adornos par le bas alors que sonne l'avis. Estoconazo a ley. Second avis. Quatre descabellos. Palmas au Cuvillo et grande ovation avec vuelta injustement protestée par certains.
Le second Cuvillo est bas, bien roulé et armé vers le haut. Castella s'aperçoit rapidement de sa faiblesse et du fait qu'il jette les pattes en avant. Les piques traseras accompagnent un combat en mi teinte du bicho. A ce stade le Cuvillo n'annonce rien de bon. Castella ne brinde pas et fait mener le bicho coté sol pour débuter la faena par le haut face aux charges vives avec derrotes vers le haut. Les derechazos à mi hauteur sont dégradés par la charge incertaine du toro qui vient au pas. Castella insiste et les passes sont deslucidas et la muleta touchée. Protestations. . À gauche l'animal s'arrête dans la passe ou montre les mêmes défauts qu'à droite.. Le torero fait l'effort. 3/4 de lame basse et en arrière. Silence.
Le quinto se blesse dans les premières charges. Son passage au cheval déclenche le mouchoir vert. Le sobrero est un cinqueño de El Torero aux pointes resserrées et trapio limité. Castella torée la belle charge par véroniques appliquées. Le toro subit la première vara et pousse brièvement sous la seconde. Brindis au Roi. Au centre Castella cite pour double pendulo, cambio de mano, molinete et autres passes variées. A droite le toro humilie et Castella temple jusqu'au trébuchement qui interrompt la série La seconde série courte est donnée complète. Mais c'est la troisième, longue, qui culmine. Castella cite de loin en se croisant pour encore une bonne tanda toujours droitière. A gauche le toro humilie autant, avec encore plus de temple. Castella honore avec de légères scories (vent) en deux séries. Les derechazos suivants vont a mas, comme le toro, avec une légère accélération imposée par le toro. Adornos par le bas avec desprecios somptueux. Avis. Entière trasera et desprendida d'effet rapide. Oreille. Ovation au toro.
Les véroniques de réception de Talavante sont somptueuses de temple malgré l'accrochage de cape solutionné par chicuelina en guise de remate. Mal piqué le toro combat par à coups face au cheval. La seconde pique est un simulacre. Protestations du public qui n'admet pas la mono pique de fait. Comme Castella, Talavante ne brinde pas et va à sol. Estatuarios imposants par la charge du Cuvillo terminés par toreo par le bas, pour débuter la faena. Les premiers derechazos sont meilleurs que l'embestida, corps vertical avec un minimum de mouvement. Les gestes du torero sont minimalistes et purs alors que le toro calamochea et derrote. Dans les naturelles mains basses le toro se fixe et suit. Alors que Talavante poursuit à gauche, le Cuvillo se raja. Talavante lui impose les derniers muletazos à sa guise. Trois Pinchazos , avis, encore un pinchazo et demie épée trasera. Silence.
Un Cuvillo nommé Arrojado échoit à Talavante pour clore les débats. Il le reçoit par une cordobina genou plié sans pouvoir poursuivre car la charge est inégale. Le Cuvillo s'emploie au cheval et trébuche en sortant. Le travail de muleta débute par ayudados variés sans obliger. L'aisance du torero imprègne ces muletazos d'ouverture, puis les derechazos. Toutefois la charge incertaine finit par le décourager. Il prend l'épée. Pinchazo en prenant les extérieurs. Deux pinchazos hondo. Descabello. René Philippe Arneodau.