Madrid 5 octobre 2026 – 4ème de Feria – Oreille de valeur et blessure pour Víctor Hernández et vuelta importante de Jiménez Fortes.

Puerto de San Lorenzo 1, 2, 6 et Fuente Ymbro 3, 4, 5. Le pot-pourri ganadero fut exactement cela, pourri quel que fût le fer. Víctor Hernández a pleinement justifié sa présence au cartel avec une main gauche imposant des trajectoires exigeantes à son premier adversaire. Fortes a développé un toreo des plus sincères et exposés qui lui a valu une vuelta al ruedo plus que méritée. Quant à Uceda Leal, sa prestation du jour n’a pas été le reflet de ce que l’on sait être son niveau le plus élevé.

Uceda Leal reçoit le premier de Puerto San Lorenzo, lourd et acucharado de cornes, par véroniques en avançant plus à l’aise sur la corne droite, particulièrement dans la media-verónica. Mal piqué, le bicho pousse a menos une fois, puis subit une seconde ration plus courte. Quite de Fortes, concentré sur la corne droite, allant a más en véroniques lentes et demi-véronique enroulée sur la hanche. Brindis au public. Les doblones mettent rapidement le toro dans la muleta et culminent en un derechazo profond. La première série droitière est claire mais peu intense. La seconde gagne en profondeur sauf dans le remate. Dans la suivante, Uceda-Leal opte pour une position marginale, fuera de cacho, afin d’enrouler en redondo. La suite va a menos, toujours à droite. Sur la corne gauche, la série ne prend pas, la charge désordonnée n’étant pas contrôlée. Demi-épée portée sans conviction. Une seconde épée delantera est d’effet rapide. Palmas au toro et salut pour Uceda Leal.

En quatrième position, un Fuente Ymbro échoit à Uceda Leal. L’animal doute un temps puis charge fort la cape appliquée du matador. Il pousse sous le fer une première fois et sort seul et promptement des deux rencontres. Quite brouillon par chicuelinas et demi-véronique de Fortes. Une troisième pique est portée avec le même comportement du toro que dans les précédentes puyas. Au second tiers, le bicho est incertain, probón, et lorsqu’il charge, il le fait avec violence. Uceda Leal lance les hostilités aux tercios par tanteo de castigo où le toro prend le dessus. Le torero est fébrile à droite face aux charges violentes et au calamocheo. Trois tentatives sur cette corne sont suivies par des naturelles aidées sur la défensive. Macheteo et espadazo. Silence.

Le second de Puerto de San Lorenzo charge distrait la cape de Fortes, en sortant chaque fois à l’envers et tête relevée. Fortes le suit jusqu’au centre. Au cheval, une puya trasera et de côté abuse de l’effort du toro. La seconde pique est formelle et rapidement relevée. Quite de Víctor Hernández par tafalleras et revolera exposées. Raúl Ruiz salue au second tiers plus pour son engagement que pour sa réussite. Brindis au public. La faena de Fortes débute avec trinchera, doblones et toreo droitier, genoux à terre, très engagé. La première série droitière est construite en effectuant un pas vers la trajectoire et citant de trois-quarts. La suivante, plus compacte, voit le torero se retourner en restant dans le terrain du toro, sans subterfuge, avec une trajectoire resserrée. Cette formule est répétée avec un léger flottement dans le remate. Sur la corne opposée, la série est réalisée en deux parties avec pour point commun la sincérité des toques et la proximité des trajectoires. La dernière tanda droitière est marquée par l’aguante et l’exposition. Demi-lame portée avec conviction en perdant la muleta. Avis. Une seconde entrée a matar se termine en pinchazo suivie de trois-quarts de lame. Plusieurs descabellos. Palmas au toro et salut pour Fortes en reconnaissance d’une prestation de grande exposition.

Le cinquième est le dernier de Fuente Ymbro de la course. Son physique dénote avec les autres toros de la course : long, haut et armé large. Il charge distrait la cape de Fortes. Face à la pique, le toro pousse sous une carioca et deux puyazos traseros. Quite de Víctor Hernández par tafalleras. Il est soulevé dans la seconde, recevant une cornada au mollet. Fortes débute son trasteo par doblones. À droite, les muletazos à mi-hauteur accompagnent une charge molle. Dans la seconde tanda, le toro charge avec la corne opposée dans une passe et manque d’emporter le torero. Sur la corne gauche, compliquée, le toque brusque dans le pecho envoie le toro sur l’homme. Fortes fait l’effort à droite, tant dans le placement que dans la trajectoire, en plusieurs séries qui tiennent le public en haleine. Estoconazo en décomposant les temps de la suerte. Vuelta largement méritée pour une prestation qui aurait pu être mieux récompensée.

Le sorteo a attribué le premier de Fuente Ymbro, troisième du sorteo, à Víctor Hernández. Fin de trapío, armé long et vers l’avant, le bicho charge avec indolence les véroniques et revolera du matador. Piqué avec parcimonie, sur ordre, l’animal ne cherche pas plus que cela la confrontation. La seconde pique est brève. Quite d’Uceda Leal par chicuelinas et demi-véroniques douces. Depuis son entrée en piste, le toro a tendance à gratter le sable. Brindis personnel. Les premiers ayudados por alto serrés se terminent par un pase de desprecio au goût de Madrid. Les derechazos suivants en ligne s’enroulent ensuite autour de la taille dans la série suivante. À gauche, la charge est conduite par le bas avec dominio. Poursuivant sur cette corne, la série suivante n’est pas liée mais arrache les olés dans une naturelle profonde et le pase de pecho. Dans la série consécutive, ce sont deux naturelles et pase de poitrine avec desplante de domination qui déclenchent l’ovation. Avant d’entrer a matar, le torero poursuit à gauche dans le même ton. Espadazo. Oreille.

Le sixième, de Puerto de San Lorenzo, est combattu par Uceda Leal. Il fait une sortie en piste de manso, reniflant les lignes de piques. L’animal paraît invalide dans la cape du matador et le public proteste. Il pousse néanmoins sous une carioca et un puyazo trasero. Dans les capes, le toro n’arrive pas à se retourner normalement. Uceda Leal exécute des doblones et un tanteo pour mener le toro aux tercios. Sur les deux cornes, le cabeceo et la charge irrégulière mettent le torero sur la défensive. Entière desprendida. Silence.

René Arneodau

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