Deux toros de "El Capea" pour Pablo Hermoso de Mendoza et quatre de García Jiménez pour le toreo à pied. Plutôt mieux présentés que les jours précédents, les quatre ont fait illusion brièvement avant de gâcher les espoirs des toreros et aficionados.
Pablo Hermano de Mendoza réalise avec son premier opposant une prestation efficace et enjouée favorisée par la mobilité du "El Capea" qui s’avère être un excellent collaborateur. Il réalise de nombreuses suertes de son répertoire, accompagné de la musique et de la ferveur du public. Une farpa, quatre banderilles, et trois courtes sont posées avant plusieurs tentatives avec le rejón de muerte et un descabello. Silence.
Pablo Hermoso de Mendoza dédie le dernier toro de sa carrière à Séviller à son fils Guillermo. Le toro qui lui échoit se désintéresse quelque peu du combat alors que son caballero lui porte la première farpa. Le manque de combativité s’accentue avec le second rejón. Le changement de cheval et les capotazos de l'auxiliar redonnent du tonus au bicho qui répond ensuite aux passages de pose de banderilles. La musique accompagne les quiebros, recortes et poursuites. Quatre banderilles et deux roses posées, Mendoza tente de poser une paire de banderilles courtes avec l’aide de ses peones. Le rejón de muerte d’effet rapide déclenche une pétition d’oreille accordée. Grande ovation d’au revoir.
Juan Ortega est opposé à un premier exemplaire de belle prestance, corniapretado, qui tarde à se confier. Il dessine d’abord une véronique profonde, isolée, puis plusieurs autres d’une lenteur dont il a le secret qui arrachent, avec raison, les olés de la Maestranza. Le quite par chicuelinas et demi-véronique est somptueux, toréant lentement avec le vuelo de la cape. Au cheval, le toro réalise une prestation active et sans classe. Quite de Pablo Aguado par chicuelinas et demi-véronique qui en comparaison avec celles d’Ortega sont moins liées mais tout aussi "templées". Brindis à Pablo Hermoso de Mendoza. La faena débute par droitières terminées par le haut, cambio de mano et pase de pecho exécutés avec douceur et fermeté à la fois. La série à droite, profonde et sans subterfuges, justifie que la musique joue. Alors qu’Ortega poursuit sur la corne droite, avec pureté dans le placement, le toro fait mine d’abandonner le combat. La tentative à gauche est courte et intermittente. Le bicho cherche les planches et l’insistence d’Ortega est infructueuse. Demi-lame en place. Palmas et salut.
Le cinquième, armé large, passe en transmettant peu dans les véroniques engagées de Juan Ortega. La prestation quelconque du toro au cheval est aggravée par une vuelta de campana. La tentative de quite par delantales de Pablo Aguado se transforme en mise en suerte pour la seconde pique anodine. Au second tiers, l’animal reprend du poil de la bête. Brindis au public. Doblones et trinchera tempèrent la charge vive du toro. Les naturelles à partir d’une position impecable sont "templées" et profondes. Rapidement le toro se dégonfle et abandonne le combat. Ortega insiste à droite et le retient dans la muleta à base de jeu de poignet et de toques secs. Après deux séries de la sorte, une nouvelle tentative à gauche ne donne rien. A l’insistance du torero, le toro répond en renonçant. Entière habile. Palmas et salut.
Le premier de Pablo Aguado est bas et bien armé. Pablo réalise une longue série de véroniques parfois accrochées et plus rapides que celles dont on le sait capable. Le García Jiménez est indolent au cheval. Aguado réalise des delantales d’une grande douceur dans lesquels le bicho fléchit à plusieurs reprises. Juan Sierra salue pour sa prestation de haut niveau aux banderilles. Brindis à Pablo Hermoso de Mendoza. Aguado démarre par doblones et droitières lentes et "templées" que le toro ne supporte pas. Poursuivant à droite, le trasteo est rendu impossible par l’immobilité du bicho. Demi-lame défectueuse. Silence. Sifflets au toro.
Le dernier toro de la feria charge brusquement la cape laborieuse, par nécessité, d’Aguado. Le toro ayant trébuché à plusieurs reprises le public proteste. Il pousse néanmoins fort sous la première pique et longtemps sous la seconde. La faena débute par des doblones de tanteo. La charge est vibrante dans les derechazos exécutés al hilo avec la muleta touchée à l’occasion. Le torero est volontaire, tient son terrain, mais l’accouplement avec le toro est incomplet. Lorsqu’il prend la gauche il n’arrive pas à provoquer la répétition du bicho en sortie de passe et opte pour des muletazos donnés un par un. À ce stade l’animal ne répond plus. Pinchazo hondo. Palmas et salut de politesse.
René Arneodau
Photos Maestranza de Sevilla - Empresa Pagés