Séville - 28 Septembre 2024 - 2ème de San Miguel - Vuelta pour Borja Jiménez.

Le lot de Garcigrande a été choisi pour la venue de la figura Roca Rey. Trapío d’arène de seconde catégorie mais dans l’esprit de ce qu’accepte, sans sourciller, le public de Séville. Le jeux fut de savoir jusqu’à quand durerait la mobilité de chacun des toros. Le résultat fut variable et seul Borja Jiménez put en tirer parti avec, par moment, la profondeur à laquelle il nous avait habitué il y a une temporada.

Le premier de José María Manzanares freine dans les lances en véroniques dessinées au rythme de l’embestida. L’animal tourne autour du cheval lors de la première pique avec une carence en force notable. Il pousse sous la seconde. Le quite par chicuelinas de Borja Jiménez est somptueux en exécution, toréant avec les vuelos de la cape. Juan José Trujillo pose une paire de poder a poder magnifique pour laquelle il salue. Le début de trasteo de Manzanares est tout en douceur. La charge transmet peu, mais le matador appuie dans les remates ce qui porte sur le public. Appliquant les techniques modernes, hors trajectoire de l’animal, Manzanares enroule à droite. À gauche, le bicho ne répond pas. La faena baisse de régime lors du retour à droite. Plusieurs pinchazos fâchent le conclave avant une entière défectueuse. Silence.

Le second de Manzanares est bas sur pattes, le prototype du toro de Séville. Le matador ne s’accouple pas avec sa charge brusque et courte. Le toro pousse longuement sous la première pique et est épargné lors de la seconde. Quite sans engagement de Borja Jiménez. Les doblones de début de faena sont précautionneux, suivis de quelques muletazos de mise à l’épreuve. Le bicho a déjà perdu toute velléité de lutte. Il alterne l’immobilité avec des charges vives. Manzanares abrège. Pinchazo et entière tendida portée à toute vitesse en couvrant la tête de la muleta. Silence et pitos au toro.

Borja Jiménez va recevoir son premier adversaire a puerta gayola. La larga cambiada de rodillas est suivie de véroniques pieds joints, puis compas ouvert, en guidant la charge avec le vuelo extérieur de la cape. Pour mener l’animal au cheval il tente des chicuelinas marchées avortées. Vicente González Barrera pique supérieurement le toro qui s’emploie. Quite mécanique par chicuelinas, tafallera et demi-véronique de Roca Rey. Le Garcigrande est boyante au second tiers. Brindis au public. Le début de faena est ferme avec des muletazos par le bas, exigeants. À partir de là, le toro se dégonfle et sautille dans les passes droitières. À gauche les naturelles sont arrachées une par une. Borja insiste à toro arrêté. La muleta n’a cessé d’être accrochée. Deux pinchazos en passant au large, suffisent à faire plier ce fébrile opposant. Sifflets au toro. Silence.

Après une nouvelle puerta gayola, Borja Jiménez poursuit debout avec aisance en longue série de véroniques dans laquelle le toro trébuche et boitille. L’ordre est donné de ne pas le piquer. Il sera à peine égratigné. Deux véroniques et la demie engagées du matador donnent l’espoir d’une suite. Brindis au frère Javier. La matador "cite" genoux en terre. Les derechazos en redondo sont réalisés sans hésitation, ni retenue. Debout, les derechazos enroulés, corps relâché, déclenchent la musique. Une nouvelle série droitière terminée avec un long cambio de mano electrise l’ambiance. Sur la corne gauche Borja enchaîne au ras des chevilles, le corps droit, sans fioritures. Il poursuit ensuite en écartant les jambes et en penchant le corps, ce qui change totalement le rendu esthétique. Quelques doblones des deux mains, avec trincherilla et pase del desprecio, mettent fin au trasteo. Plusieurs pinchazos éliminent les espoirs de triomphe et l’épée entière n’y change rien. Vuelta al ruedo fêtée.

Le premier de Andrés Roca Rey est abanto et cherche refuge en querencia. Son matador reçoit avec précaution les premières charges courtes, puis réalise des véroniques et demi-véronique une fois le bicho rendu. La première pique est prise par anticipation près de la querencia. Le Garcigrande en sort titubant et n’est pas piqué au second passage. Le quite de Roca Rey est insignifiant, comme l’est la charge. Après tanteo, le matador torée à droite une embestida qui reste naturellement sur l’extérieur. Dans le style maison, il enchaîne avec aisance des séries droitières en tirant loin la charge, corps penché et en accentuant les remates. Sur la corne gauche, Roca Rey "toque" sur l’oeil contraire et garde ses distances dans un premier temps, puis s’engage plus, surtout dans le pase de pecho final de fuera por dentro. Une série droitière liée, jambe de sortie effacée, ravit les Sévillans. La suivante, a menos, impose de mettre fin au trasteo. Demi-lame tombée, tendida et atravesada. Applaudissements et salut.

Le dernier Garcigrande semble avoir un problème de pattes qui affecte le toreo de cape de Roca Rey. Il pousse néanmoins sous le fer lors de la première pique, puis se dégonfle à la suivante. Le matador, après quelques essais, dessine des derechazos dans son style. Le toro présente des complications de rythme qu’il n’arrive pas à maîtriser. Peu à peu le toro lance des derrotes à droite, ce qui incitent le figura à prendre l’épée. Entière défectueuse portée en prenant des précautions. Silence.

René Arneodau

Photos: Maestranza de Sevilla - Empresa Pagés

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