La novillada de ce 1er mai avait l’originalité de présenter six novillos provenant de six élevages de la province de Madrid opposés à trois novilleros madrilènes aussi: Àlvaro Seseña, fils du matador retiré José Luis Seseña; Guillermo García Pulido, vainqueur l’an passé du Circuit des Novilladas de la Communauté de Madrid (CAM) et Victor Cerrato, d’une famille de toreros et dont l’apoderado est le Français Gérard Ducès. Álvaro Seseña et Victor Cerrato faisaient, en ce jour leur premier paseo à Madrid.
Le point culminant de cette novillada fut la faena de García Pulido à un novillo de Montealto (origine Luis Algarra et El Ventorillo) de 520 kg qui mettait du temps à définir ses qualités de charge, absentes aux deux premiers tiers. Après la suerte de varas, une pique légèrement poussée et un picotazo, il se déplaçait un peu mieux aux banderilles… La faena débutait sans beaucoup de brio mais on distinguait une bonne charge sur la corne gauche ce qui décidait García Pulido d’entreprendre son trasteo à gauche pour dessiner deux bonnes naturelles et une passe de poitrine. Le passage à droite n’était pas convaincant. Le novillo “humiliait” bien dans la série suivante dans des naturelles au ralentí. La faena allait crescendo, la muleta basse et les naturelles tirant le novillo qui répondait avec classe. Les bernadinas, una arrucina serrée et la passe de poitine finale, le tout lié concluaient a más la faena. La bonne estocade exécutée avec lenteur et précision et la mort en brave du novillo justifiaient la demande d’oreille, accordée, suivie d’une ovation à l’arrastre du montealto.
García Pulido ne pouvait rien faire de notable devant le 5ème de El Retamar, (origine Carlos Nuñez) de charge désordonnée, descompuesta. Les sauts dans la cape, une faiblesse notoire – problème de motricité? – empêchaient toute tentative de construire la faena. La mise à mort désastreuse, la succession de pinchazos et l’écroulement final de l’animal qui devait être “puntillé”, étaient la note négative de la prestation du novillero.
Álvaro Seseña affrontait en premier un novillo de l’élevage de Guerrero y Carpintero (origine JP Domecq) de 495 kg. fuyard, sans fixité, qui se déplaçait bien au deuxième tiers mais allait s’arrêter devant la muleta sans trop de recours du jeune matador… Des pinchazos, une épée atravesada, tel était le final peu brillant d’Álvaro qui avait “brindé” au papa… Le 4ème, de Juan Luis Peña (origine Jandilla), était reçu a porta gayola par Álvaro Seseña bien décidé à remonter le cours des évènements en multipliant les suertes à la cape – deux faroles à genoux - des véroniques dans un quite sans trop de réponse du novillo qui se déplaçait mieux au tercio de banderilles et au début de la faena de muleta dans deux cambios por la espalda. Le peu d’entrain du novillo permettait toutefois des séries de naturelles lentes engagées par un toque discret dans un cite de trois-quarts, croisé. L’avant-dernière série était embrouillée avec des accrochages de muleta. Protestations du public. Pour se rattraper, Álvaro Seseña reprenait la muleta pour des naturelles pieds joints avant de monter l’épée pour une nouvelle succession de pinchazos et une estocade un peu tombée. Un avis.
Victor Cerrato montrait des qualités certaines au 3ème de Villanueva (origine Carlos Nuñez – Salvador Domecq) principalement toréant sur la corne droite dans des séries de derechazos lorsque le novillo répondait et s’”ouvrait” pour facilter l’enchaînement des passes. Sur la corne gauche, c’était moins brillant car le novillo ne passait pas aussi bien, sans “humilier”. Un joli trincherazo de remate. La faena, courte, mesurée se terminait par un pinchazo et une estocade en bonne place. Ce novillo ne s’était pas montré combattif aux piques ce qui explique son comportement discret à la muleta. Le 6ème de Zacarías Moreno (origine JP Domecq) de 515 kg. haut sur pattes, cornes large ouvertes, n’exhibait pas vraiment les hechuras habituelles des produits de cet élevage et les protestations fusaient du T7, à juste raison. De plus il était quasiment intoréable, après une vuelta de campana – ce qui n’arrangeait rien – il ne passait plus. Après un macheteo justifié, Victor Cerrato se profilait pour la mise à mort et se lançait carrément sur le frontal et plaçait une estocade radicale tout en exécutant un “soleil” sortant ainsi indemne. L’oreille était alors fortement demandée…
Álvaro Seseña: silence; un avis et silence. Guillermo García Pulido: une oreille; un avis et silence. Victor Cerrato: saluts: vuelta après pétition d’oreille. Dans les cuadrillas on remarquait Raúl Cervantes aux ordres d’Álvaro Seseña aux banderilles au 4ème et José Chacón, avec Victor Cerrato, aujoud’hui, qui saluait après deux paires de banderilles au 3ème . Beau temps. 10.109 spectateurs. |
Georges Marcillac
Photos: Plaza 1