Des problèmes de transmission ne nous ont pas permis de publier le dernier compte-rendu des Fallas jusqu'à aujourd'hui. Veuillez nous excuser pour ce retard. (NDLR)
Le dernier jour des Fallas, est le grand jour à Valence, celui où tous les monuments élevés dans tous les quartiers seront brulés dans la nuit, dans un vacarme continu de tracas, de feux d’artifices et de toutes sortes d’explosions qui font sursauter, malgré l’habitude, et tout cela dans une atmosphère où se mêlent les odeurs de poudre, des relents de grillades et churros, la musique des fanfares accompagnant les défilés de l’offrande à la Virgen de los Desamparados aux sons du célèbre Valencia ou de Paquito El Chocolatero. C’est aussi le dernier jour de la fête taurine et la dernière corrida qui en ce jour présentait un cartel atypique au contraire des autres années où se produisaient des figuras… Juan Serrano «Finito de Córdoba», qui remplaçait Emilio de Justo toujours handicapé de sa fracture de scaphoïde, «Román» le franco-valencien et Ginés Marín étaient chargés de clore la feria. Ils allaient affronter des toros de Fuente Ymbro, élevage qui revenait après une corrida peu brillante l’an dernier. Les faits marquants de cette froide après-midi de mars furent la surprise de voir «Finito» dans la plénitude de son art et «Román» au bord d’un triomphe majeur et enfin un lot de toros où cinq sur six exemplaires permettaient des faenas. Les produits de Ricardo Gallardo, leur propriétaire, favori de Simon Casas Productions - cet élevage sera programmé six fois à Madrid cette saison – pouvait être satisfait de ses toros, de présentations et poids divers, pas très encornés, peu piqués sauf le 5ème qui prenait, lui, les deux piques règlementaires et dont le 2ème, d’allure de novillo, de nom « Damasco » de 500 kg. nº 56, né en 03/15, qui durait, "encasté" et brave à la muleta, était primé de la vuelta al ruedo.
«Finito de Córdoba» est un torero vétéran, d’allure jeune, qui, malgré ses 28 ans d’alternative, reste sur la brèche, pourvu que les corridas qu’on lui propose ne l’obligent à de gros efforts… - quelques années avec Simon Casas comme apoderado – et lui donnent la possibilité par éclairs de montrer sa classe et sa torería. Il n’est pas nécessaire de décrire ses faenas car il n’y avait pas de continuité apparente mais des détails comme la manière de «marcher» entre passes et passes, de dessiner les remates, de se relâcher dans une série de la droite, corps vertical, muleta basse comme abandonnée à son premier. Au 4ème, mis en confiance, «Finito» se déplaçait avec lenteur pour caresser la charge du toro, des naturelles douces, rythmées, et passes par le bas, des adornos, les pans de la muleta absorbant le toro avec grâce. Un vrai délice, celui du torero et des spectateurs qui n’en croyaient pas leurs yeux, pris sous le charme. Après un pinchazo et une estocade basse, une oreille était accordée.
«Roman» était décidé et entrait en faena (dans le sens de son travail) dès un quite para tafalleras au premier toro de «Finito». Il allait se démener tout au long de la faena au 2ème, commencée à genoux au centre de la piste, pour une «cite» de la droite et changeant la trajectoire du toro, passait la muleta dans le dos pour une arrucina! L’enchaînement hasardeux avec un cambio por la espalda entraînait l’inévitable cogida et une rouste au sol, sans conséquence heureusement. La toro chargeait fort et « Román » le «citait» de loin pour le recevoir dans la muleta sans broncher, liait les passes sans corriger sa position. Les séries se succédaient toujours avec la même fermeté dans les passes longues et répétées, le toro se déplaçait avec vigueur sans baisser de rythme. La dernière série de naturelles traduisait la même volonté de rester maître du brave toro, les pieds cloués dans le sable. Après un pinchazo et une horrible épée atravedada et deux avis, s’envolait un succès important. La deuxième faena, avec l’entame de plusieurs statuaires près des lignes, était plus mesurée, la charge du toro aussi, et «Román» surprenait pas le «temple» d’un toreo plein d’assurance et maîtrise. Des changements de main, un circular inverse lié à un autre direct, des bernadinas serrées et… des pinchazos – possible lésion du poignet de la main droite – des descabellos et un dernier… de la main gauche. Une autre faena qui valait son prix et une nouvelle déconvenue pour le torero.
Ginés Marín ne pouvait rien faire et n’insistait pas avec le 3ème, faible, sans charge. Avec le dernier qui lui aussi montrait quelque faiblesse, il effectuait une faena sérieuse, un peu accéléré dans des séries où le toro allait a más, terminait par des adornos, arrucina, bernadinas, molinete à genoux pour forcer une oreille qui ne venait pas après une bonne estocada entrant lentement mais sans effet immédiat.
« Finito de Córdoba »: un avis et saluts ; une oreille. « Román »: un avis et division de opinions ; deux avis et saluts . Ginés Marín: silence ; deux avis et saluts. Vuelta al ruedo au pour le 2ème ; applaudissements aux 4ème et 5ème. Demi-entrée.
Georges Marcillac
Photos Arjona pour alplausos.es
Que je suis content Georges que tú ait pu admirer “mi torero” bonne soiree