El PANA le 25 Août 2013 à CUENCA

Le 25 Août, le

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/matador/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">Matador de Toros Mexicain d'Apizaco, Rodolfo Rodriguez El PANA fera son deuxième Paseillo en Espagne, après son apparition à Vista Alegre (Madrid) aux cotés de Morante de la Puebla en 2008.  A plus de 60 Ans il y a peu de choses à attendre de cette prestation, surtout si on se réfère aux critères actuels de la tauromachie moderne.  Les quolibets  ne manqueront pas de la part des plus incultes d'entre nous qui ne sauront pas qu'en parlant de ce torero on se réfère à un phénomène hors normes,  capable du meilleur comme du pire, comme le furent tous les génies du toreo.

Je n'irais pas à Cuenca voir El Pana.  J'ai eu la chance de le voir à plusieurs reprises au Mexique et en deux occasions aussi génial qu'on pouvait espérer le voir à un stade avancé de sa carrière.  Pourtant je ne saurais trop recommander, à ceux qui le pourront, de se rendre à Cuenca.  Comme on le disait de Curro Romero, seul le voir faire le paseillo mérite la peine.  Mais dans le cas du mage d'Apizaco c'est une vérité plus forte et plus complète encore. Plus forte parce que le Paseillo d' El PANA est véritablement chose unique.  Il portera probablement un sarape en guise de

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/capote/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">capote de Paseillo.  Puis il interrompra, cigare aux lèvres, son défilé pour jouir de l'instant, communier avec le public et imprégner l'ambiance de toute sa personnalité.  Et si les autres Maestros, ainsi que les subalternes derrière eux, ont la moindre once de toreria, le moindre sens de l'honneur et du respect, ils s’arrêteront, eux aussi, pour attendre ce , professionnels et aficionados s'adressent à eux comme: Maestro!" href="https://toreoyarte.com/glossaire/maestro/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">Maestro qu'ils ne peuvent imaginer dépasser qu'en marchant. Car trastos en main ils n’atteindront jamais  l'inspiration et la profondeur de ce magnifique " href="https://toreoyarte.com/glossaire/espada/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">Espada aux meilleurs moments de sa carrière.

A Cuenca il faudra être très attentif pour pouvoir cueillir quelques détails de son génie. Mais si son corps ne fonctionne presque plus après tant d'années d'abus de pulque, de vie de luxure, de dépression et d'angoisse, son âme sera bien là et capable de quelques folies qu'il ne faudra pas comparer à ce que vous avez l'habitude de voir sur le sable des arènes contemporaines.  Peut-être donnera t-il "inconsciemment" une "LA TLAXCALTECA" est une passe inventée par Rodolfo Rodriguez "El Pana" (1952-2016).  La première  que je l'ai vue exécuter, c'est dans une vidéo de la corrida du 01 Novembre 2010 (*) à TLAXCALA ( Plaza de toros Jorge "El Ranchero" Aguilar ) face à des toros de Fernando de la Mora , avec au cartel Ignacio Garibay et Octavio García "El Payo".

Notre confrère Mundotoro a proposé en Janvier 2012 une vidéo du même événement titrant "El Pana a lo grande". En revoyant ces images, j'ai conforté ma première impression qui était que cette passe est extrêmement originale et très exposée,  et qu'en l'occurrence la manière de l'exécuter dénote une vaillance exceptionnelle.

La tlaxcalteca  est une passe a porta gayola, le torero se plaçant en piste, face au

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/toril/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">toril, avant la sortie du toro.  La " href="https://toreoyarte.com/glossaire/suerte/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">suerte est exécutée à genoux.  La cape est positionnée sur les épaules et dans le dos, comme le serait une cape vêtement, tenue à deux mains  à chaque extrémité et débordant du coté où sera donnée  la sortie,  de telle sorte que la cape vienne s'enrouler partiellement de ce côté sur le devant du corps.  Le torero choisit donc dès l'origine le côté où sera donnée la passe, contrairement à ce qui est le cas, par exemple, des largas cambiadas de rodillas ou largas afaroladas de rodillas données a porta gayola au cours desquelles le torero conserve la possibilité de choisir le côté de sortie jusqu'à l'Moment auquel le toro entre dans la cape ou dans la muleta du torero. Ce moment se définit  d'une part par l' embestida  du toro qui se met à humilier pour "entrer" dans le leurre et d'autre part par le mouvement du leurre pour conduire le toro dans la passe. Cet instant de l'embroque peut avoir lieu, selon les choix techniques du torero, soit en avant du corps (leurre présenté en avant, par exemple muleta adelantada), soit à hauteur du corps, soit en arrière du corps (dans ces deux derniers cas on parle, par exemple, de muleta retrasada).

On dit aussi qu’à ce moment le toro entre en jurisdicción (le toro entre dans le terrain du torero et vice versa).

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/cargar/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">cargar la Suerte." href="https://toreoyarte.com/glossaire/embroque/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">embroque.  En l'occurrence, il est judicieux de noter que "El Pana" exécute la passe en se plaçant dans un axe décalé vers sa droite par rapport au  toril pour donner la sortie du côté gauche, côté ou la cape déborde et est enroulée vers le devant du corps.  De même, l'ouverture du toril est étroite et réduit les risques  de changement de direction du toro, ce qui ne veut pas dire que ces risques soient absents.  Un toro qui sortirait au pas, "andando", créerait  une situation catastrophique , très dangereuse pour le torero.    

L'exécution de la suerte se fait en un éclair,  si tout va bien.  La distance entre le torero et le toril étant courte.  Dès que le toro pointe à la porte du toril, il est à une longueur du torero et du leurre.  "El Pana", qui a choisi dans ce cas de donner la sortie de son côté gauche, fixe la charge et ouvre la cape quasiment dans un même geste en étendant et en levant son bras gauche sur le côté dans une attitude qui fait penser à celle du premier temps de la C’est l’autre nom donné à la tapatía al paso introduite en Espagne par Victoriano Roger « Valencia », d’où son nom. Le matador Julio Robles (1951-2001)  pratiquait en spécialiste cette suerte que certains appellent par erreur roblesina. Ci-dessous, trois temps de la rogerina interprétée par Julio Robles.

       

Premier temps d'une rogerina par "Juan Bautista"


 " href="https://toreoyarte.com/glossaire/rogerina/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">rogerina qui, elle. est donnée par le bas, et avec une ressemblance lointaine au "Ecart en mouvement ou quiebro plus généralement réalisé avec la cape, permettant de dévier ou conduire la charge du toro. Pour le réaliser la cape peut être tenue à deux mains - chicuelinas galleando -  ou alternativement à une seule main." href="https://toreoyarte.com/glossaire/galleo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">galleo del bù".  En l'occurrence le toro qui est sorti à grande vitesse répond au 1 - Mouvement de muleta par lequel le torero incite le toro à charger. L'intensité et le moment du toque varie selon le comportement du toro.  Il peut aussi se répéter pendant une même passe afin de garder l'attention de l'animal fixée sur le leurre.

2 – Dans l’expression toque de clarines, il s'agit de la sonnerie par laquelle sont annoncées les différentes séquences de la corrida de toros. Par exemple, à Las Ventas de Madrid, sonnent sept toques qui annoncent : le paseo, le tercio de piques, le tercio de banderilles, le début de la faena de muleta ou moment de la mise à mort, le 1er avis, le 2ème avis, le 3ème avis.

 
" href="https://toreoyarte.com/glossaire/toque/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">toque et dévie sa charge, passant sous la cape qui s'est ouverte comme une aile dans le dos du torero.  La cape est maintenue à deux mains jusqu'à la fin.   
 
(Images issues de la video de Saintower sur Youtube "Tlaxcala 1ero Noviembre 2010")

La complexité et la pureté du geste sont le gage d'une assurance et d'un courage peu communs.  On est loin des cas où les toreros décident de plonger pour éviter le contact lors de porta-gayolas ratées.  Ici, malgré le serré et la proximité minima de la suerte, "El Pana" offre sa poitrine et ne dévie pas d'un millimètre l'harmonie du geste et ce jusqu'à sa fin.  Sous un autre angle on voit bien comment "El Pana" conserve le buste droit alors que le toro donne la sensation qu'il est sur le point de l'emporter au passage.


(Image issue de la video de Poetauro – Video Arte Taurino sur Youtube "El Pana a lo grande")" href="https://toreoyarte.com/glossaire/tlaxcalteca/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">TLAXCALTECA ou distillera t-il un " href="https://toreoyarte.com/glossaire/trincherazo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">TRINCHERAZO en deux temps dont lui seul a le secret, ou encore une paire de banderille del CALAFIA ou des " href="https://toreoyarte.com/glossaire/capotazo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">capotazos chorégraphies par anticipation.  Ne soyez pas non plus étonnés s'il donne, en cours de Ensemble des mouvements et passes du matador avec la muleta avec pour objectif final celui de mettre en suerte le toro pour la mise à mort." href="https://toreoyarte.com/glossaire/trasteo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">trasteo, une vuelta triomphale après un instant de partage avec le public, car la cuadrilla de Javier " href="https://toreoyarte.com/glossaire/castano/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">Castaño n'a rien inventé, El PANA le fait depuis bien longtemps.  En tout état de cause, même si le moment n'est pas le plus adéquat pour découvrir le toreo du génial Mexicain, le voir une fois dans sa vie c'est toucher du bout des doigts une part de l'histoire du toreo.  En ce qui me concerne je suis heureux d'avoir pu voir toréer El PANA de la même manière que je jubile d'avoir pu voir Paco CAMINO, El VITI, Antonio ORDOÑEZ, Curro ROMERO,  Rafael de PAULA et quelques autres toreros d'exception.  Car ne vous y trompez pas, il y a dans cette carrière atypique, tronquée par les vetos du mundillo Mexicain  et par ses propres turpitudes, une grandeur tragique et une profondeur de muleta”, une passe quelconque ou bien une passe technique et profonde." href="https://toreoyarte.com/glossaire/muletazo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">muletazo que seuls les incultes tournent en dérision.  Et s'il ne reste que cela à Cuenca, il y aura l'extraordinaire capacité de ce torero à communiquer avec le public, car instinctivement il a besoin de créer, avec les tendidos, une relation à chacune de ses prestations.

Pour conclure j'offre à votre sagacité un petit jeu d'images.  C'est probablement inconsciemment que les graphistes, chargés de la publicité pour Cuenca, en ont dit plus en image qu'un long discours.

PANA 1Juli 1