Feria de Azpeitia 2025 – 31 juillet (San Ignacio), 1er et 2 août. (I)

La Bombonera, la coquette plaza de toros de Azpeitia, accueillait, comme chaque année, de nombreux visiteurs aficionados d’Euskadi, de Madrid et autres provinces espagnoles, de France aussi… D’ailleurs la Commission Taurine, avec à sa tête Joxín Uriarte, ne manquait pas de signaler et remercier, au micro de la plaza,  la présence assidue des aficionados français à cette Feria de San Ignacio tant attractive. La gastronomie basque n’était pas non plus oubliée durant ces trois jours de fête. Comme c’est la tradition, les toros et toreros qui ont donné satisfaction et, dans une certaine mesure triomphé, sont répétés. De fait Morante de la Puebla, Daniel Luque sortis a hombros en 2024 se retrouvaient au même cartel le premier jour face à des toros de Loreto Charro. Seulement cette année, trois exemplaires de cet élevage  étaient complétés par trois de El Vellosino. Cetre combinaison – en aucun cas un desafío ganadero – ne répondait pas à l’attente du public et ce fut le point négatif de cette journée avec des toros mal présentés, mal armés et sans une pointe de caste. Le lendemain, c’était le tour des toros de Ana Romero, qui répétaient eux aussi pour la nième fois à Azpeitia et le changement était brutal: des toros de Santa Coloma, de rapío raisonnable et surtout une vivacité et combativité que les toreros en présence ne surent ni canaliser ni produire le toreo qu’ils méritaient. Cela n’ètait point facile, mais quand même…  Seul Morenito de Aranda, plus aguerri et José Fernando Molina volontaire se sauvaient d’un combat dont les santa-coloma de Ana Romero sortaient vainqueurs aux points. La dernière de la San Ignacio, avec des toros de Murteira Grave, représentait un final prometteuir après le succès de l’an passé et l’indulto de “Almirante-47”. Les promesses ne furent pas totalement tenues: bien sûr des poids et hechuras, pas toujours des armures parfaites – c’est un euphémisme – et finalement des comportements variés qui permettaient néanmoins à Borja Jiménez de triompher.

Azpeitia – 31 juillet 2025 - 1ère de feria – Corrida sauvée par trois figuras dont le talent a caché la insignifiance et pauvreté des toros de Loreto Charro et de El Vellosino.

Azpeitia n´échappe pas à la morante-mania car des tee-shirts à l’effigie de Juan-Antonio Camacho de la Puebla (del Río) étaient créés, des banderoles, les innombrables selfies à l’entrée des arènes et des olés d’admiration lorsque la cape s’ouvrait… Un slogan et graffiti en basque lui était même dédié: Morante, herria zurekin (Morante, la ville avec toi). Ce déploiement d’exaltation de bon aloi ne devrait pas dépasser la conscience des uns et des autres. Il s’agit de juger les gestes de Morante - ils sont nombreux - à leur juste valeur tauromachique et non pas s’extasier quoi qu’il fasse au risque de passer à côté de l’excellence.

Morante de la Puebla ne pouvait s’exprimer devant le premier de Loreto Charro, acapachado, brochito… faible de pattes et rien dans les entrailles. Il voulut se racheter au 4ème qui avait poussé sous l’unique pique. Le début de faena portait le sceau de l’élégance et torería sévillanes par des ayudados por alto et remate d’un molinete invertido. Après cela, Morante tirait du toro apparemment pas gêné d’une charge irrégulière et continuait par des naturelles, dont une série de court tracé, moulées à la ceinture et derrière la hanche de grande facilté et… naturel. Ce toro n’avançait plus mais il avait toutefois une dernière réaction résolue sans “rompre”, avec torería et assurance, souveraine la muleta avant le macheteo qui s'imposait.  Pénible mise à mort.

                           

Daniel Luque ne pouvait pas laisser échapper l’occasion de confirmer sa suprématie sur le sable de la Bombonera malgré les conditions adverses que présentaient ses deux toros. Le sobrero qui sortait après le renvoi aux corrales d’un premier de Loreto Charro n’était pas mieux loti… mais il tenait debout durant le capoteo de réception et du quite par delantales après une seule pique. Une bonne charge “humiliée” dans des passes de la gauche incitait Daniel Luque de poursuivre aussi en redondo de la droite d’une charge plus courte de ce côté. Il embrayait la vitesse supérieure par un molinete, une passe de poitrine et sans l’épée ayuda ses luquesinas,  face au toril. Toreo facile mais très prisé du public.  L’oreille tombait après une estocade desprendida et derrame. Face au vellosino, 5ème, un toro de pauvre allure, sans cornes, Daniel Luque administrait et s’inventait une faena par des passes suaves au début, évitant la chute de l’animal, ensuite sans l’“obliger” outre mesure avec aisance, assurance, impassible lorsque le toro se collait à la ceinture. Il terminait par des manoletinas, de profil. – mondeñinas – peu habituelles,  et une nouvelle estocade entière desprendida. Sonnait un avis. Un bel ouvrage d’un torero lidiador… même avec un toro de cet acabit. Une oreille.

Juan Ortega produisait le meilleur toreo artistique aussi bien avec le 3ème de El Vellosino (cinqueño) qu’avec le dernier de Loreto Charro, de 505 kg., le plus lourd du lot. Des passes isolées, un grand derechazo profond et “templé”, des naturelles en ligne de grand style, des passes courtes de la droite, à la fin, avec un gracieux moilnete, composaient la première faena. Au 6ème, après une bonne introduction à la cape, véroniques, jambes semi-fléchies, le toro chutait au cours du tercio de banderilles. Juan Ortega s’accomodait de la charge descopmpuesta à la muleta, punteando le toro, qu’il toréait de préférence de la droite dans son style reposé, guidant au ralenti le toro dans des derechazos profonds, chargeant la suerte. Un pase de las flores lié à une passe de poitrine, étaient la signature d’une faena complète et décidée. Un abaniqueo précédait  la meilleure estocade de la corrida.

Morante de la Puebla: applaudissements; saluts. Daniel Luque:  une oreille; un avis et une oreille. Sortie a hombrosJuan Ortega: saluts; une oreille. Raúl Caricol de la cuadrilla de Daniel Luque saluait aux banderilles au 2ème. Belle ambiance et no-hay-billetes.

Georges Marcillac

Photos Azpeitiatoros pour mundotoro

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Une réponse à Feria de Azpeitia 2025 – 31 juillet (San Ignacio), 1er et 2 août. (I)

  1. myriam comte dit :

    merci George

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