Madrid 6 juin 2025 – 25ème de la San Isidro – La faiblesse des Conde de Mayalde compromettent tout succès des jeunes matadors: Samuel Navalón et Ismael Martín, qui confirmait l’alternative.

Le Comte de Mayalde avait envoyé à Madrid une corrida dont on pouvait avoir quelques espoirs étant donné les bonnes impressions des lots de l’année dernière en corrida formelle ou novillada. Cette année, étaient annoncés des toros du guarismo 0 (4) et 1 (deux) pour que finalement on eût droit à un certain équilibre des âges puisque un sobrero, sorti en 5ème position, avait les quatre ans bien sonnés. Tous pourvus de larges encornures, de poids moyen de 567 kg, d’hechuras variées et surtout d’un physique qui ne tenait pas la distance sauf peut-être le 6ème qui durait la deuxième faena de Samuel Navalón. Ismael Martin, un Salmantin de 22 ans confirmait l’alternative des mains de David Fandila “El Fandi” avec le toro “Descreido-29” de 543 kg. né en octubre 2019.

La confirmation d’alternative d’Ismael Martín n’avait pas lieu avec le toro prévu au sorteo, “Chorlito-23”, qui montrait dès les premiers capotazos - entre autres un quite de oro - une faiblesse insigne confirmée après les piques, il était remplacé par l’autre toro qui lui était destiné par le sorteo. Ce dernier était accueilli par une larga cambiada de rodillas au tercio doublée sur le retour. Ismael est aussi banderillero et il assumait le deuxième tiers par un sesgo por fuera, un cuarteo et une troisième paire plus serrée vers les tablas. Tout au long de la faena de muleta, on notait le manque de force du toro et la vertu d’Ismael Martín fut de le traiter par des passes suaves qui le maintenaient sur pattes. Une série avait pour remate un farol lié à la passe de poitrine. Une dernière série de la droite avec un changement de main laissait le toro comme tétanisé. A l’épée, une entière desprendida (muleta couvrant la tête du toro…). La chance n’était du côté d’Ismael Martin avec le sobrero car celui-ci dans le terrain face au toril n’en pouvait ou n’en voulait plus! Il n’y eut pas de faena ni mise à mort car le toro se couchait avant même qu'Ismael lui eusse porté l'estocade!! Puntilla! Une horreur! Pourtant le toricantano s’était démené souvent avec bonheur: à porta gayola d’entrée suivi de chicuelinas et la demi-véronique à genoux; quite par gaoneras et brionesa entre les deux piques; tercio de banderilles partagé avec “El Fandi”; à genoux pour l’entame de la faena de muleta pour des derechazos en redondo et passe de poitrine; suavité des passes à un toro vidé de forces et de la caste qu’il était supposé avoir.

     

David Fandila “El Fandi” est toujours assuré d’un contrat à Madrid bien que ses prestations n’aient que peu de fois été couronnées de succès ou n’aient pas reçu l’assentiment du public de Las Ventas. Son habituel jeu aux banderilles en font un spécialiste de tout un spectacle: longues courses, sauts, passages en faux (volontaires), al violín qui ravissent ses fans mais à la longue son expérience de 25 années d’alternative, son leadership au nombre de corridas torées à l’année (de 2005 à 2015…) n’ont pas permis d’épurer son style. Aujourd’hui encore, aussi bien la faiblesse des toros du Comte que le style déployé pour les toréer, ne contribuaient à élever le niveau ni apporter le moindre intérêt à ses prestations ni sembler affecter son humeur… Au moins, Il était décisif et expéditif à l’épée.

     

Samuel Navalón reste à la poursuite d’un succès retentissant à Las Ventas - qu’il mériterait - mais lui aussi, en ce jour, il fut tributaire du caractère de ses toros et de sa volonté, sa vaillance à toute épreuve, d’en faire trop et dissiper dans tant d’entrega, le style, le temple, le sens du toreo dont il est trempé. Il accueillait ses deux toros a porta gayola, les reprenait dans des véroniques vibrantes, chicuelinas embrouillées à son premier, recours de lidia à une main à son second. Après le brindis au public, à genoux au centre du ruedo et après un cite lointain, il faisait l’effort de lier des derechazos en redondo et la passe de poitrine. La noblesse du 3ème n’était pas accompagnée d’une charge qui permettait de longues séries, passes terminées par des enganchones de fins de passes à gauche. Sur la droite, c’était mieux, temple en certains passages.  Le 6ème faiblissait dès que la muleta lui était baissée, Samuel devait faire un pas vers l’avant pour lier ses passes de la droite et la maîtrise de la charge évitait les accrochages de fins de passes lorsque le toro relevait la tête. Il “citait” de trois-quarts et tirait des naturelles, le toro “humilié”. Ses deux faenas se terminaient par un arrimón par luquecinas au 3ème et des bernadinas au dernier. Beaucoup de vaillance au plus près des cornes, attitude que Samuel Navalón semble apprécier et se complaire. Des estocades sincères.

     

David Fandila “El Fandi”: silence aux deux. Ismael Martín: saluts: silence. Samuel Navalón: saluts; un avis et saluts. Ismael Martín dédiait la mort de son premier toro à Isidoro de Prado, son peón de confiance. 18.526 entrées payantes. Temps estival et légère brise.

Georges Marcillac

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