Séville est une arène importante qui ne n'exige pas le trapio du toro fait. Tout comme hier les Garcia Jimenez d'aujourd'hui avaient tout pour plaire aux Toreros quant à leur présentation. Malgré les poids annoncés (535 à 585 kgs) ils étaient fins, sans musculature, plutôt hauts et armés sans excès d'agressivité. L'ensemble du lot a péché par excès de faiblesse tant au cheval que dans le combat. Ceci explique le manque de transmission que seuls, la difficulté du troisième dominée par Perera et le désir de triompher de ce dernier ont compensés.
El Cid a débuté avec un premier qui se retourne à l'envers d'abord, puis se fixe sur la cape en laissant au Cid le temps de se replacer entre les capotazos tellement il va loin. La série se termine en vuelta de campana. Le toro semble s'éteindre durant le tiers de pique pris sans classe. Le début de faena tranquille du Cid fait apparaître une tendance du toro à se coller du coté gauche. A droite le Cid se relâche dans deux derechazos et un pecho qui déclenchent les Oles . Dans la suite à droite le toro a tendance à s'ouvrir et à laisser le Cid hors de position. Il choisit de ne pas rectifier et lie des derechazos main basse dominateurs d'excellente facture. La suite va a menos et le dernier passage à gauche démontre le bon moment dans lequel se trouve le Cid qui aguante les miradas du toro et l'oblige par le bas jusqu'à la trincherilla. Pinchazo et entière défectueuse. Palmas et salut au tiers. Son second proteste par le haut à la cape dans laquelle le Cid l'oblige à passer terminant a mas. Le Garcia Jimenez a déjà la bouche ouverte. Après un simulacre de tiers de pique Cid brinde au public. Toujours la main basse, le torero domine avec tranquillité un toro qui transmet peu. A gauche il répond a une frayeur toujours en baissant la main. Encore plus que son premier celui-ci le regarde à gauche et El Cid corrige le défaut par le toque propice dans chaque passe. Il termine à droite a mas. Entière en entrant droit. Légère pétition d'oreille et vuelta.
Sebastien Castella n'arrive décidément pas à connecter avec Séville. Son premier sort comme un train et galope fort. Mais il ne se donne pas dans la cape et évite le cheval en le contournant. Dans les capes on voit que l'embestida est de qualité mais le comportement ne suit pas. Castella brinde au public. Lorsqu'il baisse la main à droite le toro trébuche. Puis il se fait toucher la muleta et arrête sa série. Il arrive ensuite à lier une série droitière sans émotion car le toro s'éteint. Il est arcbouté sur ses pattes. Le public proteste. Pinchazo et ¾ de lame défectueuse. Sifflets au toro et silence . Le Burraco cinquième confirme la mala suerte du sorteo pour Castella. Impossible d'en tirer quoi que ce soit malgré l'effort qui ressemble plus à du pegue passe. ½ épée en arrière et horizontale. Silence.
Le vainqueur du lour est sans conteste Perera qui est venu avec l'attitude qui a manqué aux espoirs d'hier. Il est excellent à la cape, gagnant du terrain. Perera donne l'ordre de laisser le toro cru. Joselito Gutierrez et Guillermo Barbero brillent en banderilles dans un style classique et vaillant. Ils saluent. Le début de faena est somptueux par passes aidées par le haut chargeant la suerte. La suite baisse d'un ton et remonte ensuite à base d'aguante et de toreo main basse. Quoiqu'en ligne le toreo de Perera est terriblement dominateur. Il résiste aux regards du toro et termine la faena en mettant le récalcitrant dans la muleta en va et vient sans bouger, de la main droite, ce qui enthousiasme le public. Des manoletinas serrées terminent de convaincre. Espadazo et oreille. Perera annonce ses intentions en allant a Puerta Gayola pour recevoir le dernier de la course. La larga afarolada est suivie de véroniques qui connectent avec le public, dont une est d'une lenteur au goût de la Maestranza. A peine effleuré en piques, le toro permet à Juan Sierra et Barbero de saluer aux banderilles. Brindis au public. Le début par passes par le haut de qualité et changement de main est entrecoupé par la génuflexion du toro. C'est à la troisième série à droite que Perera trouve le tempo par le bas qui déclenche la musique. Il donne de la distance au toro et domine en ligne. Le toro trébuche. A gauche l'embestida est de qualité mais Perera ne la domine pas. Il revient à droite et reprends majestueusement la main avant de revenir à gauche, avec toreo par le bas, pour ne pas laisser un travail non terminé. Pinchazo et bajonazo en entrant droit. Palmas au toro et palmas et salut au tiers.
Soleil aujourd'hui avec du vent devant une demie arène. René Philippe Arneodau.