Trois-quarts d'entrée pour voir trois Sévillans affronter les Miuras en ce dernier jour de la Féria 2017. Le lot, comme cela est habituel dans cet élevage, était massif. Les comportements compliqués mais aussi avec des exemplaires qui avaient des charges permettant le bon toreo si le torero consentait à toréer avec confiance. Au cheval les Miuras n'ont pas démérité. Pepe Moral après avoir bien toréé son second a perdu un grand succès à l'épée en choisissant le conservatisme au lieu du tout pour le tout.
Le premier Miura a un galop lourd et saccadé. Sa charge dans la cape d'Antonio Nazaré est linéaire et manque de classe avec des signes évidents de faiblesse. Celle-ci conditionne le tercio de varas dont le Miura sort invalide sous les protestations. Brindis personnel. Le toro ne cesse de trébucher et le trasteo se transforme en un effort pour le maintenir debout. L'animal passe avec la muleta à mi-hauteur, le torero étant le plus souvent al hilo dans une faena majoritairement droitière. Demi-lame contraire et tendida. Plusieurs descabellos et avis.
Le quatrième Miura fait une sortie de toriles en doutant. Ensuite sa charge dans la cape d´Antonio Nazaré est longue et forte. Le matador choisit de le toréer par doblones en passant les bras, mais sans vraiment se confier.La première pique est prise avec vivacité et dans le désordre. Placé loin, le toro s'élance a mi-gaz et est bien piqué par Manuel Jesús Ruiz "Espartaco". Le Miura sème le trouble pendant le second tiers coupant tous les voyages. Nazaré s'avance aux tiers. Le toro transmet et offre une charge bonne pour deux mauvaises. Le torero choisit la bagarre en terrains rapprochés en restant ferme sur les retours courts à droite. Il vole une série de naturelles avant de continuer à droite pour se justifier. Entière atravesada et tendida. Longueur au descabello. Quelques applaudissements au toro. Palmas et salut pour Nazaré.
Le second Miura, malgré sa charpente, est lavado de cara. Il passe en ligne droite dans la cape décidée de Pepe Moral. Le toro s'emploie tête haute sous le fer. Le Matador s'inspire de Ferrera pour exécuter son quite, quant à Esaú Fernández, celui-ci opte pour de classiques chicuelinas et revolera. Juan Sierra pose une excellente troisième paire de banderilles se penchant al balcón. Brindis au public. Le tanteo laisse augurer un potentiel dans la charge. On sent la matador tendu dans les séries droitières, avec des mouvements parasites. À gauche, les passes sont accélérées en s'aidant de l'épée. C'est lors du retour à droite que Pepe Moral reste ferme pour lier des séries qui déclenchent brièvement la musique et l'approbation des tendidos. Entière tendida et atravesada. Une mort rapide favorise la pétition et l'oreille. Palmas au Miura.
Le cinquième est reçu par deux largas cambiadas à genoux dans les tablas et des véroniques tenant le capote du bout des doigts. Il mène le toro au cheval par rogerinas. Le Miura s'emploie par deux fois au cheval partant de loin la seconde. Brindis personnel. Le tanteo en avançant est de belle facture. Dès la série suivante Pepe Moral prend la mesure de la charge incomplète de son opposant à droite. La première série à gauche est totalement relâchée et le toro répond aux toques suaves au son de la musique. Les naturelles sont profondes. Pepe Moral se confie encore une fois à droite et surtout une fois à gauche jusque dans les artistiques remates par le bas. Estocade entière basse et atravesada en passant au large qui n'empêche pas le public de jubiler. Une oreille avec pétition de la seconde sous une bronca majeure à la présidence. Sortie a hombros.
Esaú Fernández va a puerta gayola à genoux pour recevoir son premier adversaire et se fait bousculer puis emporter à l'infirmerie par les cuadrillas. Le désordre règne en piste pendant le premier tiers, le toro choisissant où prendre la première pique. Esaú revient en piste juste après la seconde vara pour livrer un quite de deux chicuelinas et demie véronique. Le tercio de banderilles permet de constater que seuls les capotazos parfaitement templés par le bas incitent le toro à aller jusqu'au bout des passes. Sinon il est court et donne un derrote. Curro Robles échappe à la cornada lorsqu'il est accroché lors de la troisième paire de banderilles. Brindis au public. Esaú attaque à droite. Le bicho lui offre une bonne charge avant de tout raccourcir. Dans la série suivante le Miura se blesse à la patte avant gauche et le public insiste pour que la faena prenne fin. Entière delantera et tendida. Palmas et salut.
Esaú revient de l'infirmerie pour combattre le dernier Miura. Les véroniques mains jetées par le bas et cape poussée vers la sortie guident une charge rectiligne et longue. Après s'être employé au cheval le toro effectue une vuelta de campana nocive. Il s'élance cependant de loin pour une seconde puya. Vaillante performance de Miguel Angel Sánchez aux banderilles. Brindis à Emilio Muñoz. Les premières charges transmettent. Le matador doit compter avec un léger vent. Dans la seconde séries droitière il prend la mesure d'une charge coopérative... pour un Miura. Musique. Le passage à gauche est plus laborieux. La faena se poursuit donc à droite le toro allant a menos. La musique s'arrête et Esaú insiste sans succès sur les deux cornes pour tenter de convaincre. Pinchazo et entière delantera, caída. Quelques palmas au toro. Silence.
René Philippe Arneodau
Photos J.Arjona - Aplausos
Bonjour !
C est toujour avec beaucoup de plaisir que je lis vos commentaires !
Je n ai pas la possibilite comme vous d'assister physiquement a ces corridas malheureusement !!!!!!
j ai la chance de pouvoir Aller a Valence au mois de juillet, ou je pourrais assister à la feria de la Plaza de Toros de Las Ventas "very famous" !!!!!!!!!!!
Bonne journée