La ganadería de "El Parralejo" a envoyé un lot lourd, un peu manso, noble, fade et donnant des signes de collaboration potentielle, sauf les troisième et cinquième toros du lot moins collaborateurs. Paco Ureña, mal servi par le sorteo, n’a jamais bénéficié d’une option pour briller. Alejandro Fermín n’avait pas les outils pour gérer les quelques possibilités offertes par ses opposants et Miguel Ángel Perera, fidèle à lui même, a employé une tactique distante, marginale, moderne peu efficace dans les circonstances du jour. En ce jour de la fête de San Isidro. les arènes étaient pleines.
Le toro de la confirmation d’Alejandro Fermín, massif et bien armé, doute longuement avant de charger la cape avec noblesse mais sans se confier. La mansedumbre affleure lors de l’épreuve des piques desquelles l’animal se détourne avant de pousser sous une seconde pique défectueuse. Le matador opte pour une troisième rencontre minimale. Alejandro Fermín confirme l’alternative des mains de Miguel Ángel Perera, témoin Paco Ureña, face au toro ”Escultor” n°76 né en 10/18 pesant 591 kg. Le trasteo est entamé par doblones et terminé par un changement de main dans un ensemble de bonne facture. Le toro est noble et obéissant lors des derechazos en deux séries a más. Sur la corne gauche, le confirmant est sur la défensive. De retour à droite, la faena tombe en piqué, le torero paraissant déconnecté. Le toro répond pourtant dans deux naturelles et pase de pecho sans créer de difficulté. Pinchazo et entière caída et atravesada. Avis et descabello. Silence.
Le premier de Miguel Ángel Perera est bizco et peu harmonieux. Le matador le passe en véroniques pieds joints en suivant le toro où ce dernier le mène. La suerte de varas, mal exécutée, voit l’animal sortir seul et promptement du cheval. Le quite voulu par chicuelinas est interrompu par le toro retournant au cheval de sa propre initiative. Paco Ureña entre en véroniques dans un quite brouillon. Après la cérémonie de restitution des trastos, Perera entame son travail en tirant des lignes, sans exigences sur la charge. C’est aussi avec légèreté qu’il dessine les derechazos. Le toro est pronto au toque, mais ne répète pas de lui même. Le trasteo gaucher se révèle laborieux, le torero attendant que ce soit le toro qui s’engage au lieu de l’attaquer pour le faire répéter. La charge est noble et longue. Perera multiplie les naturelles avec précaution et sans continuité. Un dernier passage sur les deux cornes lui vaut les applaudissements d’un public généreux. Avis. Quelques adornos, en allant vers les tablas, précèdent une entière basse et tendida. Palmas.
Le second de Miguel Ángel Perera, armé long, est reçu sans forcer par véroniques dans divers terrains. Le bicho proteste et fuit de la pique deux fois. Le matador tente un quite que le toro rend difficil par distraction. Le président impose un troisième passage à la pique qui se limite à un refilón. Daniel Duarte et Vicente Herrera saluent au second tiers. Brindis au public. Face à un toro entier MAP, au centre du ruedo, "cite" à genoux pour un péndulo enchaîné avec des droitières compliquées sauvées par la noblesse du de El Parralejo. Debout, il lie les derechazos à la pointe de la muleta avec des toques intermédiaires pour maintenir l’attention du toro. L’animal va a menos dans les passes suivantes dont l’intensité suit le même chemin. MAP insiste à droite, toujours à distance. Les naturelles exécutées séparément montrent une charge obéissante. Dans le passage suivant, la passe de poitrine enroulée marque le début d’un court passage recevant les faveurs du public et un avis. Un metisaca en bajonazo est suivi d’un autre bajonazo. Silence.
Paco Ureña assure la brega à son premier adversaire à la cape. Le passage au cheval est bref et mal mené. Brindis personnel. Les premiers muletazos donnés par le haut, trincherilla, naturelle et pase de pecho déclenchent des olés prometteurs. À droite, la charge est rebrincada et Ureña bataille. Le toro fait ensuite un séjour au sol... Poursuivant à gauche, le matador doit maintenant réaliser un travail d’infirmer pour éviter une nouvelle chute du toro. Deux pinchazos suffisent à la mise à mort. Silence.
Le cinquième est un tío qui freine dans la cape de Paco Ureña. Le bicho pousse longuement sous une première pique trasera. La seconde tout aussi médiocre est plus brève. Quite poussif de d'Alejandro Fermín par chicuelinas et revolera. La faena démarre par doblones appuyés. Le toro répète et tire des derrotes en sortie des derechazos. Le toro se retourne large ce qui met Ureña en position marginale pour pouvoir lier. En raccourcissant ensuite les distances Paco ueña obtient une série plus compacte. Le trasteo devient enuite laborieux. À gauche, la muleta est d’abord accrochée, puis les naturelles sont poussives. La charge, quant à elle, est à contre temps et incomplète. Bajonazo. Silence.
La corrida se termine avec le confirmant face à un exemplaire tirant vers playero et musclé. Il charge la cape d¡Alejandro Fermín après un temps de réflexion entre les capotazos. Sous la pique il ne s’emploie guère. Brindis personnel. Le toro fléchit dans les premiers doblones. Le jeune torero est débordé en plusieurs passages droitiers. À gauche la charge est molle, sans entrain, et les muletazos sont fades. La volonté de bien faire visible est perdue dans un ensemble au résultat anodin. Deux pinchazos, bas, sont suivis d’une lame en arrière et basse. Silence.
René Arneodau
Photo Plaza 1