Le lot de García et Olga Jiménez a dut être complété par deux de Hermanos Sampedro, les troisième et quatrième. Les quatre premiers toros furent très bien présentés, les deux derniers moins. Aujourd'hui Sébastien Castella a touché du doigt le toreo dont il rêve depuis longtemps. La Porte du Prince lui était promise après sa seconde faena mais il n'a pas su compléter son oeuvre avec l'épée. En début d'année en voyant toréer Castella à la Mexico il était évident que le Maestro voulait et pouvait faire briller sa maturité et que 2016 devait être son année. Il a tout tenté pour que ce le soit acceptant des défis inhabituels pour les figuras. Aujourd'hui son pundonor a porté ses fruits et Séville, sa ville d'adoption a vu ce dont il est capable. Son sourire le disait tout.
Sébastien Castella donne le ton en allant a puerta gayola pour une larga à genoux puis continue par les meilleures véroniques qu'il a probablement données de sa carrière, lentes, mains basses, le corps totalement relâché. Après deux piques insipides Castella dessine un quite sui generis cité de dos a capote vuelto puis de face des cordobinas au rythme des anges. Brindis au public. Castella torée à droite comme jamais, le bras gauche le long du corps, par le bas en enroulant les charges généreuses du bicho. La première série droitière est immaculée. La seconde est au même niveau d'intensité et le toro se révèle un collaborateur exceptionnel. Alors que Castella prend la gauche et enroule le toro celui ci se raja. Il continue et insiste - avec la musique - à gauche puis à droite, la main à nouveau sur la hanche, dans une série de menos a más sans laisser sortir le bicho de la muleta qui fait rugir le public. Entière trasera. Deux Oreilles. Ovation au toro.
Le second de Sébastien Castella est un Hermanos Sampedro qui avance sans se confier. Castella le torée de cape dans son style habituel, quelque peu contraint. L'animal est armé à la mode camarguaise. Le bicho pousse puis sort seul de deux rencontres au cheval. Énorme troisième paire de banderilles de José Chaóon qui salue. Castella s'avance pour la faena la plus importante de sa carrière. Il exécute des estatuarios et ayudados totalement engagés. Le toro calamochea mais Castella met les reins et s'impose dans les derechazos. La charge du sampedro est pesante vers l'intérieur. Castella ne rompt pas. Musique. La charge se décompose et le Maestro tient bon et se passe l'animal por la faja. À gauche la muleta domine moins et est accrochée par une charge électrique. Retour à droite pour une série en bagarre et une pour marquer le territoire. La Maestranza murmure. Deux pinchazos sans conviction et entière trasera et caída. Palmas à un toro qui ne le méritait pas et ovation et salut aux medios pour Castella. Grande journée du matador Français.
José María Manzanares reçoit sans éclat le second olga-jiménez massif. L'animal est lourd et se déplace tête basse avec une charge irrégulière. Il prend trois piques sans mettre les reins. La faena débute par tanteo vers le centre. À droite Manzanares enroule sans engagement et sans réussir à enchainer. La tentative à gauche est avortée face à deux petits écarts du bicho. La suite à droite est décousue, le maestro clairement pas à son aise. Entière au pas de course caída, delantera et cruzada. Une seconde épée s'avère nécessaire. Elle est tout aussi défectueuse. Avis et descabellos. Silence.
Lorsque sort le cinquième, de Olga Jimenez, l'ambiance est retombée. Manzanares torée par véroniques les charges "humiliées", longues, templées et faibles du toro le plus terciado de la course. Il fait sonner les étriers avec la tête haute sous une pique et est épargné à la seconde. Jesús González "Suso" et Luis Blázquez brillent et saluent aux banderilles. Manzanares entame directement à droite aux medios pour une série courte templée, au rythme lent de l'embestida. La seconde série est une oeuvre personnelle avec un cambio de mano éternel. Musique. À gauche les passes baissent de ton mais le public est toujours enthousiaste. Retour à droite pour répéter la même série que celle qui a enflammé les tendidos avec le même cambio de mano. Une nouvelle tentative à gauche va a más sans atteindre les mêmes niveaux. Final droitier a menos mais bien reçu par le public. Pinchazos sur tentative de mise à mort a recibir et entière desprendida dans la même technique. Oreille avec forte pétition de la seconde. Palmas au toro.
Le troisième, un Hermanos Sampedro superbement armé, est tardo à la cape obligeant Alberto López Simón à rompre et à marcher avec le bicho. Le toro s'emploie sous une bonne pique avant de subir la seconde. Les premiers muletazos sont réalisés à mi hauteur puis les derechazos révèlent une charge énergique et saccadée. López Simón a du mal à la canaliser. Les séries droitières ont un rythme mécanique. À gauche il fait l'effort de menos a más plus par volonté que par la qualité des passes. Retour à droite pour un final en appuyant sur le champignon. La charge s'éteint dans des naturelles incomplètes et Simón insiste sans raison à droite. Entière en arrière et horizontale (trasera et tendida). Salut aux medios.
En dernier sort des chiqueros un garcía-jiménez auquel Alberto López Simón sert une larga et un farol à genoux sans se relever et enchainés. Les véroniques pieds joints ne transmettent pas. Le garcía-jiménez met les reins brièvement puis sort seul de trois piques. Le bichito met toute la cuadrilla en difficulté durant le tiers de palitroques. Domingo Siro s'illustre en posant une dernière paire en risquant son intégrité physique. Brindis au public. Simón débute à genoux par le haut , aguantant les attentes du bicho entre les charges. Malgré des efforts insistants du torero sur les deux cornes la faena ne décolle pas. Le toro raccourcit les charges et devient probón, mettant le madrilène en difficulté. Après un long passage pour cadrer, ALS porte un pinchazo. Le bicho se met alors a tourner autour du ruedo avant une entière caída. Salut aux tiers.
René Philippe Arneodau.
En voyant le résumé en image hier soir je me suis une fois de plus étonné de ce tintamarre autour de cette faena sin chispa. chaque fois que le toro a mis la tête dans la muleta il avait déjà dépassé la jambe. ( encore pire sur les pechos ). A chaque enchainement la jambe de sortie est en retrait, aucun cite croisé. des lignes et des lignes. on récite un texte par cœur. explique moi comment on peut trouver de l"émotion là dedans. Ne parlons pas de l'empaque, quand on voit JMM après, relajado de verdad . ne parlons pas de l'estoc non plus, profilé de trop loin et toujours trasera. pour ce qui est des véroniques , la aussi , s'il est rejado a son premier, le bicho n'est pas toreé car il n'est aucune fois retenu dans les plis. encore pire pour le remate ou le toro ne s'arrete pas justement . ah.. dans la tauromachie actuelle il est figura, il sait tout faire mais sans aucune personnalité, comme le monton ...et le public s"enflamme comme les moutons ... che tristeza. bien à toi