Madrid 30 mai 2025 – 19ème de la San Isidro – Le jeune Marco Pérez manque son défi de toréer en solo á Madrid.

Marco Pérez, jeune salmantin de dix-sept ans, vedette et leader des novilleros avec picadors, pris en charge depuis déjà quelques années par Jean-Baptiste Jalabert, était annoncé dès janvier avant que les cartels définitifs fussent publiés. Cette encerrona devait être le point d’orgue d’une brillante carrière de novillero avant l’alternative prévue le 6 juin prochain, à Nîmes, durant la Feria de Pentecôte. Sans vouloir faire de comparaisons hasardeuses, Julián López “El Juli”, alors âgé de seize ans, s’était enfermé à Las Ventas avec des novillos d’élevages différents le 13 septembre 1998 juste avant son alternative à Nîmes le 18 septembre. “El Juli” était sorti par la Grande Porte de la calle Alcalé après avoir coupé deux oreilles d’un novillo d’Alcurrucén…. Le parallèle entre ces deux toreros précoces était évident, l’avenir dira si Marco Pérez est de la même trempe que “El Juli”… L’échec relatif de cette novillada en solitaire de Marco Pérez ne devrait pas hypothéquer sa future carrière mais ce mauvais souvenir pourrait laisser des traces. Surtout dans la mémoire des aficionados pour qui cette encerrona était prématurée et, pour les esprits mal placés, un “coup de pub” avec les préjugés négatifs que cela entraîne. Il fallait donc s’attendre à que Marco Pérez fût jugé, pas toujours sur ce qu’il faisait, mais sur ce qu’il représentait.

C’est au cinquième, un novillo de Fuente Ymbro, que Marco Pérez donnait la mesure de son  talent et de sa vaillance. Après l’inévitable réception du novillo a puerta gayola, venaient des delantales pour fixer l’animal et le remate en demi-véronique. Le passage au cheval n’avait rien d’exceptionnel mais le fuente-ymbro conservait une bonne allure dans ses charges. Un quite par gaoneras conclu par remate, le torero enroulé dans son capote, montrait les intentions du jeune salmantin. Il dédiait la mort du novillo au public. Le début tonitruant de la faena déclenchait une énorme ovation et des olés à chaque passe: deux cambios por la espalda et passe de poitrine alternés, suivis de passes par le bas des deux mains. De la belle ouvrage et surtout clairvoyance pour réaliser ce trasteo de maître… La suite, par des derechazos longs et des naturelles dont on critiquait la position à l’embroque mais qui devenaient plus serrées de telle sorte que le novillo cueillait Marco et lui infligeait une voltererta en dessinant la passe de poitrine. Marco reprenait le combat et toujours de la même corne gauche, il était accroché, à nouveau, à l’amorce d’une naturelle. Des derechazos longs, muleta glissant sur le sable, tête “humiliée” du novillo montraient à la fois la qualité du novillo mais aussi le bon toreo de Marco Pérez. L’ultime série de naturelles était bougée. A la mort; un pinchazo, un pinchazo hondo – sonnait un avis – deux descabellos. S’évanouissait l’espoir de l’octroi de trophée(s)…

         

    

A son premier de El Freixo – protesté par le public ; peu de cornes… - Marco Pérez ne faisait pratiquement rien à la cape et à la muleta, après des passes de la droite “templées” que le novillo “protestait” pour finir arrêté. Des naturelles serrées et à la fin des doblones qui n’avaient aucun effet, on arrivait à une pitoyable mise à mort  par pinchazos et un épée entière desprendida, atravesada. Le 2ème de Fuente Ymbro, de belles hechuras et.. brochito, provoquait deux chutes monumentales de la cavalerie et du picador Alberto Sandoval. Une troisième rencontre s’imposait. La faena montrait la facilité avec laquelle Marco toréait, une arrucina dans une série de derechazos, une capeina au début d’une autre, des manoletinas pour finir. Mais l’ensemble ne convainquait qu’à moitié, toreo al hilo, parfois en toreo plus rapproché, parfois précipitation dans les suertes, de toute façon avec entrain et fraîcheur dans chacune des interventions de Marco. Laborieuse mise à mort… Le troisième, de Fuente Ymbro, était protesté à sa sortie du toril. Il avait des charges à grande vitessse et n`ètait pas mis en suerte pour trois piques dont une al relance, il était mal piquéLe cite de loin pour le début de la faena était assorti d’une colada. Les complications allaient augmentant de ce novillo de sentido. Contre les tablas, avait lieu la mise à mort. Estocade tendida atravesada, un descabello. Pour remonter le courant, Marco Pérez allait a porta gayola recevoir le 4ème de El Freixo, peu piqué mais avec l’originalité de la sortie du novillo du cheval par tapatía al paso ou rogerina. L’entame de faena par statuaires et remate par le bas représenatait un bon début, suivit d’une série de la droite, derechazos serrés et muleta très basse. Le novillo rechignait dans les naturelles et finalement s’arrêtait. Arrimón et passes bien dessinées en dépit du peu de charge du novillo. Desplante. Une épée entière desprendida. Un avis. Pétition d’oreille! Le 6ème, reçu a porta gayola… ratée et magnifique brega d’Iván García pour éloigner le novillo qui avait une charge très vive, “humiliée” dans les delantales que lui dessinait en suivant Marco. Après les piques, le novillo conservait un bon tranco mais sans “humilier” autant et son comportement allait a menos malgré les efforts de Marco Pérez qui terminait par une estocade desprendida.

Ainsi se terminait cette encerrona, sans le succès escompté et surtout avec les avis partagés de l’afición qui avait découvert un novillero talentueux, certes, très vaillant et d’une précocité  surprenante pour dominer toutes les suertes… sauf à l’épée, mais dont le registre ne s’éloigne pas beaucoup de celui de l’ensemble des toreros actuels, exception faite Morante de la Pueble et Fortes qui ont marqué de leur empreinte, jusqu¡à ce jour, la San Isidro 2025.

Marco Pérez: silence aus trois premiers; un avis et saluts; un avis et vuelta al ruedo; silence. Des cuadrillas c’est Iván García qui se faisait le plus remarquer aux banderilles et à la bregaRafael González toujours bien placé. Vicente Herrera efficace aux banderilles et à la puntilla. Temps estival. Lleno de no-hay-billetes . 22.964 spectateurs.

Georges Marcillac

Ce contenu a été publié dans Général, Georges Marcillac Escritos, Madrid. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.