SEVILLE 27/09/2015 Opportunités perdues.
Video Puerta Gayola Esau
J'imagine qu'à l'annonce des cartels d'abono, les trois jeunes de Camas, Espartina et Séville ont du se prendre à rêver d'un grand triomphe aujourd'hui, leur ouvrant les portes pour la saison prochaine. Encore aurait-il fallu que l'attitude y soit. L'impression laissée est celle de trois prétendants à qui il reste du chemin à parcourir. La corrida d'Alcurrucen de présentation inégale a montré une palette de défauts et quelques qualités qui auraient du permettre à la jeunesse de s'affirmer. Esau s'il avait tué aurait eu avec lui un public généreux qui aurait demandé des trophées.
Le premier Alcurrucen bas, musclé, capacho prend la cape d'Esau Fernadez avec indifférence et distraction, en chargeant avec le museau. Esau effectue un quite par chicuelinas de salon entre carioca et chute par manque de réussite du picador. Quite de Jimenez par Saltilleras et larga. Curro Robles salut aux banderilles. Brindis au public. Les premières charges embarquées par le haut sont vibrantes surtout à gauche où le toro appui vers l'intérieur. Les droitières confirment la qualité de l'embestida et la décision du torero qui lie cependant fuera de cacho. Ensuite à gauche le toro baisse de ton et le trasteo perd en lié. Les bons muletazos son isolés et le bicho ne termine pas les charges. Esau se fait prendre violemment dans une tentative d'Arrucina. Il retourne au combat pour une série droitière. Trois pinchazos, avis, autre pinchazo avant entière contraire. Palmas au toro et palmas et salut pour Esau.
Le second Colorado terciado charge au pas sans humilier dans les véroniques de Borja Jimenez. L'Alcurrucen s'emploie au cheval terminant a mas la première rencontre et s'endormant sous la seconde. La faena débute le long des tablas par le haut, remate de série par le bas. Les derechazos sont propres et insipides, donnés en ligne. Le toro et le torero conjuguent leurs efforts pour maintenir le silence dans la Maestranza quelque soit la corne torée. Divers pinchazos donnés autour du ruedo précèdent avis et trois quart de lame. Silence.
Profesor est le premier adversaire en public de Lama De Gongora depuis son alternative. C'est un toro bonito, astillano qui cherche longuement d'autres occupations que d'entrer dans la cape du Sévillan qui finit tout de même par donner quelques capotazos désordonnés. L'Alcurrucen pousse longuement sous la première pique. Il retourne de loin pour la seconde sans s'employer. Quite par gaoneras d'Esau. Brindis au public. Après tanteo Lama torée à droite un adversaire qui reste sur les extérieurs sans que lui ne le ramène vers lui. Quelques embestidas à droite laissent entrevoir des possibilités mais les passes sont conformistes peu propices à l'exaltation. À gauche les hésitations prédominent. Entière de coté et de travers. Silence.
Par miracle Esau sort indemne d'une puerta gayola où le toro tarde à sortir des toriles puis s'arrête devant le torero. Le toro au pelage tigré ne montre aucune velléité au combat et sous le fer. Brindis au public. Le début de faena est dominé par les aspérités du bicho. Puis Esau prend la mesure à gauche à base d'un toque ferme et au bon moment dans des naturelles longues et torées. À droite sa technique marginale ne l'empêche pas de connecter avec le public. Musique. Toro et torero vont ensuite a menos. Plusieurs pinchazos calment les ardeurs du public. Media défectueuse alors que sonne l'avis. Plusieurs descabellos. Palmas et salut.
Le quinto fait une sortie pensive refusant les cites. Il saute ensuite dans le cape de Borja qui tente sans y arriver le toreo da cape. Le bicho est un manso qui se couche dans les capes et pousse sous carioca au cheval de réserve. Il sort seul de la seconde rencontre en terrain habituel. Le toro impose son rythme aux banderilles et inflige une voltereta a Juan Manuel Raya. Brindis au public. Par derechazos Borja capte plus l'attention du public que du toro qui cherche des raisons de rompre les séries. Le trasteo est simple et peu dominateur. Les virevoltes plaisent aux tendidos. Dans ses tentatives Borja traverse le ruedo pour terminer au centre en redondos insipides. Épée basse. Palmas, salut et tentative de vuelta conspuée.
La corrida se termine avec un Alcurrucen avacado, haut et armé. Ses charges dans la cape sont sans classe et désordonnées. L'animal subit tête relevée la première pique. La seconde est un simulacre dans le pire des styles par tous les participants. Brindis personnel. Au centre Lama cite muleta dans la main droite. La série est longue et laborieuse, fêtée par un public désireux de se réjouir. La suite est dans le même ton sans jamais décoller. Le toro se désintéresse ensuite du combat, les charges tardent et se raccourcissent. Pinchazos puis entière. Silence. René Philippe Arneodau