La Novillada de El Montecillo est courue partiellement avec deux Dolores Rufino complétant le lot. Il semblerait que plus de vingt novillos aient été vus pour sélectionner le lot du jour. Du fait de la blessure de Martin Escudero et de Joaquin Galdos, le péruvien, tous deux à leur premier novillo, Espada a du tuer les six novillos lidiés ce jour. Il l'a fait en laissant une excellente impression, manquant la puerta grande par faute d'une épée déficiente toute l'après midi et aussi par faute du président qui n'a pas appliqué le règlement en accordant l'oreille du quinto, même si l'épée était défectueuse, car la pétition était, elle, majoritaire.
Le premier Montecillo sort des toriles pensif et désintéressé du combat passant dans la cape sans fixité ni agressivité, tête haute, désarmant Martin Escudero. Il est haut et bizco. Il attaque le cheval en chemin de la contre querencia et se comporte nerveusement, tournant autour de la monture. Il sort seul de la seconde rencontre, ce qui lui vaut une carioca justifiée au troisième passage. Escudero débute par le haut aguantant des attaques violentes, dénuées de classe. Muleta avancée le Novillero se croise pour des derechazos réalisés avec fermeté compte tenu des circonstances. À gauche cette même fermeté lui permet de réaliser deux naturelles avant un voltereton qui l'envoie inconscient à l'infirmerie. Francisco José Espada pinche deux fois avant de placer une épée défectueuse. Descabello. Pitos au Novillo. Silence.
Le second Novillo est un Dolores Rufino Martin. Francisco José Espada va a Puerta Gayola à genoux pour une larga cambiada dans laquelle le novillo hésite peu avant l'embroque et désarme le Novillero. Ce dernier revient pour des véroniques, simples et efficaces, terminées par revolera. Au cheval le novillo révèle sa mansedumbre en se défendant tête au plus haut prenant deux piques dans un mauvais style. Joaquin Galdos dessine des chicuelinas mains basses, très personnelles, sur la corne droite. Espada torée par le haut, en va et vient, pour débuter la faena. Les derechazos sont réalisés sans rectifier le terrain, à mi hauteur, car le novillo n'humilie pas. À gauche les naturelles ne sont pas liées, le novillo allant a menos. Espada termine dans les cornes en enroulant le novillo avec fermeté. Les Manoletinas déclenchent les applaudissements. Entière trasera et tendida en entrant droit. Trois descabellos. Silence.
Le troisième novillo de Montecillo cuajado et cornicorto désarme puis voltea Joaquin Galdos dans un delantal. Lui aussi est inconscient quand on le mène à l'infirmerie. Au cheval le Novillo ne s'emploie pas et n'est que peu piqué. Le novillo n'a aucune classe, il cherche à enlever la muleta du milieu et ne termine aucune charge. Le seul novillero encore en piste, Espada, se justifie avec volonté et lucidité sur les deux cornes. Le novillo encore entier rend difficile la tâche du Novillero qui met une entière basse habile d'effet fulminant. Pitos au Novillo. Silencio.
Francisco José Espada doit tuer seul les trois novillos dans les chiqueros. Le Novillero va a Puerta Gayola à genoux pour recevoir le second novillo d'Escudero. La larga cambiada est réussie suivie de véroniques alors que le novillo s'échappe et cherche à sauter la barrière ce qu'il finira par faire. Le Montecillo fait semblant de combattre au cheval puis fuit. La cuadrilla d'Escudero mise en difficulté d'abord, se prend au jeu et réalise un tiers de banderilles de machos. Antoñares et Victor Perez saluent. Espada torée par doblones genou plié en avançant pour montrer au novillo qui commande. Les derechazos sont de meilleure réalisation que le peu de qualités du novillo. Espada résout les hésitations avec inspiration. Les naturelles vont a mas en s'imposant au novillo. Le Montecillo se raja et prend querencia en tablas. Là Espada le passe en va et vient vers les tablas. Pinchazo et entière trasera sortant bousculé. Oreille.
Le quinto est un tio cornicorto de Montecillo qu'Espada met dans la cape avec patience pour terminer par des véroniques qui révèlent une charge fixe et par le bas. Le novillo s'emploie au cheval mais en sort seul. Dans la seconde pique sa nature de manso ressort. Il est renvoyé au cheval pour un troisième picotazo mais reste entier. Brindis au public. Muletazos par le haut avant final par le bas pour lancer la faena. Al hilo, Espada lie des derechazos et pecho en deux séries qui font réagir les tendidos. À gauche il enchaine des naturelles avec dominio. Les derechazos suivants dans le terrain du Novillo montent encore d'un niveau dans la domination. L'animal est rendu. Entière caida et atravesada. Grande pétition d'oreille. Vuelta fêtée. Bronca à la Présidence.
Le dernier novillo est de Dolores Rufino. Il est le plus léger de la Novillada. Véroniques méthodiques d'Espada. Mal piqué, le peu d'entrain du novillo est aggravé par une vuelta de campana. La seconde pique est pour la forme. Raul Adrada de la cuadrilla de Galdos brille aux banderilles. Brindis à Maximo Garcia Padros chirurgien de Las Ventas. Au centre, muleta devant, Espada lie dès le premier derechazo. Le novillo est faible et les séries sont courtes et montrent la lucidité et l'aisance du Torero. Tout est mesuré et bien fait. Les naturelles moins réussies incitent un retour à droite en restant al hilo, afin de pouvoir recueillir les dernières charges du novillo. Alors Espada se met dans le terrain et crée ce qui n'y est plus coté novillo, au prix d'une voltereta. Un bajonazo gâche tout. Suivent pinchazo, avis, pinchazo hondo, descabellos. René Philippe Arneodau.