Le Magicien Simon Casas brille depuis le début de la San Isidro par son absence et bien lui en prend. Il est en bon chemin pour faire l'unanimité contre lui. Madrid, sauf en quelques occasions limitées, a pris en 2017 un air de plaza médiocre où l'on présente en majorité des lots indignes, et de surcroit sans fond et sans force. Aujourd'hui c'est Juan Pedro Domecq qui a fourni la "matière vulgaire". Trois toreros, complices de ce fiasco, sous les yeux du Roi Juan Carlos et du monde entier par le biais de la télévision, ont oeuvré pour essayer de nous faire croire que l'avenir de la tauromachie passe par le medio toro qui assure, ils le pensent, le triomphe. Le théorème fallacieux est la garantie de la mort de cette extraordinaire tradition, en passe de rendre l'âme sous nos yeux. Est-ce bien pour cela que Simon Casas veut rester dans l'histoire de la Corrida ? À lui de le dire, s'il daigne se montrer avant la fin de la San Isidro et employer le verbe grandiloquent dont il a le secret. Pour l'instant il est en hibernation prolongée pendant que le naufrage s'accentue.
Joaquín Galdos confirme devant "Esbelto" de Juan Pedro Domecq, portant le n° 128, pesant 526 kg, né en 02/12. Le colorado cherche promptement à sauter les barrières et ignore les capes. C'est un manso qui fuit d'abord la pique, puis prend des picotazos avec désinvolture. Bouche ouverte, il subit le second tiers. José María Manzanares cède les trastos en présence de Cayetano. Brindis personnel. Devant le tendido 7, Galdos entame la faena par le bas, genou plié. Le JPD galope. Au centre, les derechazos sont propres et sans émotion. La charge est franche en entrée et freinée en sortie. À gauche, l'accouplement est superficiel. A mi- faena une série droitière est liée avec l'approbation parsemée des tendidos 10 et 01. Entière basse et atravesada d'effet rapide qui révèle que les tendidos sont peuplés de "Villamelones". Division et salut.
José María Manzanares reçoit un premier opposant terciado et protesté par véroniques avec l'esthétique maison. Les forces limitées du bichito conditionnent le tercio de varas qui se limite comme trop souvent à un simulacre. Quite par tafalleras de Cayetano avec remate par larga afarolada et larga. J.M. Manzanares après la restitution des trastos et brindis au Roi Juan Carlos, engage son trasteo à droite face à un opposant à la limite de ses forces. Face à une charge insipide il compose la figure. La taille télescopique de son palillo l'assiste dans le maintien à distance d'un opposant très insignifiant. Entière desprendida. Silence.
Le troisième, aussi terciado et anovillado que le deuxième, est reçu par Cayetano par des véroniques en avançant, terminées par revolera et larga. Le torito se plaint sans s'efforcer en trois petites rencontres avec le peto. Quite par véroniques et demie de Joaquín Galdos. Ivan Garcia brille avec facilité au second tiers et salut avec Alberto Zayas. Brindis au Père du Roi. La faena est lancée devant les tendidos de soleil avec des muletazos appliqués et profonds dans lesquels le JPD flanche. Cet "animalito" veut courir et attaquer de loin mais dès qu'il baisse la tête ses pattes lui font défaut. Rien de ce que fait le matador n'a de relief. Un spectacle honteux dans les premières arènes du monde. Pinchazo et entière desprendida. Silence.
Le quatrième JPD est choyé par la cape de J.M. Manzanares. Il s'emploie sous une pique et prend la seconde au milieu du dos. Après le tanteo Manzanres embarque le torito à droite et le fait s'agenouiller. Ce dernier titube dans les muletazos sur les deux cornes dans un brouhaha de désintérêt. Sonne le "boom pétardo" de Madrid. Bajonazo au pas de course. Sifflets au toro. Silence.
Le cinquième est un Juan Manuel Criado qui a plus de volume que les Juan Pedritos. Cayetano chasse les mouches et mène le toro par deux fois au cheval où celui-ci s'emploie sans verve. Quite de Galdos par chicuelinas. Brindis au public. Le début de faena en avançant est méthodique mais ne transmet rien. Suivent des naturelles avec le même résultat. Une série de derechazos, avec le corps relâché porte sur le public. Ensuite la division gagne les tendidos pendant que Cayetano s'efforce de faire bonne figure. Entière en sautant, l'épée résultant tendida alors que sonne l'avis. Palmas avec division et salut.
Le toricantano est opposé à un dernier JPD le mieux présenté du jour mais, nonobstant, avec un faciès de novillo. Sa faiblesse le rend impropre au toreo de cape. Il se montre manso au cheval d'abord et s'emploie sous la seconde pique. Brindis au Roi Juan Carlos. Joaquín Galdos se met en tête de toréer avec la gauche mais le JPD est raplapla. Il s'escrime au lieu de passer à droite. Une grande partie du public crie Toro !!! Toro !!! Pendant que se déroule un spectacle pathétique, Galdos tue par une série de pinchazos et une entière basse et atravesada. Avis. Silence.
La médiocrité a pris le contrôle de Las Ventas sous la responsabilité du Français Simon Casas. Le desquite doit intervenir maintenant pour ne pas ruiner le rêve d'une vie. Mais le changement c'est le Toro !!!!! Qu'il soit bien présenté et encastado.
René Philippe Arneodau.