La corrida d’ouverture de la Feria de San Blas confirmait l’engouement que représente la fiesta de los toros en dépit de la vague déferlante? anti-corrida et animaliste. En effet, les arènes couvertes de La Candelaria enregistrait un presque lleno, retrouvailles des aficionados de Madrid après l’interruption de la saison d’octobre à février. Des toros de Montalvo étaient annoncés pour les matadors Miguel Ángel Perera, triomphateur l'an dernier dans ces mêmes arènes, Cayetano Rivera et Ginés Marín pour lesquels c’était le premier paseo à Valdemorillo et de leur temporada. Les montalvos discrets de poids et hechuras, peu encornés – c’est un euphémisme – ne correspondaient pas à l’attente des aficionados madrilènes du moins en présentation , et, en piste, ils n’offrait guère de difficultés aux chevronnés toreros. Des toros de quatre ans sauf les cinqueños sortis 4ème et 5éme, faibles et nobles deux premiers, plus résistant ”Trabuquero” qui était primé de la vuelta al ruedo et confortait le succès de Miguel Ángel Perera qui coupait deux oreilles. Ses compagnons de cartel étaient moins heureux et repartaient en silence…
Miguel Ángel Perera triomphait donc une nouvelle fois avec facilité à son premier, un toro faiblard qui fléchissait plusieurs fois des pattes avant, ce qui ne l’empêchait pas de réaliser une faena irrégulière avec une série de derechazos mieux dessinés et un final en redondo assorti d’un desplante, du meilleur effet. La noblesse du bicho était manifeste et son passage dans la muleta, allié à sa faiblesse de pattes, faisaient perdre tout intérêt à la faena terminée par une estocade un peu en arrière… L’oreille demandée était concédée et le toro recevait des applaudissements à l’arrastre. Au 4ème, mobile et peu piqué. MAP devait s’employer pour enfin garder le toro dans la muleta ce qu’il n’avait pu faire à la cape dans un quite en deux temps par gaoneras… bougées et accrochées. La faena entamée par un double cambio por la espalda et passes de poitrine alternées affichaient les meilleures conditions du toro ainsi que les intentions de forcer le succès du torero. Ce qui fut fait dans des séries de la droite et au milieu d’une d’elles, deux derechazos profonds “templés” haussaient le niveau et, à la fin, une autre série importante de naturelles, en continuité, enroulées, et passe de poitrine comme remate. Venaient ensuite trop de passes de toutes sortes, MAP à l’aise et prolongeant à l’excès sa faena comme jouant avec le toro qui peu à peu se décomposait. Le bilan était complet: une estocade entière, deux oreilles et le mouchoir bleu… qui ne s’imposait pas pour un toro peu piqué, sans classe mais actif dans ses passages répétés dans la muleta.
Cayetano Rivera recevait le 2ème montalvo par des véroniques jambe d’appui fléchie et remate en douceur sur la gauche. Là aussi, les forces du toro étaient limites, trébuchant sous le peto à la première et unique pique. Là encore, la noblesse associée à la faiblesse des antérieurs et les fléchissements répétés enlevaient tout intérêt au bien faire de Cayetano. La faena s’achevait par deux pinchazos mal portés et une estocade au toro sans réaction. Le 5ème prenait une pique de courte durée, al relance, près des tablas et une autre bien placée, le picador levant la pique aussitôt. Ce châtiment faisait chanceler ce toro à la sortie de la rencontre. De surcroît, il se “payait” une vuelta de campana! La faena débutait par des passes de tanteo bien exécutées. Par la suite, le manque de transmission et de classe du toro, avec des charges discontinues qui allaient s’amenuisant sur la fin, n’apportaient rien de positif à la bonne volonté de Cayetano. L’estocade portée avec décision, petit saut de côté, était suivie de deux descabellos. Le public obligeait le torero à saluer…
Ginés Marín signait le meilleur toreo de cape de l’après midi au 6ème et ce fut a peu près tout. Il l’accueillait par de belles véroniques, gagnant du terrain, joli mouvement de ceinture et temple et parachevait sa maîtrise à la cape par des gaoneras, une caleserina et la demi-véronique en remate d’un quite après une pique insignifiante. A genoux, à l’entame de la faena par des passes hautes, Ginés Marín semblait bien décidé, toujours dans un joli style, mais peu à peu le toro se décomposait, ne s’employait plus au gré du torero, se défendait, donnait des coups de tête par le haut. L’épée tombait un peu basse après des pinchazos. Le 3ème, suelto et peu costaud, distrait, avait une course saccadée, subissait une vuelta de campana avant même d’aller au cheval pour une pique sans pousser… Avec ce “matériel”, Ginés Marín ne pouvait pratiquement rien faire… Une demi-estocade suffisait pour achever un animal qui n’avait pas eu la force de se battre.
Miguel Ángel Perera: un oreille et deux oreilles. “Cayetano”: silence et saluts forcés. Ginés Marín: silence aux deux. De la cuadrilla de Miguel Ángel Perera se distinguaient Curro Javier à la brega et aux banderilles, de même que Javier Ambel. Manuel Larios de la cuadrilla de Ginés Marín saluait au 2ème tercio du 6ème. Vuelta al ruedo du toro “Trabuquero” nº 28 de 505 kg. né en août 2017 sorti quatrième. |
Georges Marcillac
Photos: burladero.tv
Domecquisation, peu de poids-hechura, faiblesse affligeante, passage chez le coiffeur ….. tout pour faire satisfaire Mundotoro – OneToro, à voir si les aficionados suivront les ennemis de l’intérieur.
Mon espérance en 2023 restera les rediffusions des 30 ans de Stock de Plaza Toros (cette semaine les encastes - ganaderias Conde de la Corte, Dolores Aguirre, Cuadri, Miura, Victorino), je ne m’abonnerai pas au son et lumière de Mundotoro TV, j’attends avec crainte la décision de Telefonica.
Merci pour vos compte rendus accompagné, avec vos renvois vers votre fameux lexique.
Bonne année taurine Georges.
Au Plaisir de vous lire
D.ROGER