Bilbao 20 août2025 – 3ème de feria – Premier indulto de l’histoire des arènes de Vista Alegre. “Tapaboca-26” de La Quinta gracié après une bonne faena de Borja Jiménez, triomphateur de la corrida mixte.

Il est peu habituel qu’un toro soit gracié – reçoive l’indulto – dans une place de première catégorie. Pourtant c’est ce qui a eu lieu au sixième toro de la corrida mixte qui réunissait le jeune rejoneador Guillermo Hermoso de Mendoza et les diestros Emilio de Justo et Borja Jiménez. Les toros de Fermín Bohórquez étaient réservés au torero à cheval et quatre de La Quinta aux hommes à pied. Il faut dire que jusqu’au dernier de La Quinta, il ne s’était rien passé de bien notable. Finalement, “Tapaboca-26” de 515 kg, né en octubre 2020, un joli cárdeno, bragado corrido, careto, apparaissait pour une bonne course dans la cape de Borja Jiménez. La débauche de passes et l’entrain de ce toro amenaient peu à peu à convaincre certains spectateurs à demander l’indulto et la demande se répandait pour finalement déterminer le président Matías González à sortir le mouchoir orange… Les trois précédents  de La Quinta n’avaient rien montré d’extraordinaire sinon qu’une atmosphère d’ennui avait envahi les gradins un peu mieux garnis que les jours précédents. Les deux de Bohórquez ne furent pas propices à de grands exploits d’art équestre et taurin mais suffisants pour témoigner de l’expertise du fils de Pablo Hermoso de Mendoza.

Borja Jiménez renforçait sa réputation à Bilbao en signant deux faenas volontaires avec le point culminant de celle au 6ème. À son premier, sans transmission, faible de surcroît et peu piqué par “Tito” Sandoval, tête en l’air typique des santa-coloma en fins de passes, il devait abréger sa faena... L’estocade était d’effet rapide sans trop savoir quel était son placement…  Le dernier de La Quinta n’était pas trop châtié, la pique étant rapidement relevée et répondait au quite par chicuelinas, quelconques, d’Emilio de Justo. À la muleta, Borja “citait” depuis le centre du

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/ruedo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">ruedo pour dessiner des Passe de muleta donnée de la main droite. Elle est le pendant du natural (naturelle) donnée de la main gauche.  Dans le derechazo l'épée est également tenue de la main droite et sert de support au tissu de la muleta.

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/cornada/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">cornada pour l'Alternative de LOPEZ SIMON et Petardo de Nunez del Cuvillo." href="https://toreoyarte.com/glossaire/derechazo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">derechazos, “templés”… à la vitesse V. La charge longue et répétée permettait une nouvelle série de la droite et confirmait ainsi la bonne condition de ce toro. Le public applaudissait des passes en redondo, le " href="https://toreoyarte.com/glossaire/martinete/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">martinete et la passe de poitrine en conclusion. Certaines passes plus réunies, pieds joints ou semi-écartés, plus artistiques aussi, ne freinaient pas le toro qui maintenait la vivacité et qualité de ses charges dans quelques naturelles. Borja Jiménez, style électrique, multipliait les passes, espatarrado, compas exagérément ouvert. Il était évident qu’il prolongeait volontairement sa faena, sensible aux premiers bruits de la demande d’indulto… La preuve: le toro, infatigable, maintenait son rythme de charge après des doblones et une nouvelle série de naturelles pas très orthodoxes ainsi que d’autres passes en redondo. À ce régime, la demande d’indulto s’amplifiait et survenait la grâce providentielle pour le torero qui, de la sorte, n’avait pas à risquer un échec à l’épée et s’assurait d’un triomphe certain. ¿Que dire de cet indulto? Sans être exceptionnel, le toro avait eu un comportement qui favorisait le toreo superficiel mais spectaculaire de Borja Jiménez, sans avoir été piqué, pas trop “obligé” à la muleta. Comme toujours un indulto est discutable, seul l’éleveur aura le dernier mot pour décider de la descendance ou non du brave “Tapaboca”, le bien nommé, pour les éventuels détracteurs de cette décision qui fera néanmoins date à Bilbao.

   

Emilio de Justo se heurtait à deux toros qui ne répondaient que par intermittence à ses sollicitations aidé d’une muleta XXL pour deux faenas calquées sur un même modèle: des doblones, au début, des passes souvent distillées une à une ensuite, des cites à la voix, et heureusement des estocades expéditives. Les toros avaient tendance à s’arrêter, tardos, et se décider à charger mollement tel que les toros de Santa Coloma savent le faire sans leurs retours vifs en fins de trajectoire. Donc, en général, peu de

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/codicia/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">codicia, un comportement sans éclats. Juan Bernal, piquait bien – toutefois avec modération - le 5ème qui poussait jusqu’aux tablas.

Guillermo Hermoso de Mendoza coupait une oreille du deuxième de Bohórquez après un Ensemble des mouvements et passes du matador avec la muleta avec pour objectif final celui de mettre en suerte le toro pour la mise à mort.

" href="https://toreoyarte.com/glossaire/trasteo/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">trasteo sans les exagérations histrioniques des rejoneadores plus vétérans - y compris son père maintenant à la retraite – donc plus de sobriété et surtout une monte qui se voulait technique pour un toro qui se déplaçait peu en fin de faena. Toutefois, on avait droit à de bons quiebros aux banderilles et à de courtes pousuites et courses de côté assorties du classique " href="https://toreoyarte.com/glossaire/remate/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">remate dans un espace réduit près des tablas. Le jeune Guillermo excellait avec les banderilles courtes à deux mains et plaçait finalement un " href="https://toreoyarte.com/glossaire/rejon/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">rejón de muerte efficace d’où l’octroi  de l’oreille. À son premier, Guillermo ne trouvait que peu de répondant et ne déployait pas les figures équestres habituelles. Les banderilles étaient placées à un toro arrêté ce qui enlevait tout intérêt à la faena. À la mise à mort, idem.

                          

Guillermo Hermoso de Mendoza: saluts; une oreille. Emilio de Justo: ovation aux deux. Borja Jiménez: silence; deux oreilles symboliques à la suite de l’indulto de “Tapaboca-26”; sortie " href="https://toreoyarte.com/glossaire/hombros/" target="_blank" data-mobile-support="0" data-gt-translate-attributes='[{"attribute":"data-cmtooltip", "format":"html"}]' tabindex="0" role="link">a hombros. Moins de moitié d’arène… Douce température…

Georges Marcillac

Photos: BMF Toros

Ce contenu a été publié dans Bilbao, Général, Georges Marcillac Escritos. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.