Las Ventas pleine hasta la bandera pour un cartel très Madrilène qui provoque une grande attente. Temps froid et venteux.
Finito de Cordoba relève d'une fièvre la nuit dernière. Le premier Montalvo a un galop un peu rigide et il se désarticule dans la cape du Maestro qui n'a pu dessiner que deux véroniques de ole. Le bicho prend une pique forte, parallèle au peto. La seconde pique est portée pour la forme, le bicho sans velléité de combat. Le Montalvo galope en banderilles. La Faena se résume à des tentatives avortées dont ressortent des détails qui déclenchent quelques oles. Pinchazo, puis entière en arrière, de coté et atravesada. Silence.
Le cuarto se blesse dès le premier capotazo ce qui affecte ses attaques. Mal piqué le Montalvo confirme sa faiblesse. Mouchoir vert. Le sobrero est un colorado de Nunez del Cuvillo, brocho et gras. Véroniques aisées mais sans relief. Le bicho pousse en parallèle sous le fer d'abord puis en se défendant de la tête à la seconde pique trasera. Le tanteo est peu concluant. L'animal sautille et tire des derrotes. Quelques passes à droite et à gauche esthétiques. Le public de Madrid proteste, l'ensemble étant trop soso. Pinchazo hondo de coté et atravesado. Descabellos. Silence.
Morante est gêné par le vent mais arrive à mettre l'eau à la bouche du public. Le toro galope bien et combat au cheval, comme son frère, parallèle au caparaçon, avec encore moins d'envie à la seconde rencontre. Talavante au centre, défiant le vent, dessine un quite par chicuelinas serrées et demie. Somptueux et prometteur début de faena avec deux trincheras de cartel. Alors qu'une naturelle fait rugir la plaza le toro se décompose. Morante rentre dans le terrain du toro et dessine trois derechazos de ole suivis du pecho. La suite est un mélange d'attente, de tentatives de passes isolées, de palmas et de protestations. Pinchazo puis demie lame atravesada et basse portée de loin. De nombreux descabellos. Silence.
Le quinto est pensif et distrait. Il s'arrête totalement dans la cape de Morante et le met en danger en tablas. Trois piques en arrière avec carioca, pour amenuiser les forces du toro. Tanteo pour monter que le toro n'a aucune qualité compatible avec le toreo, suivi de plusieurs lames en passant par les extérieurs et descabello. Sifflets pour les deux protagonistes.
Talavante touche un Montalvo qui mansea dès sa sortie. Même si le Torero n'arrive pas à lucir au capote on devine une superbe embestida du bicho qui doit être templée en cheval. Sous la pique le Montalvo donne de la tête pour se défendre. Superbe revolera de face par Talavante pour mettre en suerte. Le picador relève la pique immédiatement à la deuxième rencontre. Talavante va chercher le bicho au soleil puis au toriles où il se réfugie. Ensuite au centre naturelles magnifiques et trincherilla, le bicho galopant avec transmition. Série courte à droite mais de grand effet, car Talavante a laissé le toro cru et il le torée au centre malgré le vent. Extraordinaires naturelles toréant en courbe, avec les vuelos et profondeur, terminées par une trincherilla genou plié. Il répète une série tout aussi engagée, débutée de face et terminée par le bas. Epée défectueuse car le toro s'est écarté vers les planches dans la charge. Deux descabellos. Faena importante de Talavante. Palmas et salut.
La responsabilité de sauver la corrida repose sur les épaules de Talavante. Véroniques volontaires conditionnées par la charge quelque peu ankylosée du Montalvo. Le toro combat avec énergie mais sans classe au cheval en deux rencontres. Grande prestation de Trujillo en banderilles qui lui vaut de saluer. Talavante va au centre. Le toro colle dans le tanteo sur les deux cornes. Muleta dans la main gauche Talavante fait paraitre facile ce qui est compliqué, avec une parcimonie de gestes. Le toro se raja aux planches. Talavante tente de toréer mais l'animal ne le permet pas. Pinchazos et entière en arrière et de côté. Silence.
Prestation de haut niveau de Talavante avec sont premier Montalvo. Les Montalvos déçoivent avec des prestations qui ne rappellent en rien celles de ceux de Seville. René Philippe Arneodau.