Le lot de Parladé, lourd, fin de type et sérieusement armé, a donné du jeux de qualité moyenne, avec pourtant des signes d'espoir pour l'avenir. Abellan et Fandiño sont venus pour triompher. Perrera, dans un style plus conformiste, n'a pas marqué les esprits.
Abellan va a Puerta Gayola avec le vent qui l'accompagne. Avec lucidité et calme il exécute une larga cambiada de rodillas à toro venant au pas. Les véroniques sur le passage se terminent par un désarmé. Le Parladé de beau trapio s'emploi sous une bonne pique de Sandoval. Quite par chicuelinas d'Abellan en gérant les rafales de vent. Dans la seconde pique le bicho se décompose et donne de la tête. Brindis au Dr Padros. Les charges sont âpres et Abelan est obligé de rectifier sa position à droite entre les derechazos. A gauche le torero fait l'effort et avec un placement parfait dessine des naturelles une par une de grande qualité à la grande joie du public. Le final à gauche pied joint est plus compliqué, la charge incomplète et collante du bicho étant moins maîtrisée , mais fêté par le public. Espadazo en perdant la muleta. Avis. Lutte du toro. Oreille.
Puerta Gayola à genoux d'Abellan pour recevoir son second Parladé. La larga cambiada à genoux (initiée en farol) est limpide, les delantales volontaires sont rématés par une autre larga cambiada à genoux. Bonne pique alors que le toro donne de la tête. La seconde pique de coté est courte. D'un pas décidé Abellan brinde au public. Les premières charges sont vives. Abellan semble douter du choix des terrains. Il en change. Main basse il lie deux bonnes séries droitières face à la charge intense du Parladé. La suite désordonnée est résolue par deux derechazos et dosantina vistosos. Alors qu'il poursuit il y a division des opinions. À gauche la muleta retrasada, tenue en retrait, et tocando por fuera ne résout pas l'équation et ne domine pas les arrêts et les venues au pas du bicho. Pinchazo avant entière contraria. Palmas au toro. Palmas.
Le premier de Perrera corniapretado charge bizarrement les cibles lointaines indiquant un problème de vue probable qui explique que le Matador le passe avec précaution et l'emmène au centre. Piqué en arrière le Parladé pousse. Le vent gène considérablement la brega menée par Perrera. Joselito Gutierrez salut pour ses banderilles exposées. Le toro se déplace avec alegria et est fixe. Perrera allonge les derechazos en ligne en mettant le corps à l'équerre. La seconde série semble indiquer un raccourcissement des charges. A gauche Perrera emploie la même technique et recule entre les passes ne pouvant ainsi lier. De retour sur la droite il domine la situation sans résultat artistique. Premier Avis alors que Perrera torée toujours et se fait désarmer. Entière en arrière, en perdant la muleta. Légères Palmas.
Perrera reçoit son second Parladé avec précaution. Cet opposant est haut et il lève la tête au cheval, sans pousser. Il est peu piqué en deux rencontres. Fandiño tente un quite par chicuelinas dans lequel le vent et la charge haute du Parladé compliquent la tâche. Brindis au public. La recojido du toro se raccourcie rapidement dans les premiers derechazos à mi hauteur. Perrera poursuit sur la même corne en baissant un peu la main mais en restant en ligne. Les passes sont dénuées d'émotion. A gauche Perrera fait virevolter en restant al hilo ou fuera de cacho. Le Parladé finit par le désarmer. Les dernières tentatives à droite restent fades. Entière caida en perdant la muleta. Nombreux descabellos.
Ivan Fandiño va a Puerta Gayola, à genoux, et évite de justesse le contact alors que le toro file droit. Grimaçant Fandiño n'arrive qu'a exécuter du va et vient au capote. Mal piqué en carioca le toro pousse. Brindis au ciel. Le bicho trébuche dans les premiers derechazos et reste court sans terminer les passes. A gauche les naturelles sont données jambe en avant en se replaçant entre les passe. Il se rapproche du toro pour les derniers derechazos muleta tenue en arrière. Pinchazo et quasi entière dans la croix. Silence.
Quatrième Puerta Gayola de rodillas du jour pour larga Cambiada en plongeant par nécessité. Fandiño passe ensuite le Parladé en va et vient dans la cape du fait du vent et de la charge incertaine à mi hauteur. Le toro s'emploie sous deux piques traseras. Brindis personnel. Début de faena en trombe par capeina et deux cambios dans le dos dans le style du pendulo, en regardant les planches. Face aux cornes impressionnantes Fandiño montre le pecho dans des derechazos classiques en baissant la main. Le Torero est ferme et les passes un peu accélérées. Donnant de la distance il poursuit par des droitières excellentes d'aguante face au retour rapide du toro et en continuant d'obliger par le bas. Les naturelles citées toujours avec le torse en avant sont moins liées mais avec un aguante énorme face aux miradas du toro. La suite va a menos à droite car le toro n'avance plus. Bernardinas millimétrées. Pinchazo en entrant droit avec voltereta. Avis. Estoconazo en perdant la muleta. Longueur. Second avis. Forte pétition qui semble majoritaire. Palmas et salut. René Philippe Arneodau.